Des bois aménagés en parcs sous la houlette des autorités locales
L’annonce du ministère a été faite récemment, lors de la conférence régionale « Les forêts de Bucarest, vision et stratégie », au beau milieu d’une des forêts bien connues des bucarestois, la forêt de Băneasa, située à quelques encablures au nord de la capitale roumaine. L’initiative du ministère entend répondre de la sorte aux requêtes réitérées par les municipalités, qui voudraient bien se voir attribuer la gestion de ce que l’on appelle les « poumons verts » de leurs villes.
Ștefan Baciu, 14.09.2020, 13:24
L’annonce du ministère a été faite récemment, lors de la conférence régionale « Les forêts de Bucarest, vision et stratégie », au beau milieu d’une des forêts bien connues des bucarestois, la forêt de Băneasa, située à quelques encablures au nord de la capitale roumaine. L’initiative du ministère entend répondre de la sorte aux requêtes réitérées par les municipalités, qui voudraient bien se voir attribuer la gestion de ce que l’on appelle les « poumons verts » de leurs villes.
Une fois ce changement de régime acté, les autorités locales entendent utiliser des fonds locaux, gouvernementaux, voire européens pour y aménager des pistes cyclables ou de jogging ou bien des chemins de randonné, rendant ces paradis verts plus accessibles aux citadins. Bucarest et ses environs comptent huit aires protégées, pour une superficie totale de 14.000 hectares : le lac et la forêt Cernica, le lac et la forêt Snagov, les forêts de Băneasa, Grădiştea, Căldăruşani et Dridu, et encore la zone protégée de Scroviştea.
A ces aires protégées, situées à proximité de la ville, s’ajoute le Parc naturel Văcăreşti, situé dans Bucarest même. Cet écosystème qui s’étend sur une superficie de 190 hectares est formé de marais et de petites mares d’eau, entourés de roseaux, de saules et de peupliers. Le parc Văcăreşti est protégé depuis 2016, et c’est de loin l’endroit le plus sauvage de la capitale, forcément convoité par les ornithologues. En effet, plus de 140 espèces d’oiseaux ont élu domicile dans cet oasis, des rapaces et jusqu’aux oiseaux nocturnes, en passant par plusieurs espèces d’oiseaux d’eau.
Mais revenons à la forêt de Băneasa, si aimée par les bucarestois et qui s’est retrouvée, ces trois dernières décennies, dans le collimateur des développeurs immobiliers. Elle s’étend sur 1.343 hectares, dont 63% se trouvent en propriété privée. Au mois de mai dernier, suite à l’action introduite par cinq associations de défense de l’environnement, le tribunal de Bucarest a suspendu le permis d’environnement du plan local d’urbanisme du 1er arrondissement de la capitale, qui permettait aux développeurs immobiliers de construire des pans entiers du parc Herestrău et de la forêt Băneasa. Cette décision de justice sera de fait renforcée par l’initiative du ministère de l’Environnement, qui verra changer le statut du bois de Băneasa, de forêt où l’exploitation du bois est permise en forêt-parc, soit quelques 470 hectares strictement protégés. (Trad. Ionuţ Jugureanu)