Michel Minouflet (France) – quels atouts et production de vin roumain ?
La Roumanie est le 13e producteur mondial de vin et 5e en Europe pour ce qui est de la superficie occupée par les vignes...
Valentina Beleavski, 24.03.2017, 15:22
Selon un article publié fin 2016 par le quotidien Jurnalul National, après deux années de statistiques à la baisse, l’année dernière, la Roumanie a connu une croissance de 37% de sa production de vin, arrivant à 4,8 millions d’hectolitres, une production impressionnante de l’avis des connaisseurs. Officiellement, il y a 217 producteurs roumains de vin, constate un rapport de la compagnie de gestion des affaires KeysFin, citée par le journal.
Les principales zones de production se trouvent au centre et dans l’est du pays, à savoir aux départements de Vrancea, Buzau, Iasi, Vaslui, Constanta et Dolj. « Les résultats enregistrés par les producteurs roumains témoignent du fait que l’optimisation de la production et de la distribution locale et internationale commence à porter ses fruits», affirment les spécialistes interrogés par Jurnalul National. Les campagnes de marketing y ont joué un rôle important aussi. Le nombre des producteurs a baissé. Cela prouve en fait que seules les sociétés fortes sont restées sur le marché, celles qui sont capables de maintenir la production à son meilleur niveau dans les conditions de la météo de Roumanie et capables de relever les défis d’ordre fiscal et financier.
Tout cela classe la Roumanie 13e au niveau mondial. Elle est devancée entre autres par l’Italie, la France, l’Espagne, les Etats-Unis et l’Australie. Au sein de l’UE, la Roumanie est 5e pour ce qui est de la superficie occupée par la vigne, après l’Italie, l’Espagne, la France et le Portugal, et 6e côté production. Où va le vin roumain ? Vers l’UE, l’Allemagne notamment. Mais aussi vers la Pologne, l’Italie et l’Espagne. Dans ces deux derniers pays, la demande est importante surtout en raison des grandes communautés de Roumains qui y vivent. Les producteurs roumains visent aussi à conclure des contrats avec la Chine, et souhaitent exporter aussi en Russie (un partenaire d’exportation traditionnel de la Roumanie) et aux Etats-Unis.
Qu’est-ce qui nous manque pour avoir encore plus de succès sur le marché international ? « Une marque de pays vinicole, et l’implication du gouvernement par des ressources logistiques et humaines sur les marchés de destination », affirme pour l’agence de presse roumaine Agerpres Ovidiu Gheorghe, directeur général du Patronat National de la Vigne et du Vin. N’empêche, les vins roumains continuent d’être récompensés aux différents concours internationaux. Cela parce que la qualité des vins roumains s’est nettement améliorée ces dernières années. Les investissements y comptent pour beaucoup, mais aussi l’apparition de plusieurs petits producteurs qui apportent de la diversité sur le marché. Or la concurrence mène sans doute au progrès, souligne Ovidiu Gheorghe.
Les investissements, quant à eux, ont été favorisés notamment par une utilisation efficace des fonds européens. Selon le ministère roumain de l’Agriculture, le secteur vitivinicole est un des plus développés de l’agriculture roumaine et a eu le plus grand taux d’absorption des fonds européens : 98% pour l’exercice financier 2007 – 2014. L’argent a été utilisé pour les plantations viticoles et pour acheter des équipements de dernière génération. Côté consommation, selon les statistiques de 2015, les Roumains consomment en moyenne 25 litres de vin par an.
Parmi les vins roumains blancs les plus connus mentionnons Feteasca Albă, Feteasca Regală, Tămâioasă Românească, Grasă de Cotnari, Galbenă de Odobeşti. Enfin, jetons un coup d’œil rapide sur le marché roumain. Selon Catalin Paduraru, directeur de la compétition International Wine Contest Bucharest, c’est en Roumanie que l’on trouve le seul marché du vin ouvert de la région. Et pour cause : en Hongrie il n’y a que des vins hongrois, en Bulgarie — que des vins bulgares et ainsi de suite. Alors qu’en Roumanie on trouve des vins des 4 coins du monde, non seulement d’Europe. Mais dans ce contexte, il faut savoir protéger les producteurs autochtones, met en garde Catalin Paduraru dans une interview pour Agerpres.