Michel Beine (Belgique) – monuments roumains sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO
Le monastère de Hurezi, lensemble monastique le plus vaste de Valachie...
România Internațional, 09.08.2013, 15:54
Les villages saxons aux églises fortifiées de Transylvanie, les églises peintes du nord de la Moldavie, la cité de Sighişoara, les églises en bois du Maramureş et les forteresses daciques des Monts Orăştiei, ainsi que le monastère de Hurezi y figurent dans son patrimoine matériel. Le delta du Danube, réserve de la Biosphère, y figure en tant que patrimoine naturel. Le patrimoine immatériel ne fait pas l’objet de la question.
Aujourd’hui, nous allons à Horezu, dans le comté de Vâlcea (sud), sur la route reliant Râmnicu Vâlcea à Târgu Jiu. Non pour sa poterie, très connue d’ailleurs, mais pour son monastère, celui de Hurezi. Fondé sous le règne de Constantin Brancovan, sa construction a commencé en 1690 et s’est étalée jusqu’en 1697. Les hiérarques l’ont fait successivement agrandir en plusieurs étapes, la dernière prenant fin en 1873.
Le monastère de Hurezi est l’ensemble monastique le plus vaste de Valachie. Ses caractéristiques le rendent unique dans l’architecture sud-est européenne dans son ensemble. Pourquoi ? Parce que c’est une synthèse post-byzantine, fidèle à la tradition orthodoxe, édifiée d’après les principes de la Renaissance italienne, mais aussi d’après la spécificité des grands monastères du mont Athos. La Grande église, consacrée aux saints empereurs Constantin et Hélène, avait pour vocation de devenir la nécropole de la famille de Constantin Brancovan. Ce monastère était, à l’époque du prince, un grand centre artistique autour duquel est né ce que la postérité a appelé le « style brancovan ».
Hurezi est aujourd’hui un monastère de nonnes, tout fleuri, et qui vaut la peine d’être visité. Charles Diehl, connaisseur du style byzantin, le considère « le plus beau du pays ». Par ses trésors d’architecture, d’art et de spiritualité, Hurezi est une création du génie roumain de la fin du XVIIe.