Le metteur en scène d’opéra Giancarlo del Monaco
Giancarlo del Monaco, fils du légendaire ténor Mario del Monaco, est né en 1943. Il a fait des études de français, ancien et moderne, à l’Université de Lausanne et a approfondi en parallèle l’étude du piano et de la trompette. Il a débuté très jeune au Théâtre grec de Syracuse, en 1965, mettant en scène l’opéra Samson et Dalila, avec son père, le ténor Mario del Monaco dans le rôle principal.
Ana-Maria Cononovici, 09.11.2018, 15:06
Giancarlo del Monaco, fils du légendaire ténor Mario del Monaco, est né en 1943. Il a fait des études de français, ancien et moderne, à l’Université de Lausanne et a approfondi en parallèle l’étude du piano et de la trompette. Il a débuté très jeune au Théâtre grec de Syracuse, en 1965, mettant en scène l’opéra Samson et Dalila, avec son père, le ténor Mario del Monaco dans le rôle principal.
Au long de sa vaste carrière, Giancarlo del Monaco a reçu de nombreuses distinctions. Il est notre invité pour une récente première de l’opéra Othello à l’Opéra national de Bucarest, dont il signe la mise en scène. Nous avons demandé à Giancarlo del Monaco comment il est arrivé à travailler avec l’Opéra de Bucarest.
« Nous faisions une production pendant l’été, avec Ştefan Ignat (le directeur de l’Opéra national de Bucarest) et il m’a demandé si je ne voulais pas travailler là. J’ai accepté. Les répétitions ont été très productives. Le travail a été excellent. Après, nous verrons ce que nous pouvons faire mieux. Bien sûr, les résultats, nous les verrons après. Mais je ne peux pas dire qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas ici. Tout se passe très bien ! »
Giancarlo del Monaco a parlé du spectacle avec l’opéra Othello de Bucarest.
« Je sais ce que j’ai souhaité apporter de nouveau : une œuvre d’art est comme un diamant. Si on le tourne, on peut voir une lumière différente à chaque fois. Cette fois-ci, nous essayons d’avoir une mise en scène naturelle, moins historique, sans costumes historiques. Nous mettons en scène beaucoup de drame, de manière très intense, très théâtrale, mais sans laisser de la place aux conventions. Bien entendu, nous conservons les idées traditionnelles, mais nous développons la tradition vers une nouvelle manière de voir l’opéra Othello. »
C’est un opéra auquel le maître se sent lié depuis son enfance, nous a-t-il raconté :
« Mon père a été peut-être le plus célèbre Othello de l’histoire, mais ce n’est pas pourquoi je mets en scène Othello. Mon père a interprété une quarantaine d’opéras. Je connais cette œuvre depuis mon enfance, j’entendais mon père l’étudier quand j’avais 4-5 ans. Et je me souviens que mon père était en même temps très impressionné et très attaché à cet opéra. Il était très impliqué dans l’interprétation de ce rôle. Il l’a chanté 427 fois et l’a enregistré deux fois. Moi, je l’ai fait trois fois : Avec Domingo, avec Atlantov, avec beaucoup d’artistes, et à chaque fois, j’ai découvert une nouvelle facette. »
C’est un spectacle pour lequel il a collaboré avec une de ses filles, photographe, designer de costumes et peintre. Pourquoi voir Othello à l’Opéra de Bucarest ?
« Giuseppe Verdi, c’est Giuseppe Verdi ! Othello est une œuvre fabuleuse ! Une musique extraordinaire ! Si les gens ne viennent pas voir Othello, je ne sais pas ce qu’ils pourraient choisir d’autre. Othello, c’est l’absolu, c’est peut-être une des œuvres les plus importantes de Verdi. C’est un opéra de la période de maturité de Giuseppe Verdi. Il avait plus de 70 ans lorsqu’il l’a créé. C’est l’opéra écrit après Aïda et avant Falstaff. C’est donc un opéra très bien structuré du point de vue dramatique, avec la contribution de Verdi, d’Arrigo Boito, qui a écrit le libretto, et bien entendu de Shakespeare », celui qui a écrit, croit-on, en 1603, « La Tragédie d’Othello, le Maure de Venise ». Il ne faut pas en savoir plus pour aller voir ce spectacle à l’Opéra national de Bucarest. (Trad. Ligia)