La Pâque orthodoxe
Pâques est la fête la plus importante de la chrétienté. La Résurrection du Seigneur est célébrée par les grands cultes chrétiens, chaque année, à des dates différentes, calculées suivant deux phénomènes naturels. Depuis le concile œcuménique de Nicée, en l’an 325, les Pâques sont célébrées le dimanche suivant la pleine lune après l’équinoxe de printemps. Ainsi, le Patriarcat orthodoxe d’Alexandrie calcule, chaque année, la date de la fête et la communique aux autres églises du même rite. Ce n’est qu’un repère générique pour comprendre la variation de la date des Pâques, parce qu’après le concile de Nicée, beaucoup d’autres modifications sont intervenues, tant sur le calendrier chrétien que sur l’interprétation du cycle cosmique.
Monica Chiorpec, 19.04.2014, 13:25
Pâques est la fête la plus importante de la chrétienté. La Résurrection du Seigneur est célébrée par les grands cultes chrétiens, chaque année, à des dates différentes, calculées suivant deux phénomènes naturels. Depuis le concile œcuménique de Nicée, en l’an 325, les Pâques sont célébrées le dimanche suivant la pleine lune après l’équinoxe de printemps. Ainsi, le Patriarcat orthodoxe d’Alexandrie calcule, chaque année, la date de la fête et la communique aux autres églises du même rite. Ce n’est qu’un repère générique pour comprendre la variation de la date des Pâques, parce qu’après le concile de Nicée, beaucoup d’autres modifications sont intervenues, tant sur le calendrier chrétien que sur l’interprétation du cycle cosmique.
Les préparatifs pour la Résurrection du Christ commencent par le Carême, qui est le plus long et le plus strict imposé par l’Eglise orthodoxe. Ces préparatifs rappellent les 40 jours de jeûne observées par Jésus avant de commencer son activité messianique. Le mot « Pâques », qui désigne la fête de la Résurrection du Seigneur, tire son étymologie du terme hébreu « Pessah », qui signifie « passage ». La Pâque juive célébrait la traversée de la mer Rouge, la fuite du servage d’Egypte vers la terre promise de Canaan. Les Pâques chrétiennes sont une fête de l’espérance, une promesse de renouveau spirituel et de vie éternelle à laquelle l’homme peut accéder après la mort.
Voici les explications de Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord, de Baia Mare : « Pâques, c’est la grande fête de la renaissance par la Résurrection. L’homme du monde traditionnel croit en cette mort répétée, qui donne la chance de renaître à un état supérieur. Bien sûr, Pâques se place sous le signe du sacrifice suprême du Christ Rédempteur. Il s’agit aussi du sacrifice de Dieu le Père, parce qu’il a envoyé son fils dans le monde afin qu’il se sacrifie pour les hommes faits d’après Son apparence. Ces croyances liées à la renaissance existaient en tant que telles bien avant le christianisme, quand l’idée de cycles répétés s’appliquait tant à la nature qu’aux hommes. La renaissance donne le droit de renoncer aux ténèbres, au chaos, et à refaire l’état d’équilibre et d’harmonie ».
Après le Dimanche des Rameaux, qui marque l’entrée de Jésus à Jérusalem, et la Semaine Sainte qui culmine par le Vendredi Saint, les chrétiens orthodoxes des quatre coins de la Roumanie attendent la Résurrection du Seigneur. C’est le moment où les fidèles reçoivent la Lumière, pendant la messe de minuit.
Peindre et décorer les oeufs le Jeudi Saint est une autre tradition ancienne respectée de nos jours encore tant dans les communautés traditionnelles que dans les villes. L’œuf est le symbole de la vie et de la régénération, alors que le rouge dont il est peint rappelle le sacrifice du Christ sur la croix.
Le repas du Dimanche de Pâques est tout aussi important, comme nous l’explique Delia Suiogan: « Une autre belle coutume est celle de porter les aliments à l’église pour qu’ils soient bénis. Personne n’entame les plats avant qu’ils ne soient bénis. Ce rituel est toujours vivant au Maramures (dans le nord de la Roumanie), et c’est vraiment merveilleux de voir le dimanche de Pâques les cours des églises envahies par des gens portant des paniers remplis d’aliments dont ils vont se régaler aux côtés de leurs familles réunies autour de la table. Parmi les produits qui doivent absolument être bénis mentionnons la « pasca » — une tarte aux fromage doux et raisins secs. S’y ajoute le jambon de porc, consommé même avant d’introduire la viande d’agneau comme plat pascal traditionnel. Ce jambon a été préparé à Noël et fumé pour le repas de Pâques. Au Maramures, l’agneau farci ne manque pas du menu pascal. Il est farci d’œufs et de fines herbes qui symbolisent la croissance, la régénération. Tous les aliments préparés pour fêter Pâques « parlent » du sacrifice: le grain de blé se sacrifie pour être transformé en farine, l’œuf bouilli annule ses caractéristiques renvoyant à la fertilité. La vigne se transforme en vin. L’agneau est le plus important, car il symbolise le Seigneur lui-même. Par tous ces aliments, les chrétiens orthodoxes assument à leur tour le sacrifice du Christ. »
Bien que ce soit un moment solennel, la fête de Pâques est aussi un moment de joie pour les orthodoxes. La joie de célébrer la Résurrection et la vie éternelle rendue possible par le sacrifice du Seigneur. (trad. Ligia Mihaiescu, Valentina Beleavski)