Ioana Marinescu
Ioana Marinescu est une historienne de l’art et
commissaire d’expositions qui travaille à la Galerie d’art « H’art ».
Elle a entamé son parcours professionnel à l’adolescence, lorsqu’elle avait
préféré l’art contemporain au journalisme.
Monica Chiorpec, 25.08.2020, 12:08
Ioana Marinescu est une historienne de l’art et
commissaire d’expositions qui travaille à la Galerie d’art « H’art ».
Elle a entamé son parcours professionnel à l’adolescence, lorsqu’elle avait
préféré l’art contemporain au journalisme.
Ioana Marinescu: « Au lycée, j’avais
commencé une sorte de carrière journalistique, en écrivant pour la revue
« Campus », où j’ai découvert une page consacrée à l’art contemporain.
Et moi, j’ai pensé que ce serait intéressant de voir des expositions et de
rencontrer de jeunes artistes. C’est ce qui m’a amenée à faire la connaissance
de Daniel Gontz, dont certaines œuvres, qu’il signait à l’époque du nom « Casa
Gontz », étaient exposés au Musée national d’art contemporain. C’est comme
ça que j’ai aussi découvert les créations de Dumitru Gorzo, qui présentait à la
Galerie H’art l’exposition « Welcome to Paradise »/ Bienvenue au
Paradis. Et ce fut pareil pour les créations de Gili Mocanu. »
L’activité culturelle de Roumanie, tout comme
celle mondiale, a ressenti les effets de la récente période de confinement. Un
retour à la normale est toutefois amorcé, et l’ouverture des musées en est la
meilleure preuve, estime Ioana Marinescu :
« Je crois qu’il existe peu de
possibilités d’attraper le virus dans un musée. Nettement moins que dans un
centre commercial où l’on va essayer des vêtements. La règle qui interdit de
toucher les œuvres d’art et qui oblige à rester à une certaine distance des
autres existe déjà dans les musées. Et, puis il y a aussi ce sentiment
d’enrichissement intellectuel. S’il y a peu de possibilités d’être contaminé dans
un musée, il y a de fortes chances de faire le plein d’énergie positive et
d’oublier les tensions alentour, qui nous mettent à l’épreuve. »
L’image est un élément essentiel de l’époque
actuelle. L’idée même de consumérisme, mais aussi les différentes interactions dans
le milieu virtuel, sont étroitement liées à l’image. Dans l’opinion d’Ioana
Marinescu, il est donc particulièrement important que le jeune public apprenne
un maximum de choses sur les arts visuels et sur l’art en général.
Ioana Marinescu : « Nous vivons à
l’époque de l’image. Si on regarde les comptes des jeunes sur Instagram, on
constate que les tendances existantes dans la photographie des années 1990-2000
se retrouvent dans les selfies et les photos des amis. Moi, je suis persuadée
que l’art a un impact très fort sur eux. Je crois aussi qu’ils ne pensent
peut-être pas que même le design des chaussures de sport est réalisé par
quelqu’un doté d’esprit créatif artistique ou que leur musique préférée est le
résultat d’une démarche artistique. »
Le Musée national d’art contemporain de
Bucarest a repris le lien direct avec son public, juste après l’entrée en
vigueur des premières mesures de relâchement, dans le contexte de la pandémie.
Aux yeux d’Ioana Marinescu, cela a été un grand succès : « Je crois que, même
en temps de pandémie, le musée peut être un lieu de rencontres, où les gens
puissent passer un moment et même réaliser des activités jamais soupçonnées
auparavant. Je pense, par exemple, à l’accueil extraordinaire de la réouverture
du Musée national d’art contemporain, quand l’espace extérieur a été mis en
lumière plus qu’il ne l’est d’habitude, grâce à des concerts. Ce sont plutôt
les galeries d’art qui éveillent les craintes, à cause de leur espace réduit,
où le public ne peut plus entrer aussi facilement qu’avant la pandémie. »
Quant au proche avenir, Ioana Marinescu se
propose d’entrer davantage en contact, dans le milieu virtuel, avec le public
qui s’intéresse au domaine de l’art :
« Je pense à des modalités d’enseigner
l’art contemporain à l’aide du numérique. J’ai déjà lancé un atelier de
formation au commissariat d’exposition, au Centre d’excellence pour l’étude de
l’image, ouvert à l’Université de Bucarest. Mais je réfléchis aussi à des
choses plus généreuses, qui impliquent peut-être des étudiants ou des jeunes en
général. A mon avis, il est important d’apprendre sur l’art contemporain et sur
l’art en général. La beauté de la culture n’aura pas d’impact si les
professeurs ne font pas d’effort pour attirer les gens et les amener à un tel
niveau de connaissances. »
Si cela vous intéresse, vous trouverez d’autres
infos sur les activités culturelles menées avec la contribution d’Ioana
Marinescu en consultant le site www.hartgallery.ro. (Trad : Ileana Ţăroi)