Les traditions autour de la fête de Saint Barthélemy
Le 25
août, l’Eglise orthodoxe fête la Translation des reliques du Saint Barthélemy.
Il est un des douze apôtres de Jésus Christ, qui, avec Thomas et Jude Thaddée,
a prêché dans la région de la Grande Arménie et qui, selon des légendes
différentes, a été soit écorché vif, soit crucifié et décapité. Mais qu’est que
l’on célèbre du point de vue religieux le 25 août ?
Monica Chiorpec, 23.08.2023, 02:31
Le 25
août, l’Eglise orthodoxe fête la Translation des reliques du Saint Barthélemy.
Il est un des douze apôtres de Jésus Christ, qui, avec Thomas et Jude Thaddée,
a prêché dans la région de la Grande Arménie et qui, selon des légendes
différentes, a été soit écorché vif, soit crucifié et décapité. Mais qu’est que
l’on célèbre du point de vue religieux le 25 août ?
En bien, selon quelques légendes, les reliques
du Saint ont été déposées dans un cercueil de plomb, qui a été ensuite jeté à
la mer, a traversé la mer Noire et l’Hellespont, a passé par la mer Égée et la
mer Adriatique, et s’est arrêté sur la côte de l’île de Lipari. Par contre, selon
d’autres sources, ses reliques auraient été transférées à Martyropolis, dans
l’est de l’Anatolie, vers 410, puis à Dara, en Mésopotamie, sur ordre de
l’empereur byzantin Anastase le Ier, en 507, où Justinien a fait construire une
église en l’honneur du Barthélemy, après à Phrygie, vers 546. Les reliques
auraient été transférées enfin à Lipari en 580. Et c’est justement ce transfert
des reliques de Saint Barthélemy à Lipari, en 580, que l’Eglise marque le 25
août. Dans la tradition roumaine, cette fête, connue aussi sous le nom de
« fête des Vârtolomei » marque
le passage de l’été à l’automne. C’est le jour où l’on commence les préparatifs
pour l’automne, on soigne les animaux afin qu’ils survivent l’hiver et on voit
les premiers signes du changement de la saison. L’ethnologue Florin-Ionuț Filip Neacșu nous
explique :
« Le Saint Apôtre Barthélemy est un
des douze apôtres de Jésus Christ, qui a reçu sa mission de se rendre dans
l’ouest de l’Asie Minore d’aujourd’hui, là où se croisent aujourd’hui la
Turquie, l’Arménie, la Géorgie, bref le Caucase, afin d’accomplir sa mission
d’évangélisation. C’est à cet endroit que ce saint est devenu martyr. Sa fête
suit les fêtes du « mois du Gout ». Dans la tradition populaire, son
nom (note de la rédaction « Vartolomeu », dans quelques régions du
pays) est lié à l’idée de « tournure » (en roumain, « învârtire »). C’est ainsi que dans le
folklore roumain on dit qu’à l’occasion de cette fête, le jour se tourne de
même que le poulet dans l’œuf. Dans plusieurs villages de Roumanie, on dit qu’à
partir du 25 août, le coucou ne chante plus. Les « Vartolomei » sont associés au retour des
jours et c’est ainsi que la durée de la nuit augmente. »
Le
pâturage était une des occupations principales des communautés roumaines
archaïques puisque le climat et le relief ont facilité l’élevage des moutons
dans les Balkans et au nord du Danube. C’est ainsi que la fête des « Vartolomei »
est liée aux traditions concernant les moutons.
L’ethnologue
Florin-Ionuț
Filip Neacșu nous offre plus de détails : « Dans les villages roumains il est interdit de filler la laine,
d’aiguiser ou bien de préparer la polenta traditionnelle. Qui plus est, la fête
des « Vartolomei » est
aussi une fête des ovins, lorsqu’on se préoccupe de la bonne santé des animaux.
C’est très intéressant qu’une fête chrétienne coïncide à une vieille
célébration liée au fait que les coucous arrêtent leur chant et que les moutons
doivent être soignés afin qu’ils ne tombent pas malades en fin d’été. La fête
des « Vartolomei » est
toujours respectée dans les villages montagneux et sous-montagneux et elle est
très bien connue par nos bergers. Plusieurs villages ont fait du Saint
Barthélemy le protecteur des villages des bergers. Bref, on commence les
préparatifs pour l’automne. »
Rapelons pour finir
que dans la tradition roumaine le calendrier marque aussi les moments les plus
importants dans l’activité de l’elevage des animaux. Les communautés vieilles partageaient
l’année dans deux saisons, soit celle chaude et celle froide, chaqune marquée
par des rituels spécifiques, transmits de génération en génération. C’est la
fête du Saint Barthélemey qui marque le passage vers la saison froide. (Trad. Andra Juganaru)