Le marché roumain du travail, sous la loupe
Le salaire minimum augmente à 3 700 lei (740 euros)/ Aide aux personnes en situations spéciales/ Les chiffres du chômage en Roumanie/ Des statistiques sur les heures de travail en Europe.
Sorin Iordan, 05.07.2024, 10:06
Le salaire minimum augmente à 3 700 lei (740 euros)
Au 1er juillet, le salaire minimum a augmenté en Roumanie, passant de 3 300 lei (660 euros) à 3 700 lei (environ 740 euros), et le nombre de bénéficiaires en est estimé à plus de 1,8 million d’employés. Cependant, cette décision ne s’applique pas aux salariés de l’agriculture et de l’industrie alimentaire, car ces catégories relèvent déjà d’autres dispositions légales. A noter que le salaire moyen net en Roumanie était de 5 217 lei (1 048 euros) en avril dernier, en hausse de 32 lei (6,4 euros) par rapport au mois de mars, selon l’Institut national de la statistique.
Aide aux personnes en situations spéciales
Le gouvernement de Bucarest a décidé d’accorder une aide humanitaire aux étrangers ou apatrides confrontés à des situations exceptionnelles, en provenance de la zone de conflit armé en Ukraine. Il s’agit d’une somme qui leur permettra de couvrir les frais d’hébergement et de nourriture sur une période déterminée. Cette aide vise à favoriser l’insertion sociale de ces citoyens, en leur garantissant des droits similaires à ceux des citoyens roumains dans les domaines de la santé, de l’éducation et du travail, comme l’a expliqué l’Exécutif. Aux termes d’un décret gouvernemental, les citoyens étrangers ou apatrides provenant de la zone de conflit armé en Ukraine, qui ont obtenu un permis de protection temporaire avant le 1er juillet 2024, auront droit à une série d’avantages sociaux prévus par la législation roumaine, sur la base du renouvellement de leur permis de séjour temporaire et sous réserve du respect des conditions légales d’éligibilité. Ces avantages incluent l’allocation d’État pour les enfants, le revenu minimum d’inclusion, l’indemnité de chômage, l’indemnité d’invalidité ou l’allocation mensuelle du congé de maternité. Ces allocations sont allouées à condition de respecter certaines conditions, spécifiques à chaque cas.
Par ailleurs, les citoyens qui obtiennent pour la première fois un permis de protection temporaire à partir du 1er juillet 2024 auront droit, une seule fois sur une période de 4 mois consécutifs, à une somme forfaitaire mensuelle dont le montant, les conditions et le mécanisme d’attribution seront définis par décret gouvernemental. À la fin de ces 4 mois consécutifs, les bénéficiaires de cette aide auront accès au système d’assistance et de protection sociale en Roumanie.
Les chiffres du chômage en Roumanie
Fin mai 2024, le taux de chômage en Roumanie était de 3,09 %, soit en légère baisse par rapport au mois d’avril, selon l’Agence nationale de l’occupation de la main d’œuvre. En mai dernier, la Roumanie recensait près de 249 000 chômeurs, dont près de 50 000 touchaient une indemnité de chômage, soit environ 2 200 personnes de moins qu’en avril dernier. Plus de 66 000 personnes sans emploi se trouvaient en milieu urbain et près de 183 000 en milieu rural. La plupart d’entre elles sont âgées de 40 à 49 ans, suivies par des personnes ayant plus de 55 ans. En termes formation, les chômeurs sans études ou ayant une formation primaire seulement comptaient pour près de 32 % des chômeurs roumains, selon la même source. Près de 34 % des chômeurs avaient terminé le collège, alors que les personnes ayant fait des études universitaires représentaient 4,5 % des Roumains sans emploi.
Heures de travail
Enfin, les Roumains qui ont un emploi travaillent beaucoup plus que d’autres Européens. Selon une étude d’Eurostat, en Roumanie, on travaille plus d’heures par semaine que la moyenne européenne. En moyenne, un citoyen de l’espace communautaire consacre un peu plus de 36 heures par semaine au travail. Les Grecs ont le programme le plus chargé, travaillant près de 40 heures, suivis des Roumains avec 39,5 heures et des Polonais avec 39,3 heures. Au pôle opposé, l’on retrouve les Néerlandais qui travaillent 32,2 heures par semaine, les Autrichiens avec 33,6 heures et les Allemands – avec 34 heures par semaine. Selon les données d’Eurostat, en Europe de l’Est, à commencer par les Pays Baltes et jusqu’à la Grèce, l’on travaille plus qu’en Europe Occidentale. Par secteurs d’activité où l’on travaille le plus, ce sont les agriculteurs, les employés de la sylviculture et les pisciculteurs qui arrivent en tête de liste avec 41,5 heures, suivis des employés des mines, carrières et du BTP, avec 39 heures. À l’opposé, les employés de l’éducation passent le moins de temps au travail, soit moins de 32 heures par semaine, ainsi que ceux du domaine des arts et du divertissement, avec 33 heures. (trad. Valentina Beleavski)