Franco-Mania 25.05.2017
Aujourdhui, Franco-Mania est en voyage en Croatie, à loccasion du 6e Festival international des étudiants francophones dEurope Centrale et Orientale, organisé par lAgence universitaire de la Francophonie et lUniversité de Zagreb. Une semaine durant, 65 étudiants dune vingtaine de pays de la région sétaient rassemblés dans la capitale croate autour de la « Francophonie créative », une thématique qui renvoie à une des particularités essentielles de lespace francophone. Mais, quelles sont les limites de la créativité ? A quel moment, celle-ci change de polarité pour devenir négative, dans le domaine des communications, par exemple ? Dans le cadre dun atelier « Journalisme », une quinzaine de jeunes centre- et est-européens ont examiné sous toutes les coutures un phénomène qui prend des dimensions de plus en plus inquiétantes, car amplifié par Internet et surtout par les réseaux sociaux : il sagit de la « désinformation », de « lintox », des « fausses informations ». Ils sont là pour nous livrer une partie de leurs idées et, pourquoi pas, de leurs solutions.
Andrei Popov, 25.05.2017, 15:57
Aujourdhui, Franco-Mania est en voyage en Croatie, à loccasion du 6e Festival international des étudiants francophones dEurope Centrale et Orientale, organisé par lAgence universitaire de la Francophonie et lUniversité de Zagreb. Une semaine durant, 65 étudiants dune vingtaine de pays de la région sétaient rassemblés dans la capitale croate autour de la « Francophonie créative », une thématique qui renvoie à une des particularités essentielles de lespace francophone. Mais, quelles sont les limites de la créativité ? A quel moment, celle-ci change de polarité pour devenir négative, dans le domaine des communications, par exemple ? Dans le cadre dun atelier « Journalisme », une quinzaine de jeunes centre- et est-européens ont examiné sous toutes les coutures un phénomène qui prend des dimensions de plus en plus inquiétantes, car amplifié par Internet et surtout par les réseaux sociaux : il sagit de la « désinformation », de « lintox », des « fausses informations ». Ils sont là pour nous livrer une partie de leurs idées et, pourquoi pas, de leurs solutions.
Ce programme est coproduit par Radio Roumanie Internationale et la Radiotélévision publique croate, HRT. A nos côtés se trouve aussi Damir Matkovic, journaliste à la HRT, pour nous éclairer un peu sur limpact des fausses informations dans le pays qui nous accueille. Ce magazine est réalisé en partenariat aussi avec lAgence Universitaire de la Francophonie Direction Europe Centrale et Orientale et lUniversité de Zagreb. Des remerciements particuliers à Zoran Brajevic, qui a assuré la mise en onde, ainsi quà Alma Pijaca et Tatiana Simic du service Relations internationales de la HRT pour leur aide très précieuse.
Yoanna Tsekova – Université St. Kliment Ohridski, Sofia, Bulgarie
Corine Wouabeng (Cameroun – ESFAM, Sofia, Bulgarie
Tina Zorko – Université de Ljubljana, Slovénie – Entretien avec Eneja
Tina Zorko – Université de Ljubljana, Slovénie – Entretien avec Aïcha et Slobodan
Anna Baghdasaryan – Université d’Etat dErevan, Arménie
Mihaela Rusu – Université Alexandru Ioan Cuza, Iasi, Roumanie
Anastasyia Naumenko – Université nationale Taras Chevtchenko, Kiev, Ukraine
Lenka Krcmarikova – Université Konstantine le Philosophe, Nitra, Slovaquie
Sanda Panteleimoinov – Université technique de Moldavie, Chisinau, République de Moldova
Martina Stojkovska – Université Saints Cyrille et Méthode, Skopje, Ex-République yougoslave de Macédoine
Nevena Ristic – Université Novi Sad, Serbie
Paula Chiriac – Académie d’études économiques, Chisinau, République de Moldova
Denisa Stejeran – Université Babes-Bolyai, Cluj, Roumanie
D. S. : Bonjour à toutes et à tous ! A côté de moi se trouve Ioana Costa, étudiante en master 2 en Communication et Publicité à la Faculté de Communication et Relations Publiques SNSPA de Bucarest. Bonjour Ioana et merci davoir accepté notre invitation.
I. C. : Bonjour Denisa ! Cest moi qui te remercie.
D. S. : Dis-nous Ioana, sil te plaît, quelle est la situation de fausses informations sur Internet et les réseaux sociaux en Roumanie ?
