Saint Haralambie (Charalampe)
L’histoire note qu’au début
du 19e siècle, une épidémie de peste a éclaté en Valachie,
principauté qui couvrait le sud de la Roumanie actuelle. La contamination a été
arrêtée brusquement par les prières des fidèles à Saint Charalampe. Depuis, les
villages roumains respectent strictement une série de traditions liées à cette
fête. En Transylvanie, les paysans offrent des céréales et du sel à Saint
Charalampe. A l’église du village, les produits étaient bénis pour être
utilisés ensuite dans la nourriture des animaux domestiques tout au long de
l’année.
Monica Chiorpec, 19.02.2022, 13:46
L’histoire note qu’au début
du 19e siècle, une épidémie de peste a éclaté en Valachie,
principauté qui couvrait le sud de la Roumanie actuelle. La contamination a été
arrêtée brusquement par les prières des fidèles à Saint Charalampe. Depuis, les
villages roumains respectent strictement une série de traditions liées à cette
fête. En Transylvanie, les paysans offrent des céréales et du sel à Saint
Charalampe. A l’église du village, les produits étaient bénis pour être
utilisés ensuite dans la nourriture des animaux domestiques tout au long de
l’année.
Le rituel le plus répandu pour
la Saint Charalmape est la confection d’une chemise de la peste. Le long d’une
nuit entière, neuf femmes du village, choisies selon des critères qu’uniquement
les communautés connaissaient, devaient filer la laine, coudre et broder une
chemise de grandes dimensions, qui devait ensuite être accrochée à un arbre aux
confins du village, avant le lever du soleil. Souvent, les femmes
confectionnaient aussi une poupée de la peste, qui devait porter la chemise.
Dans certains villages
roumains, les confins étaient établis à la veille de la Saint Charalampe, à
l’aide d’un chariot tiré par deux bœufs noirs, dans le cadre d’un rituel visant
à protéger contre l’arrivée des maladies. Ce qui plus est, à l’occasion de cette
fête traditionnelle, les hommes taillaient des visages humains en bois qu’ils
installaient ensuite à l’entrée du village. Certains documents historiques
témoignent de l’existence de ces sculptures au 19e siècle. Ces
sculptures protectrices étaient aussi munies d’armes telles des épées et des
arcs aux flèches pour créer un paysage hostile censé effrayer les maladies à
même de menacer la communauté.
Explications avec Delia Şuiogan,
ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare : « J’évoquerais un
rituel beaucoup plus ancien visant à défendre les communautés contre la peste.
On dit que ces demi-divinités avaient le pouvoir de retenir la peste dans des
chaines, l’empêchant d’infecter les gens. On parle aussi d’une période pendant
laquelle tous les membres d’une communauté refusaient de manger avec le même
but de se défendre contre la peste ».
Une légende de Bucovine évoque Saint
Charalampe en tant que personnage mythologique, qui tient la peste enchaînée dans
des chaînes fer pour la libérer sur terre uniquement si les humains ne
respectaient pas sa fête. Sur les icônes orthodoxes, Saint Charalampe est
illustré de la même manière que Saint Georges, celui qui, sur un cheval blanc,
tue le dragon, symbole du mal. La peste est illustrée en tant que personnage
fabuleux avec des ailes, une queue de serpent et portant une armure d’écailles.