La fête du Gherman
Dans le cadre des sociétés traditionnelles d’antan, les gens
respectaient strictement les rituels de protection des récoltes dès le début de
la saison chaude. Dans le calendrier traditionnel, le mois de mai est marqué
par une fête presqu’oubliée dans les communautés rurales d’aujourd’hui. Il
s’agit d’une série de rituels agraires, dont le but de protéger les cultures contre
l’invasion des insectes et d’autres créatures nuisibles. Le moment appelé le « Ghermanul
viermilor »/« Le Gherman des vers » ou plutôt « des
chenilles » a une importance cruciale pour l’avenir des récoltes et c’est
pourquoi il est lié au calendrier religieux.
Monica Chiorpec, 02.06.2021, 11:36
Dans le cadre des sociétés traditionnelles d’antan, les gens
respectaient strictement les rituels de protection des récoltes dès le début de
la saison chaude. Dans le calendrier traditionnel, le mois de mai est marqué
par une fête presqu’oubliée dans les communautés rurales d’aujourd’hui. Il
s’agit d’une série de rituels agraires, dont le but de protéger les cultures contre
l’invasion des insectes et d’autres créatures nuisibles. Le moment appelé le « Ghermanul
viermilor »/« Le Gherman des vers » ou plutôt « des
chenilles » a une importance cruciale pour l’avenir des récoltes et c’est
pourquoi il est lié au calendrier religieux.
Explication avec Delia Suiogan, ethnologue à l’Université
du Nord de Baia Mare : « A l’origine, c’était une fête consacrée à la
pluie excessive. On considérait le Gherman comme un demi-dieu, une sorte de
médiateur auprès du Soleil, qui était le dieu le plus important dans la
mythologie préchrétienne. Le « Gherman des vers » est une extension
de cette fête dédiée à la pluie parce que nous sommes déjà en été et que les
vers commencent à attaquer les récoltes. D’ailleurs, on croyait que la pluie
excessive favorisait l’apparition des vers. La journée du « Gherman »,
qui avait une date fixe dans certaines régions, est marquée si besoin est,
lorsque les vergers sont envahis par les chenilles. »
Le jour du Gherman, les femmes des communautés
traditionnelles tentaient de protéger les cultures plantées au printemps contre les attaques des insectes nuisibles par des rituels exhortant la divinité à épargner
leurs champs. Les communautés archaïques, dépendantes des récoltes de la terre,
ont transmis des coutumes dont les échos ont intégré aussi la culture roumaine.
Les rituels déroulés à l’occasion du « Gherman des vers » portent des
symboles ancestraux.
Détails avec Delia Suiogan : « Le jour du
Gherman, ni hommes, ni femmes ne travaillaient point. On disait d’ailleurs qui
celui qui travaillait le jour du Gherman allait être attaqué par les vers. Leurs
cibles étaient les récoltes de blé, de maïs, mais aussi les moutons qui
risquaient d’attraper des parasites. Il s’agit donc d’une fête préchrétienne,
qui a reçu pourtant des connotations chrétiennes, étant reliée au Saint Gherman.
Elle symbolise aussi la relation directe entre l’Homme et la
nature ».
Dans certaines régions ethnographiques du centre de la
Roumanie cette fête est connue aussi sous le nom de « Harmanul
viermilor »/ « Le Harman des vers ». Pour les communautés
archaïques roumaines, le bon déroulement de la vie au cours d’une année
dépendait en grande mesure de la fertilité de la terre, mais aussi des mesures
entreprises pour protéger les futures récoltes tout le long de l’été.