Quel genre de touristes sont les Roumains?
Quelques pistes de réflexion en marge des questions de MM Jacques Augustin, Michel Minouflet, Gilles Gautier et Paul Jamet, de France ainsi que Nouari Naghmouchi et Abdelhamid Djebbari, les deux dAlgérie, et Gilles Létourneau, du Canada...
România Internațional, 18.08.2017, 14:46
Les spécialistes en psychologie opinent que beaucoup de Roumains ne connaissent pas « la culture du bonheur », mais uniquement celle de la consommation, et que bien des fois, nous allons en vacances seulement pour montrer aux autres que lon peut se détendre.
En effet, fin juillet, le président de la Fédération des patronats du tourisme roumain, Mohammad Mourad, affirmait dans un entretien que : « en Roumanie, nous avons un grand problème, par rapport à tout autre pays latin : nous navons pas la culture du bonheur. » Et dexpliquer que dhabitude, une fois arrivés sur leur lieu de vacances à la mer, les époux commencent par se disputer les deux premiers jours ! Donc ils sont fâchés. Sil fait beau, les choses se passent bien. Sinon, ils vous posent la question de savoir pourquoi leau de la mer est trop froide. Sa conclusion, cest quils ne pensent pas quils sont en vacances, et quils devraient profiter de chaque moment. Et aussi que le bonheur, cest une vraie culture.
Les psychologues estiment que ce type de comportement du touriste roumain part de son niveau culturel, de celui de ses attentes. En fait, les gens se conduisent en vacances comme le reste du temps. Mais lattitude du tour-opérateur et de toutes les autres personnes avec lesquelles le vacancier entre en contact compte aussi. De ce fait, beaucoup de Roumains choisissent des vacances à létranger, et constatent la différence.
Vous vous demanderez peut-être pourquoi les Roumains vont encore en vacances, sils nen profitent pas vraiment ? Ils ont surtout la culture de la survie, et celle du bonheur na donc pas toute sa place, estime le Pr Dumitru Borţun, spécialiste dans la psychologie de la communication. Eh bien, il y en a qui vont en vacances même parce que sils nallaient pas, les voisins pourraient penser quils nont pas dargent pour les vacances… Cela relève du prestige social. Cest un sujet de discussion au bureau ; comment dire : « je suis resté à la maison » ? Et donc ils y vont pour faire semblant de sy trouver bien ! Mais en fait, ils ne peuvent pas, parce quils nont pas la culture du bonheur.
Et alors comment beaucoup de nos concitoyens passent-ils leur temps ? En faisant des grillades et en buvant de la bière – des plaisirs que le professeur qualifie de « primitifs » et qui napportent pas de joie. Au contraire, les gens sont plus dépressifs et plus tristes, après. Pourquoi ne pas choisir autre chose ? Parce que la pyramide de nos besoins est très basse, parce que nous ne sommes pas arrivés au besoin de reconnaissance sociale, dinclusion sociale, ni au besoin de saccomplir, explique Dumitru Borţun à adevarul.ro.