Michel Minouflet (France) – Visite au monastère de Brâncoveni
Ce monastère orthodoxe de nonnes, de la commune homonyme, dans le comté d'Olt du sud de la Roumanie, est à 20 km de Slatina sur la route vers Craiova.
România Internațional, 26.06.2015, 14:58
Sur une carte de l’écuyer Constantin Cantacuzène, remontant au XVIIe, le monastère figure dans ce bourg, précise le site crestinortodox.ro. En se servant de cette carte, l’historien syrien Paul d’Alep allait visiter, ce même siècle, toute la Valachie, passant aussi à Brâncoveni. Il apprend des choses surprenantes qu’il raconte pour leur éviter l’oubli. Il existe dans ce monastère une grande église consacrée à l’Assomption, et une église-infirmerie, consacrée aux Sts archanges Michel et Gabriel.
L’attestation documentaire de la localité date du temps du prince régnant Mircea le Vieux (1386-1418), mais d’autres voïvodes importants s’y sont intéressés aussi, à travers temps. Les boyards de la lignée des Brancovan construisent, au XVe s, l’ensemble architectural de Brâncoveni, qui allait connaître plusieurs réfections par la suite par le prince régnant Matei Basarab et son neveu au XVIIe. Ils construisent les cellules, la tour du clocher, les maisons et les caves princières, et élèvent des murailles de défense qui confèrent au monastère un aspect de forteresse. La petite église remonte à l’année 1700 et elle devient ultérieurement l’église infirmerie du monastère, avec une fresque d’une valeur inestimable.
Le prince régnant Constantin Brancovan, déclaré saint, y a passé son enfance et son adolescence. Un de ses frères y a été enterré. En 1688, la mère du voïvode ré inhume là son époux et un de ses prédécesseurs ; elle y repose aussi, sous une pierre tombale portant les armoiries de la famille Cantacuzène. St Constantin Brancovan décide de restaurer le monastère. Ses deux grands fils posent la première pierre de la grande église, érigée en 1699. Elle allait brûler pendant la guerre turco-autrichienne au XVIIIe s, et subir des dégâts suite à des tremblements de terre.
Elle devient, en ce même siècle tourmenté, caserne autrichienne. Suite à cela, la grande église est partiellement rebâtie en 1842, mais connaît par la suite des temps difficiles. En 1959, le monastère est supprimé. Suite à d’amples travaux de restauration, des moniales s’installent sur le domaine et l’église rouvre en 1985. La grande église, reconstruite en 1699, en style brancovan, est en forme de croix, avec autel, naos et pronaos. Elle dispose d’un exo narthex ouvert, soutenu par huit colonnes. Une tour surplombe le naos, et les portes sont massives, en chêne sculpté par un maître italien, richement décorées. L’iconostase est originale, en bois sculpté doré. La peinture remonte au XIXe s. Ce monastère a aussi un musée. Voilà, cher Michel ; merci de ta question et à bientôt.