Paul Jamet (France) – le rôle des réseaux sociaux dans la mobilisation des citoyens roumains
On constate qu'à l'heure actuelle les sources d'information se différencient selon les tranches d'âge.
Valentina Beleavski, 10.02.2017, 13:08
De nos jours, il faut s’informer de toutes les sources disponibles – radio, télévision, internet, réseaux sociaux – mais aussi et surtout il faut savoir comprendre l’information, faire la différence entre les fausses et les vraies nouvelles, discerner entre les partis-pris et la réalité. Je constate qu’à l’heure actuelle les sources d’information se différencient selon les tranches d’âge. Les jeunes surfent sur Internet. Et quand je dis Internet, je pense surtout aux réseaux sociaux. C’est là qu’ils trouvent non seulement l’information transmise par la presse, mais aussi les commentaires des spécialistes, des blogueurs, des journalistes d’opinion et d’investigation. Les informations relayées par ce type de personnes ont joué un rôle essentiel au début des manifestations de Bucarest, parce que ce sont ces blogueurs et journalistes free-lance qui ont expliqué ce qui se passait. Puis, les réseaux sociaux ont fait leur travail de diffusion de l’information. Pour les personnes plus âgées, la génération de mes grands-parents par exemple, Internet n’est pas une source d’information. Ils sont habitués à la télé et ils s’y rapportent toujours. Et là il faut savoir faire la distinction entre les différentes chaînes … Il y a des gens qui ne regardent qu’une seule et même chaîne de télévision et qui ne reçoivent qu’une partie de l’information. Alors que de nos jours, en Roumanie du moins, il est essentiel de tout regarder, puis de lire les différentes opinions des spécialistes et puis d’en tirer ses propres conclusions.
Certaines voix ont dit que les jeunes qui protestaient devant le gouvernement ne savaient pas pourquoi ils étaient là. Moi, j’ose les contredire. Les jeunes, et surtout la des trentenaires, sont descendus dans les rues en connaissance de cause. Cela témoigne du fait que les générations ont changé et qu’elles ont leur mot à dire. En fait, ils ne demandent qu’une seule chose, très simple : vivre dans un pays correct. C’est tout. Voilà pour ce début de février en Roumanie.
Quant à votre question : « Comment s’informe-t-on aujourd’hui ? », cher Paul Jamet, en discutant à ce sujet, j’ai constaté une chose : on ne peut plus séparer les médias. La radio n’est plus que du son : la radio est sur Internet, elle est sur les réseaux sociaux, elle accompagne ses reportages d’images et de commentaires. La presse écrite ne se limite pas non plus à l’écriture : les journaux ont des bulletins d’informations et des interviews vidéo, même des débats vidéo en direct. Alors que les télévisions sont elles aussi présentes sur Internet et proposent bien plus de choses que les traditionnels journaux télévisés. On n’a même plus besoin d’une télé pour suivre une chaîne, il suffit d’avoir un smartphone. L’information est partout, elle nous est donnée en temps réel. Donc, il est déjà très difficile de séparer les médias, mais aussi la qualité de l’info. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Bonne ou mauvaise, c’est le temps qui le dira.