Le mois d’avril – traditions et symboles
Dans le calendrier traditionnel roumain, le mois d’avril s’appelle « prier», le mois bénéfique. En roumain « a prii» signifie être bénéfique, propice. Et pour cause : c’est un mois propice pour les travaux agricoles, pour démarrer les semailles, pour nettoyer les constructions servant à l’agriculture ou encore pour réparer les outils agricoles. A compter de ce mois-là, les moutons ne pouvaient plus paître tout seuls, alors que les fermiers commençaient à les tondre avant de remonter vers les pâturages des montagnes. Cette période de l’année a aussi une dimension cosmique, surtout qu’elle est assez instable du point de vue de la météo.
Monica Chiorpec, 07.04.2022, 00:00
Dans le calendrier traditionnel roumain, le mois d’avril s’appelle « prier», le mois bénéfique. En roumain « a prii» signifie être bénéfique, propice. Et pour cause : c’est un mois propice pour les travaux agricoles, pour démarrer les semailles, pour nettoyer les constructions servant à l’agriculture ou encore pour réparer les outils agricoles. A compter de ce mois-là, les moutons ne pouvaient plus paître tout seuls, alors que les fermiers commençaient à les tondre avant de remonter vers les pâturages des montagnes. Cette période de l’année a aussi une dimension cosmique, surtout qu’elle est assez instable du point de vue de la météo.
Détails, avec l’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu: « Le mois d’avril se situe au milieu du printemps astronomique. Dans le calendrier traditionnel roumain, il existe une multitude de fêtes et de traditions liées à cette période de l’année. Elles concernent principalement les travaux agricoles, le pâturage, la pomiculture, la viticulture – des occupations que l’on retrouve dans toutes les régions habitées par les Roumains. Comme son nom l’indique, c’est un mois propice pour les semailles et pour les travaux de la ferme. C’est le moment où l’on nettoie les vignes et les vergers. En raison de la météo instable, on dit que, si les températures sont basses et que le temps soit mauvais, le mois de mai sera ensoleillé. Par contre, si en avril il fait beau temps, alors on peut s’attendre à ce qu’il neige au mois de mai. »
Voici maintenant une tradition spécifique au mois d’avril dans toutes les contrées de Roumanie : la Journée des farces. En fait c’est la version roumaine du Poisson d’avril, dont les origines sont à retrouver dans la France du 16e siècle. A ce moment-là, par l’adoption du calendrier grégorien, la Nouvelle année, célébrée auparavant le 1er avril, fut déplacée le 1er janvier. Et comme, à l’époque, les nouvelles circulaient beaucoup moins vite qu’aujourd’hui, pendant un certain temps, il y a eu des personnes qui célébraient toujours la Nouvelle année le 1er avril. Cette fête des farces a traversé le continent pour arriver dans l’espace roumain, notamment au Banat (dans l’ouest) et en Transylvanie.
Comment cela se passe en terre roumaine ? Explication avec notre invité, l’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu : « Le mois d’avril commence par la Journée des farces. Le 1er avril, les gens jouent des tours les uns aux autres. On dit que celui se laisse tromper le sera toute l’année. Puis, c’est toujours au mois d’avril que l’on célèbre Pâques et le Dimanche des Rameaux, car c’est le moment où fleurissent les vignes et arbres fruitiers. Et puis, on ne saurait oublier les légendes, dont une compare le mois d’avril à un jeune homme qui travaillait pour un patron très riche. Cela dépend de la manière dont ce jeune homme travaille pour son maître, s’il est productif ou non : le mois d’avril en sera de même.»
Enfin, une dernière tradition répandue sur le territoire roumain est celle des « feux vivants » allumés à l’aide de deux morceaux de bois seulement. Un rituel de purification des champs et des fermes, ainsi que des gens qui osaient sauter par-dessus le feu. Dans la spiritualité roumaine, les « feux vivants » du mois d’avril symbolisaient la régénération de la lumière et son triomphe définitif sur l’hiver qui venait de s’achever. (Trad. Valentina Beleavski)