Mario De Carlo, metteur en scène de théâtre lyrique.
Notre invité d’aujourd’hui au micro de RRI est le metteur en scène de théâtre lyrique Mario de Carlo. D’origine italienne, il a fait des études au Lycée classique de l’Université « La Sapienza » de Rome. Il a également suivi des cours d’arts du spectacle et d’histoire de la musique et il a étudié la musique et le piano. Ses premières expériences au-delà du théâtre remontent à l’époque où il était encore lycéen et étudiant.
Ana-Maria Cononovici, 15.11.2019, 13:57
Notre invité d’aujourd’hui au micro de RRI est le metteur en scène de théâtre lyrique Mario de Carlo. D’origine italienne, il a fait des études au Lycée classique de l’Université « La Sapienza » de Rome. Il a également suivi des cours d’arts du spectacle et d’histoire de la musique et il a étudié la musique et le piano. Ses premières expériences au-delà du théâtre remontent à l’époque où il était encore lycéen et étudiant.
Comment s’explique sa présence Roumanie ? Mario de Carlo : « C’est par un heureux hasard que je suis venu pour la première fois en Roumanie. Et pendant que je m’y trouvais, le directeur général de l’Opéra de Timişoara a vu des photos de mises en scène que j’avais réalisées pour les théâtres italiens, mon travail lui a plu, il m’a contacté, nous avons échangé des messages. Il m’a invité à Timişoara et m’a offert un premier engagement. Il s’agissait de l’opéra « La Bohème ». Le spectacle a joui d’un énorme succès. Vingt ans après, on continue de le jouer. D’autres engagements ont suivi. J’ai également travaillé à Cluj, où j’avais été invité. La carrière que j’ai faite en Roumanie m’a apporté de très grandes satisfactions. J’ai remporté trois prix importants qui sont une reconnaissance de mon travail. Dès sa désignation à la tête de l’Opéra national de Bucarest, son directeur général Ştefan Ignat m’a invité pour une mise en scène grandiose de « Don Carlo ». J’y ai travaillé avec beaucoup d’enthousiasme et de joie ! »
En effet, après plusieurs mises en scène en Roumanie, lors du Gala 2012 des arts du spectacle musical, Mario de Carlo se voit décerner le prix du meilleur metteur en scène de théâtre lyrique offert par le ministère roumain de la Culture et des Cultes, ainsi que le prix spécial du meilleur décor et des meilleurs costumes pour le « Faust » de Gounod, qui est aussi désigné meilleur spectacle d’opéra de la saison. Une année plus tard, lors du Gala des prix des opéras nationaux tenu à Iași, il gagne le prix de la meilleure création de costumes de la saison.
Parallèlement à cette activité dans le domaine du théâtre lyrique, Mario De Carlo est membre du jury d’un concours international de chant et professeur de mise en scène et d’arts de la scène.
Comment est la collaboration de Mario de Carlo avec les artistes roumains ? Mario de Carlo : « Franchement, je me sens citoyen du monde. Et même dans le monde de l’art, je ne crois pas qu’il y ait des artistes roumains, italiens, français. Non. A mon avis, ils sont artistes ou ils ne le sont pas, c’est tout. En Roumanie il y a des artistes avec lesquels je travaille très bien, d’autres avec lesquels je travaille moins bien, mais c’est normal, le monde est comme ça. »
Pour la fin de la saison 2018-2019, Mario De Carlo a mis en scène « Le Trouvère » de Verdi à l’Opéra de Bucarest, où il signe aussi le décor, les costumes et les lumières.
Quelles surprises nous a-t-il réservées ? Mario de Carlo : «Puisque c’est une surprise, je ne peux pas la dévoiler, mais je peux vous donner un indice. Le public connaît un peu ma façon de travailler. Je respecte beaucoup l’œuvre du compositeur et du librettiste et je tâche d’offrir ce que le spectateur habituel attend du spectacle. Pour « Le Trouvère », je prends en considération non seulement l’aspect plus superficiel, disons, celui du contraste entre deux âmes, entre deux individus, mais aussi un contraste d’une plus grande envergure. Je vois cet opéra comme un champ de bataille beaucoup plus vaste, comportant deux visions du monde, deux façons d’être. On a, d’une part, un monde sombre, rigide, régi par des règles strictes, un monde noir – celui du comte de Luna et de son entourage – et de l’autre, un monde plus libre, plus lumineux, plus étincelant, un monde qui ne supporte pas les règles, le monde de Manrico. »
« Le Trouvère » de Verdi mis en scène par Mario De Carlo figure également au programme de la nouvelle saison. Ce spectacle sera l’occasion de nombreux débuts. (Trad. : Dominique)