Michel Minouflet (France) – L’égalité entre hommes et femmes en Roumanie
Un sujet proposé aussi par Samir Bechka (Algérie).
România Internațional, 06.03.2015, 14:44
Le Département pour l’Egalité des chances du ministère roumain du Travail a élaboré un document qui précise que « l’égalité des chances entre hommes et femmes est une des cinq valeurs qui sont à la base de l’Union européenne ». Selon le Traité de l’Union européenne, cette dernière se fonde sur les valeurs du respect de la dignité humaine, de la liberté, la démocratie, l’égalité, l’Etat de droit ainsi que sur le respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant aux minorités.
Ces valeurs sont communes aux Etats membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre femmes et hommes. L’Union a l’obligation de promouvoir l’égalité entre femmes et hommes dans toutes ses activités, c’est inscrit dans le Traité précité, mais aussi dans celui sur le fonctionnement de l’UE et dans d’autres instruments, comme la Stratégie pour l’égalité entre femmes et hommes 2010-2015 qui est un programme de travail de la Commission européenne.
La Stratégie identifie des actions dans cinq domaines prioritaires et un secteur qui aborde des aspects transversaux. Les domaines prioritaires sont : indépendance économique égale, rémunération égale à travail égal, égalité dans la prise des décisions, dignité, intégrité et cessation de la violence fondée sur le genre, égalité des chances entre femmes et hommes dans le cadre des actions externes. En dépit des progrès réalisés et du fait que les femmes représentent près de la moitié de la main d’œuvre, dans la majorité des Etats membres, elles sont sous-représentées dans les processus et les positions de décision, notamment aux plus hauts niveaux.
Au niveau européen, les femmes sont minoritaires quant à occuper des fonctions dirigeantes dans la fonction publique, au niveau décisionnel 1 (soit au sommet) aussi bien qu’au niveau décisionnel 2. En Roumanie, au niveau décisionnel 2, les femmes étaient majoritaires en 2013 par rapport à 2012. Le niveau de représentation des femmes a marqué une tendance à la hausse de 1% pour le 1er niveau, tandis que pour le niveau 2, il a baissé de 3%. Cette hausse a fait que la Roumanie occupe la première position dans le classement UE-28, et la seconde dans le classement général. Pour le niveau décisionnel 2, la Roumanie a occupé la 4e position parmi les Etats de l’UE. Dans l’administration publique, les postes de décision sont occupés à hauteur de 57,71% par des hommes contre 42,29% de femmes.
Dans les ministères, les femmes occupent la majorité des fonctions dirigeantes. Pourtant, à fonctions équivalentes, en Roumanie, les salaires des femmes sont de 8% moindres que ceux des hommes, selon une étude publiée par Ziarul financiar (le Journal financier). Dans d’autres pays, l’écart arrive même à 30%. Les plus grands écarts sont constatés dans les activités administratives, où les femmes touchent des salaires plus grands que les hommes de 27% ; en revanche, dans le domaine des transports aériens, ce sont les hommes qui gagnent 41% de plus. Selon les données de l’Institut national des statistiques, Ziarul financiar a calculé qu’en Roumanie, le salaire mensuel moyen net des femmes s’élève à l’équivalent de 339 euros. Sur les 100 premières compagnies roumaines d’après le chiffre d’affaires, seules 8 sont dirigées par des femmes. Pourtant, selon le journal cité qui a fait une recherche au Registre du commerce, plus de 11.000 filles d’Eve sont entrées l’année dernière dans un business, ce qui fait que dans les compagnies de Roumanie, le nombre de femmes actionnaires est arrivé à 420.000. Un chiffre à la hausse ces dernières années, et cela marche, mais la bataille est encore loin d’être gagnée !.