La fête du Saint-Jean d’automne
Dans les communautés
traditionnelles roumaines, la fête du 29 août est strictement respectée. Il
s’agit de la fête du « Saint Jean d’automne », soit le jour de la
Décollation du prophète Jean Baptiste. Le prophète Jean Baptiste est mort par
décapitation, exécuté sur ordre d’Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de
Pérée (région située au nord-est de la mer Morte, à l’est du fleuve Jourdain).
Après avoir répudié sa première épouse, Hérode
Antipas a épousé Hérodiade, qui était déjà la femme de son demi-frère. Le
prophète Jean Baptiste, qui avait déjà rassemblé beaucoup de partisans en
annonçant la venue de Jésus Christ, avait critiqué le mariage illégitime
d’Hérode Antipas. Par conséquent, à la demande d’Hérodiade, Hérode Antipas a
ordonné la décapitation de Jean Baptiste.
Monica Chiorpec, 30.08.2023, 12:35
Dans les communautés
traditionnelles roumaines, la fête du 29 août est strictement respectée. Il
s’agit de la fête du « Saint Jean d’automne », soit le jour de la
Décollation du prophète Jean Baptiste. Le prophète Jean Baptiste est mort par
décapitation, exécuté sur ordre d’Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de
Pérée (région située au nord-est de la mer Morte, à l’est du fleuve Jourdain).
Après avoir répudié sa première épouse, Hérode
Antipas a épousé Hérodiade, qui était déjà la femme de son demi-frère. Le
prophète Jean Baptiste, qui avait déjà rassemblé beaucoup de partisans en
annonçant la venue de Jésus Christ, avait critiqué le mariage illégitime
d’Hérode Antipas. Par conséquent, à la demande d’Hérodiade, Hérode Antipas a
ordonné la décapitation de Jean Baptiste.
En Roumanie, les villageois
d’autrefois observaient le jeûne total le 29 août, c’est-à-dire s’abstenir de
toute nourriture ou boisson tout au long de la journée. Des fois, ils
prolongeaient ce jeûne jusqu’au 14 septembre, soit l’Exaltation de la Croix, ou
la Fête de la Croix, pour que leur grands péchés soient pardonnés. Pour rappel,
dans l’Eglise Orthodoxe, durant une période de jeûne, on ne mange pas de
viande, ni de poisson, ni de produits laitiers, ni d’œufs. Plus encore, les
lundis, les mercredis et les vendredis, on s’abstient même de consommer de
l’huile et du vin.
A la fin de la période
de carême, les gens des communautés traditionnelles préparaient des produits
spécifiques du début de l’automne, soit des plats aux légumes ou aux fruits,
qui étaient ensuite ramenés à l’église pour être bénis. Au micro de RRI, Delia
Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare, nous explique :
« Le 29 août, les gens des villages de Roumanie font le
jeûne total. C’est l’un des rares jeûnes de ce type, respecté très strictement,
car on dit que ceux qui observent le jeûne total, sans eau ni nourriture,
seront aidés par Saint Jean. De même que la Mère de Dieu, Saint Jean est très
bien représenté dans le calendrier populaire, mais aussi dans le calendrier
chrétien. Une des coutumes de la veille de ce jour dit que l’on ne mange rien dans
un bol rond. Ce jour marque, en fait, la décapitation du saint Jean-Baptiste. En
évitant tous les objets ronds, qui rappellent la forme de la tête, les gens n’assument
pas ce sacrifice, ils glorifient en fait la renaissance de ce saint et non pas sa
mort. Par conséquent, ils ne mangent ni de fruits ronds, ni de pommes, ni de
poires. Ceux qui ne respectent pas le jeûne total ne peuvent manger que des
raisins. » explique Delia Suiogan.
Bref, en refusant les récipients ronds et la
nourriture ayant une forme ronde, les gens se distançaient de la décapitation
du Saint Jean. Puis, le jour de la fête
de la Décollation du Saint Jean, il est interdit de boire du vin rouge, qui
rappelle le sang versé par ce prophète. Dans le monde rural traditionnel, ce
jour-là les gens n’utilisaient pas le couteau, toute la nourriture sur la table
étant cassée et pas coupée. De même, ils ne balayaient la maison sous aucun
prétexte, afin de ne pas perturber les esprits de ceux qui se reposaient dans le
monde d’au-delà. Les ancêtres étaient eux aussi honorés ce jour-là, en offrant
en aumône les premiers raisins des vendanges d’automne. Delia Suiogan,
ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare, revient avec des détails.
« La « Saint Jean d’automne » est une fête qui
appartient au calendrier chrétien, mais qui est incluse aussi dans le
calendrier populaire. C’est une fête strictement respectée par les habitants
des villages roumains partout dans le pays. On dit que cette fête marque la fin
de l’année liturgique. D’ailleurs, toute fin est célébrée par une grande fête
pour marquer la mort de l’année ancienne et sa renaissance sous la forme d’une
nouvelle année sous le signe du bien. » a encore expliqué Delia Suiogan.
Il faut dire aussi que le
jour de la fête du Saint Jean d’automne, aucun mariage ni fête n’était
organisé. Qui plus est, les gens grièvement malades observaient le jeûne total
pendant trois jours, dans l’espoir d’être guéris. Si cela n’était pas indiqué
pour un malade, sa famille ou ses proches jeûnaient à sa place. Dans les
publications roumaines spécialisées, cette fête appelée « Sântion »
est aussi connue sous le nom de « Brumariul » ou de « Petite
Croix ». Même s’ils portent le prénom du Saint Jean-Baptiste, le 29 août,
les chrétiens orthodoxes ne se font pas de vœux et n’organisent pas de fête de
nom (comme ils le font le 7 janvier, le jour de la principale fête du Saint
Jean-Baptiste, qui suit le jour de l’Epiphanie, lorsque les chrétiens fêtent le
Baptême de Jésus Christ, où Saint Jean Baptiste a joué un rôle très important).