Des traditions à l’occasion de la fête de Saint Georges
En Roumanie, la fête de la Saint Georges
est célébrée chaque année le 23 avril. Ce personnage a un équivalent
préchrétien, dans la figure d’une divinité de la végétation, protectrice de la
nature, des bovins et des ovins. Dans la spiritualité roumaine, Sângeorz, le
nom traditionnel de la fête de la Saint Georges, est le deuxième pilier du
calendrier de l’année pastorale, aux côtés du Saint Démètre ou Sâmedru, ayant
toute une symbolique reflétée dans des rituels propres au printemps.
Monica Chiorpec, 26.04.2023, 16:04
En Roumanie, la fête de la Saint Georges
est célébrée chaque année le 23 avril. Ce personnage a un équivalent
préchrétien, dans la figure d’une divinité de la végétation, protectrice de la
nature, des bovins et des ovins. Dans la spiritualité roumaine, Sângeorz, le
nom traditionnel de la fête de la Saint Georges, est le deuxième pilier du
calendrier de l’année pastorale, aux côtés du Saint Démètre ou Sâmedru, ayant
toute une symbolique reflétée dans des rituels propres au printemps.
Delia
Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare, nous en parle plus en
détail :
« Appelée « Sângeorz »
en milieu rural, cette fête est un rite de passage, car elle marque le début de
l’année. C’est à la fois le début de l’année pastorale et le début de l’année
agricole. Par conséquent, la fête de la Saint Georges est célébrée par tous les
habitants des villages traditionnels. Qui plus est, on dit que ceux qui la fêtent
verront leur année agricole ou pastorale placées sous de bons auspices. Tout d’abord,
il ne faut pas travailler durant cette fête. Par contre, on participe aux
rituels de fécondité. Un rituel très ancien est celui de l’aspersion avec de l’eau.
Ce rituel s’est assez bien conservé dans toutes les régions du pays. Parfois,
il est aussi associé à d’autres fêtes. Ainsi, ce jour-là, les gens n’oublient
pas de s’asperger avec de l’eau les uns les autres, car on dit que tout ce qui
est lavé à l’eau ce jour-là deviendra propre et pur. C’est pourquoi, les gens
allaient à la campagne ou même à la frontière et aspergeaient les lieux avec de
l’eau bénite. »
A la veille de la fête de la Saint
Georges, les habitants des villages roumains préparaient de petits sillons dans
lesquels ils plantaient des branches de saule et des fleurs printanières
jaunes. Le matin de la fête, les hommes plaçaient les sillons décorés à
l’entrée de la maison, à côté des piliers. Les sillons qui gardaient la maison
durant la fête de la Saint Georges étaient conservés comme plantes médicinales
pour le reste de l’année ou étaient intégrés dans la nourriture des animaux,
afin de les protéger.
Delia Suiogan nous explique:
« A cette
occasion les troupeaux sont aussi bénis et les moutons montent en montagne, car
à ce moment-là les champs sont en jachère et les moutons peuvent les traverser.
Avant cette fête, les champs sont fermés à tous les animaux. Après la Saint
Georges, les troupeaux peuvent y passer pendant une période très bien définie. En
Transylvanie, on dit que la forêt est en train de reverdir, alors que les
moutons mangent de jeunes pousses. Qui plus est, beaucoup d’églises sont
dédiées à Saint Georges et les communautés sont réunies autour d’elles. Comme
la fête constitue une sorte de rite de passage, un rite du Nouvel An, comme je
l’ai déjà dit, l’idée de centre, d’unité, d’équilibre doit être préservée. »
Comme la fête de la Saint Georges
marque le début de l’année pastorale, des feux étaient allumés dans les
villages le matin du jour de fête. Ce rituel purificateur et protecteur se
déroulait soit dans la maison, soit dans un lieu prédéterminé situé au coeur du
village. Souvent, les jeunes sautaient par-dessus le feu ou à travers la fumée,
croyant ainsi qu’ils pouvaient se purifier et se protéger contre les maladies
et les accidents tout au long de l’année. (trad. Andra Juganaru)