Michel Minouflet (France) – la nuit des musées
La ville de Bucarest, tout comme les principales villes de Roumanie sapprête à faire nuit blanche dici une semaine à loccasion de la Nuit européenne des Musées.
Ioana Stăncescu, 08.05.2015, 14:59
Pour sa 11ème édition, la Nuit européenne proposera au public l’ouverture gratuite de près de 3400 musées sur l’ensemble de l’Europe. En Roumanie, la plupart des musées deviendront lieux de rencontre, de spectacles et d’ateliers pour les noctambules. A Bucarest, une vingtaine de musées ouvriront leurs portes, parmi lesquels notons : le Musée national des Beaux Arts, le Musée national d’Histoire de la Roumanie, le Musée de la Banque centrale, le Musée national de Géologie, celui du Paysan roumain ou encore le Cimetière Bellu. Notons que l’édition 2014 de la Nuit des musées a recensé, rien qu’à Bucarest, plus de 190.000 visiteurs. L’édition de cette année s’annonce une spéciale.
C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’inviter au micro de RRI, M. Dragos Neamu, directeur exécutif du Réseau national des musées pour vous présenter les particularité de la nuit européenne des musées de Roumanie, l’édition 2015 : » A part le fait qu’on enregistre cette année encore un chiffre record de participants de Bucarest inscrits à la Nuit européenne des Musées, à savoir une cinquantaine d’institutions de culture qui attendront les noctambules à leur faire découvrir toute sorte d’expositions et d’ateliers, à part ce fait donc, l’édition 2015 sera unique par une protestation qu’elle prépare au niveau national. On a donc lancer une invitation à toutes les institutions participantes, en leur demandant, si elles veulent bien, de choisir un objet représentatif de leurs collections qu’elles couvriront d’un morceau de tissu noir. La raison ? La Roumanie vit depuis quelques années un phénomène dramatique des rétrocessions des sièges et des collections. Le cas est unique en Europe et les chiffres sont alarmants : plus de 110 édifices ont été déjà rétrocédés ce qui représente 20% du total des musées de Roumanie « .
Sur la page officielle de la Nuit européenne des Musées de Roumanie, on peut découvrir déjà la liste des objets qui seront cachés aux regards du public en signe de protestation face aux rétrocessions des dernières années. A titre d’exemple: un costume d’académicien exposé au Musée national George Enescu de Bucarest, une théière en argent datant de la première moitié du XIXème siècle et se trouvant au Musée mémorial Mihail Kogalniceanu de Iasi, la décoration de la Légion d’honneur décernée en 1900 à Petru Ponti suite à son élection par le gouvernement roumain aux fonctions de commissaire de l’Exposition universelle de Paris et se trouvant au Musée Poni-Cernatescu de Iasi.
S’y ajoutent une représentation en bronze de Dionysos présente dans les collections du Musée d’Ethnographie de Galati, un portail en bois du Musée d’Ethnographie de Baia Mare ou encore un trésor dace de 552 monnaies et bijoux en argent du Musée départemental d’Art et d’Histoire de Zalau. La liste des objets cachés aux regards du public est très longue et par ce geste, le Réseau national des Musées se propose de tirer la sonnette d’alarme et forcer les autorités à faire des modifications au code du patrimoine national.
Une étude récente menée par le Réseau national des Musées montre sur l’ensemble des édifices rétrocédés, trois quarts étaient des monuments d’importance nationale. En plus, les actuels propriétaires sont pour la plupart des personnes physiques ou des entreprises et du coup, il n’est pas rare qu’une fois les collections évacuées, l’édifice soit abandonné en ruine pour mettre à profit seulement le terrain.