Ioana Corduneanu
Inspirée par un mouvement de l’entre-deux-guerres, lorsque les élites du pays avaient recommencé à porter des blouses traditionnelles pour encourager la sauvegarde de ce patrimoine, Ioana Corduneanu a décidé de perpétuer cet esprit. C’est pourquoi elle a fondé l’Association «Semne cusute » (Signes cousus). Mission : protéger et promouvoir la blouse roumaine traditionnelle, appelée « ia » en roumain, et la broderie traditionnelle dont les motifs créent tout un univers rempli de symboles qui parlent de place de la femme dans le monde. Ioana Corduneanu explique :
Ana-Maria Cononovici, 05.07.2019, 14:24
Inspirée par un mouvement de l’entre-deux-guerres, lorsque les élites du pays avaient recommencé à porter des blouses traditionnelles pour encourager la sauvegarde de ce patrimoine, Ioana Corduneanu a décidé de perpétuer cet esprit. C’est pourquoi elle a fondé l’Association «Semne cusute » (Signes cousus). Mission : protéger et promouvoir la blouse roumaine traditionnelle, appelée « ia » en roumain, et la broderie traditionnelle dont les motifs créent tout un univers rempli de symboles qui parlent de place de la femme dans le monde. Ioana Corduneanu explique :
« C’est une source de sagesse dont nous avons hérité de génération en génération et il est important de la transmettre aux générations futures, mais aussi de l’expliquer aux étrangers. Parce que c’est notre contribution à la beauté et à la richesse du monde et c’est une contribution très importante. Concrètement, nous admirons et étudions les blouses anciennes, afin de les comprendre et de les reproduire par la suite, en expliquant aux femmes les techniques de leur fabrication. Nous les invitons aussi à réfléchir aux symboles cousus sur ces blouses. »
Faire des blouses traditionnelles, est-ce toujours à la mode ? Ioana Corduneanu répond :
« Oui, tout à fait. A condition de savoir les promouvoir, coudre des blouses traditionnelles peut devenir un des hobbies les plus intéressants pour une Roumaine. Notre groupe compte près de 30.000 femmes et leur nombre ne cesse de croître. Elles vivent partout en Roumanie et à l’étranger aussi. Je suis persuadée qu’il existe toujours de nombreuses Roumaines qui savent coudre et broder, qui ne font pas encore partie de notre groupe, mais qui consultent souvent notre blog « Signes cousus » pour trouver toute l’information dont elles ont besoin.»
Selon la dextérité de la personne et la complexité du modèle, fabriquer manuellement une blouse traditionnelle peut durer entre un mois et une année. Comment cela se passe-t-il ? Ioana Corduneanu raconte :
« Premièrement, on tombe amoureux d’un modèle. Puis, on tente de comprendre ce qu’il représente, s’il est compatible avec ce que chacun souhaite exprimer. Ensuite, on étudie les caractéristiques de la région d’où il provient et son ancienneté, avant de chercher le matériel adéquat. On fait des essais, on commence à travailler le tissu à l’ancienne et à broder les décorations. A la fin de ce processus, la blouse est assemblée, on fait les plis du col et on commence à porter la blouse. Bref, on est heureux !».
Avant de terminer, sachez aussi que l’association Signes cousus est désormais présente sur Google Arts and Culture avec l’exposition «Imbracate in povesti » (Vêtues de contes de fées) qui explore l’art de la fabrication manuelle des blouses traditionnelles roumaines et raconte les histoires brodées sur les tissus, en expliquant chaque couleur et chaque symbole. Un voyage virtuel où art et tradition se marient harmonieusement, une exposition que nous vous invitons à découvrir.
(Trad. Valentina Beleavski)