Paul Jamet/ Jean Michel Aubier (France) – qui est Clotilde Armand?
Une présence pittoresque, complètement inattendue dans le paysage politique roumain.
Valentina Beleavski, 27.01.2017, 13:06
Elle est née le 28 juin 1973 à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, mais sa famille est originaire de Vichy, où ses parents vivent toujours. Sur son site, Clotilde Armand affirme que sa grand-mère paternelle était la cousine germaine de l’écrivain Jean Giraudoux, alors que sa grand-mère maternelle était la fille du comte de Champs de Saint Léger.
Elle a eu son bac à Clermond-Ferrand, puis elle a fait ses études supérieures à l’Ecole centrale de Paris (antérieurement École Centrale des Arts et Manufactures de Paris), où elle a obtenu son diplôme d’ingénieure. Elle a poursuivi sa formation aux Etats – Unis, entre 1995 et 1997, à l’Institut de Technologie du Massachussets, obtenant une double spécialisation, dont l’«Ingénierie des Océans».
C’est au MIT qu’elle a rencontré son futur époux, le mathématicien roumain Sergiu Moroianu. Ensemble, ils ont quatre enfants – un garçon et trois filles. Ils se sont établis à Bucarest en 1999, mais Clotilde Armand a travaillé par la suite en France et en Allemagne pendant plusieurs années, pour ensuite venir à Bucarest, surtout que trois de ses enfants sont nés dans la capitale roumaine.
Elle a obtenu la nationalité roumaine en 2015. Elle affirme se sentir chez elle en Roumanie et parle roumain à chaque apparition en public ou à la télévision. D’ailleurs, sur son site, elle écrit toujours en roumain. En plus, elle a écrit un livre en roumain, intitulé « J’ai choisi la Roumanie. Mon histoire ».
Sur son site, Clotilde Armand se présente en tant que manager. Elle a rempli plusieurs fonctions de direction au sein de différentes compagnies roumaines et multinationales. Elle est aussi une activiste civique et depuis peu, elle est entrée aussi dans la politique… roumaine. On a entendu parler d’elle pour la première fois lorsqu’elle s’est portée candidate à la mairie du 1er arrondissement de Bucarest de la part de l’Union Sauvez la Roumanie, une ONG transformée en parti, actuellement membre de l’opposition au Parlement de Bucarest. Suscitant la curiosité des Bucarestois et faisant partie d’une formation politique jeune, considérée comme un nouvel espoir pour le pays, Clotilde Armand a failli remporter le scrutin municipal en juin 2016. Elle était considérée comme la favorite des habitants du premier arrondissement, les sondages d’opinion à la sortie des bureaux de vote le confirmaient ; toutefois, elle a fini par se classer 2e, le candidat du Parti Social Démocrate l’ayant devancée d’environ 2000 voix. A l’heure actuelle Clotilde Armand est directrice générale d’un groupe français du domaine de l’infrastructure et membre du Conseil de la mairie du premier arrondissement de Bucarest.
Son arrivée dans la vie politique et publique locale est une nouveauté absolue pour la Roumanie : une femme étrangère, une Française aux cheveux longs et aux boucles d’oreilles flamboyantes, qui parle parfaitement bien le roumain, avec un accent français très sympathique, veut mettre de l’ordre dans son pays d’accueil. Une Française veut faire un changement au sein d’une ville dont les habitants sont partagés entre une mentalité encore conservatrice et un besoin réel et urgent d’innovation. Les Roumains la considéreront peut-être toujours une Française, mais elle a quand même réussi à susciter leur curiosité et leur intérêt. Elle est venue avec un souffle nouveau sur la scène politique roumaine et a presque réussi.