Appel pour l’élimination des déchets jetés dans la nature
80 % du parcours de l'Eco-route du Danube, la première route écotouristique du Danube dans le département de Giurgiu, se trouve dans une zone protégée. Malgré cela, de véritables décharges se forment sur les rives
Daniel Onea, 04.04.2024, 11:46
Une zone certes protégée, mais pas à l’abri de la pollution pour autant
En 2023, l’Association MaiMultVerde (Plus de Vert) a coordonné le projet « Pour un Danube aux Rives Propres ». Son but ? Identifier des solutions concrètes afin de réduire la pollution par les déchets ménagers des rives du Danube et mettre en œuvre un programme pilote de valorisation du patrimoine naturel du Danube dans le département de Giurgiu. 80 % du parcours de l’Eco-route du Danube, la première route écotouristique du Danube dans le département de Giurgiu, se trouve dans une zone protégée. Malgré cela, de véritables décharges – principalement constituées de déchets ménagers, de matériaux de construction ou industriels – se sont formées sur les rives. Avec l’aide de bénévoles, plus de 10 tonnes de déchets ont été collectées en seulement 14 jours, mais le problème est loin d’être résolu.
Loredana Pană, experte en plaidoirie de l’association MaiMultVerde, a invoqué la nécessité d’une implication plus forte de la part des institutions responsables au niveau national.
« Cet appel n’est qu’une des initiatives que nous avons prises concernant le nettoyage des rives et des eaux en Roumanie. Nous, ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales, grandes et petites, de tout le pays, y compris des groupes d’initiative civique, avons observé ce phénomène et tentons d’y remédier. C’est juste une étape dans notre tentative de pousser les autorités centrales à intervenir dans ce domaine. Il existe déjà plusieurs projets concernant les déchets, mais ces derniers ne concernent pas directement l’eau, car ce problème est encore plus complexe. Pourquoi ? Parce que les déchets sont éparpillés lors des crues. Généralement sur les rives, ils se retrouvent ensuite dans l’eau et peuvent passer d’une commune à une autre. Pourtant, plusieurs institutions publiques ont des compétences en la matière, c’est notamment le cas de « Apele Române » (les eaux roumaines) ou d’autres administrations pour les zones naturelles protégées. Si l’eau traverse une zone naturelle qui comporte également une forêt, l’association Romsilva peut aussi intervenir. »
A qui incombe la responsabilité d’agir ?
Voici donc quelques exemples parmi les institutions compétentes. Pourtant, Loredana Pană nous explique que la question des déchets semble être soulevée par personne. En outre, dans la loi sur les eaux, qui est la principale loi régissant l’analyse des eaux, les déchets et la pollution grossière ne sont pas considérés comme un facteur de pollution.
« Actuellement, l’institution « Apele Române » n’a pas de compétences en matière de salubrité. L’année dernière, nous avons achevé une étude sur le Danube, la première de cette ampleur en Roumanie, pour déterminer les quantités de plastique qui s’accumulent. Bien que nous ayons pris des mesures pendant cinq saisons et que 2023 fut une année de sècheresse – ce qui veut dire que le débit était plus faible, y compris celui du plastique – 100 tonnes de plastique sont déversées chaque année dans la mer Noire, via le Danube. Le problème est donc très important. Dans la lettre adressée au Ministère de l’Environnement, nous avons exposé les arguments que nous avons pu constater. Le problème réside dans le fait que les déchets provenant des terres sont illégalement stockés en périphérie des villages et finissent par se déverser dans l’eau. Une habitude persiste : les déchets sont jetés dans les cours d’eau et emportés par le courant. Notre objectif est que le ministère de l’Environnement inscrive ce problème à l’ordre du jour et qu’il soit reconnu comme étant d’intérêt national. »
La solution proposée consiste à établir un programme national de gestion des rives, éventuellement sous la coordination de l’Agence nationale pour la protection de l’environnement, et à le mettre en œuvre avec le soutien des autorités locales. Ce programme serait financé par le Fonds pour l’environnement dans le but de nettoyer les berges et les eaux, mais également de mettre en place une infrastructure de collecte des déchets jetés dans la nature. (Trad. Rada Stanica)