Michel Beine (Belgique) – Que font les Roumains de leurs revenus ?
Alors que les revenus en Roumanie sont à moitié de la moyenne dans l'UE, les aliments et l'abri sont les préoccupations principales pour un grand nombre de Roumains.
România Internațional, 24.06.2016, 16:01
Eh bien, selon les analystes, les majorations salariales accordées sont passées dans la consommation. Pour avoir une meilleure image de la structure des dépenses, il faut savoir que les denrées alimentaires, les charges communes pour ceux qui habitent dans des immeubles collectifs et les médicaments viennent à bout de 72% des revenus des Roumains, indiquent les dernières données de l’Institut national de la statistique publiées en juin et reprises par le grand quotidien România liberă. 19% des salaires sont alloués à payer les taxes et les impôts, et 0,7% seulement à l’achat ou à la construction d’un logement ou d’un terrain.
Le calcul est vite fait. Cette structure des dépenses peut sembler étonnante, mais il faut d’abord couvrir les besoins primaires : aliments et abri sont prioritaires. Alors que les revenus en Roumanie sont à moitié de la moyenne dans l’Union européenne, ce sont là les préoccupations principales pour un grand nombre, qui peinent à dépasser ce niveau-là. Et beaucoup de familles roumaines n’ont plus pris de vacances depuis pas mal d’années.
En fait, selon l’Institut national de la statistique, seuls 1,4% des revenus des Roumains sont alloués au tourisme, alors que 0,4% seulement sont destinés à l’éducation. Pourquoi ? Parce que l’enseignement est financé par le budget de l’Etat ; même ainsi, il faut acheter pas mal de livres et fournitures, et cela sans compter les cours privés. Selon l’Institut de statistique, en 2015, les revenus mensuels moyens ont été de 1011 lei par personne, soit 224 euros, et respectivement de 2687 lei par ménage, soit 600 euros, à la hausse de plus de 7% par rapport à 2014.
Entre avril 2015 et avril 2016, la consommation dans son ensemble a augmenté de 19%, et la consommation alimentaire s’est accrue de manière assez importante, a précisé l’analyste Aurelian Dochia. « Ceci veut dire que pour beaucoup de familles, les hausses de revenus de cette dernière année ont été orientées vers les besoins de consommation qu’ils ne pouvaient pas satisfaire de manière appropriée auparavant. Ils ont commencé à consommer des choses qu’ils ne se permettaient pas avant. Ce fait indique que beaucoup de familles n’étaient même pas arrivées à saturation du point de vue alimentaire », a estimé Aurelian Dochia. Merci de votre intérêt, M Beine.