I. C. : Alors, en Roumanie, je pourrais vous dire quen ce moment, la situation est assez stable, mais ce nétait pas toujours le cas. Les fausses informations constituaient un grand problème en Roumanie, surtout au début de lannée, quand on a eu les élections pour le nouveau gouvernement. Et pour que vous fassiez une petite idée, en Roumanie, on a deux partis politiques vraiment connus : la gauche est représentée par le PSD (Parti Social-Démocrate) et la droite est représentée par le PNL (Parti National Libéral). Cette année, le PSD a gagné les élections en manipulant lélectorat par des promesses vraiment exagérées. Mais, cétait juste pour appliquer leur agenda, cest-à-dire mettre en place la loi de lamnistie qui allait agrandir la corruption en fait, et sauvegarder les positions. Le média qui soutenait ce parti mettait de fausses informations chaque jour et influençait surtout les générations âgées qui croyaient tout ce quelles voyaient à la télé, sans sinformer auprès de plusieurs sources. De lautre côté, le social media avait un grand rôle dans lorganisation de lun des plus grands mouvements qui a existé en Roumanie, les derniers 30 ans, qui sappelait « REZIST » (une manifestation anti-corruption). Alors, cette protestation a été vraiment fameuse en Roumanie. Tout le monde était très uni et on a réussi à combattre la corruption…et cétait vraiment fantastique. Quand on veut analyser les fausses informations, il faut tenir compte des sources qui sont utilisées, des informations qui sont données. En gros, cest ça.
D. S. : Daccord. Et pourquoi les fausses informations ont-elles pris une telle ampleur sur les réseaux sociaux ?
I. C. : Ce nest pas difficile à voir le pourquoi alors. Cest parce que « le hors-du-commun » attire et on vit dans lépoque de la vitesse et on ne prend pas le temps de lire avec attention, on est des consommateurs et on se nuit vite. Comme ça, on crée un cercle vicieux. Les journalistes nont pas le temps de faire des recherches approfondies ; la quantité gagne sur la qualité pour satisfaire le besoin du lecteur et pour gagner de laudience. On est abondé par des titres bombastiques, par des nouvelles sans un contenu réel. Et surtout les sites moins connus cherchent à se faire connaître par des nouvelles exagérées.
D. S. : De quelle manière vous vous sentez concernés par les fausses informations ? Est-ce que vous arrivez à les identifier ?
I. C. : Moi personnellement, je me sens concerné seulement quand je vois linfluence que les médias ont sur les gens. Alors, dans la communication, il existe des théories susceptibles dattitude, qui nous disent que nous sommes conscients du fait que nous sommes influencés par les médias. La consommation et lexposition à la télé sont les enjeux dun monde symbolique pour les gens, cest-à-dire la télévision cultive les perceptions de la réalité dans son public.
D. S. : Et alors, comment distinguer le vrai du faux ? Comment savoir si une information est vraie ou pas ?
I. C. : Ce nest pas trop difficile mais pas facile à la fois de faire la différence entre les fausses informations et les vraies informations. Pour nous, qui venons dun milieu académique et nous sommes exposées aux différents types de discours, nous avons fait des analyses sur des textes divers, sous différents points de vue de la rhétorique, et ainsi de suite…ce nest pas difficile. Mais sans avoir la moindre connaissance des mécanismes de manipulation et des influences utilisées, cest assez facile de se tromper. Mais, dans le cas où la rhétorique utilisée est assez bonne, alors à ce moment-là, les choses deviennent un peu plus difficiles. En gros, il faut faire attention au langage, à la manière dans laquelle une information est transmise et…bien sûr, à la source. En ce qui concerne la source, il y a une application qui nous permet de faire la différence entre les sources fiables et celles fausses.
D. S : Comment lutter contre ce déluge de fausses informations qui nous inondent ?
I. C. : Je pourrais vous faire deux suggestions qui sont assez simples pour tout le monde : de ne pas partager ce qui semble faux, car le mensonge peut faire le tour du monde avant que la vérité ne finisse de se chausser. Sur Internet cest assez difficile de corriger une fausse information si elle est virale. La deuxième suggestion : de ne pas croire tout ce que vous lisez.
D. S. : Merci beaucoup pour tes précieuses informations ! A la prochaine !
I. C. : Cest moi qui vous remercie ! A la prochaine ! Bonne journée !