Des traditions roumaines au milieu de l’été
Le solstice du 21 juin, quand le soleil atteint son
intensité maximale, marque le débutde l’été astronomique. C’est pourquoi, tous
les rites traditionnels qui se déroulent à ce moment de l’année invoquent
l’énergie solaire.
Monica Chiorpec, 24.06.2023, 18:33
Le solstice du 21 juin, quand le soleil atteint son
intensité maximale, marque le débutde l’été astronomique. C’est pourquoi, tous
les rites traditionnels qui se déroulent à ce moment de l’année invoquent
l’énergie solaire.
La Fête appelée dans la tradition roumaine « Sânziene »
est liée aux rites anciens, qui viennent compléter le culte chrétien, qui
gardent cependant leur symbolisme préchrétien presque inchangé. Les plantes des
champs typiques pour l’été, aux fleurs disposées en bouquet, petites et jaunes,
sont devenues homonymes de créatures mythologiques féminines, qui ont des
pouvoirs magiques. Ces femmes, appelées « Sânziene », également connues
sous le nom de « Drăgaice », gouvernent les champs, les forêts et les
eaux. Selon la foi populaire, pendant le solstice d’été, elles transmettent
leurs pouvoirs miraculeux aux plantes médicinales. Delia Suiogan, ethnologue à
l’Université du Nord de Baia Mare, nous a expliqué :
« Les femmes appelées « Drăgaice »
portaient un drapeau au sommet duquel elles attachaient neuf plantes magiques,
de même que dans le rituel des hommes appelés « Călușari ».
D’habitude on finit la récolte des plantes médicinales vers la mi-juin. Alors
que l’été est à son apogée, on dit que toutes les fleurs et plantes perdent
désormais leur pouvoir de guérison. Dans les villages roumains on dit qu’après
le 24 juin, seules les sorcières cueillent encore des plantes, qui n’ont que
des pouvoirs maléfiques. Le rituel appelé « Drăgaica » est très
ancien également parce qu’il vient continuer les danses des « Călușari », qui
sont des danses masculines. Cette fois-ci, le rituel de la « Drăgaica »
est observé par un groupe de femmes. Il est très intéressant que dans les
costumes des « Drăgaice » on trouve les mêmes éléments que dans les
costumes des « Călușari ». Il y a ces couronnes des fleurs
bleues qui ont poussé dans le blé, également appelées « drăgaice » et
« cicoare ».
Un autre rituel intéressant sont les couronnes des fleurs
tressées à l’occasion de la fête des « Sânziene », qui sont ensuite
lancées vers les toits des maisons, tant par les jeunes que par les vieux du
village. Traditionnellement, on dit que le lieu où ces couronnes tombent montre
des signes concernant les événements à venir tout au long de l’année. Les
couronnes qui tombaient du toit annonçaient soit le mariage, soit la mort de
quelqu’un. Par contre, si elles restaient sur le toit de la maison, cela
signifiait qu’aucun changement important n’allait se produire dans la vie des
membres de la communauté. Dans certains villages, les gens marchent avec des
torches allumées autour de la maison et du champ. Les filles cueillent des épis
de blé, des gaillets jaunes et d’autres plantes pour en tresser des couronnes.
Après, elles les mettent sur leur tête et commencent la danse appelée
« Drăgaica ». C’est une danse censée d’invoquer l’abondance, mais
aussi la protection des foyers et des champs. On dit que cette danse entraine
aussi le soleil à danser, alors qu’il reste dans le ciel plus longtemps que les
autres jours de l’année. On croit aussi que, le jour des « Sânziene »,
les cieux s’ouvrent et que le monde des défuntscommunique avec notre monde. A
cette occasion, dans de nombreuses régions du pays, on célèbre encore des officesà
la mémoire des défunts.(trad. Andra Juganaru)