Michel Beine (Belgique) – le niveau de vie des salariés roumains
Une analyse élaborée par Econtext tire des conclusions qui ne sont pas vraiment favorables à la Roumanie...
Ioana Stăncescu, 18.02.2013, 16:20
Une analyse élaborée par Econtext tire des conclusions qui ne sont pas vraiment favorables à la Roumanie. Avant de connaître le classement des pays européens en fonction du nombre de fonctionnaires pauvres, voyons quelle est la définition européenne de la pauvreté. L’étude susmentionnée nous rappelle que l’UE a fixé le seuil de pauvreté à 60% du niveau de vie médian. Et maintenant, grâce aux données fournies par Econtext, voyons ensemble où se trouve la Roumanie dans le top des pays européens recensant le plus de salariés pauvres ? Surprise, notre pays se trouvait en 2012 en tête du classement, avec un pourcentage de 17,20% salariés touchant en dessus du seuil européen de pauvreté.
Pour vous faire une petite idée, rien que les charges pour une famille à trois membres vivant dans un appartement à trois pièces, à Bucarest, s’élève en hiver à presque 70 euros par mois. Si l’on ajoute qu’une boîte de lait est un euro, un kilo de pommes – un euro, le kilo de porc quelque 8 euros, un litre d’huile — un euro 50, vous imaginez un peu la vie d’un salarié pauvre de Roumanie, un pays où le SMIC dépasse de peu les 150 euros. Le reste du classement est aussi intéressant. La deuxième position revient à la Grèce avec 13,80% des salariés considérés comme pauvres et la troisième position est occupée par l’Espagne avec un pourcentage de 12,70%. Nos voisins, les Bulgares, se classent en dixième position devançant de 5 positions seulement la France où 6,60% des salariés touchent moins de 60% du salaire médian.
Alors, on ne saurait être surpris d’apprendre grâce à une étude élaborée par l’Institut Roumain pour l’Evaluation et la Stratégie que plus de 40% des salariés roumains affirment avoir du mal à économiser, tandis que 24% d’entre eux disent que leur salaire s’avère insuffisant pour vivre. Sur le total des sondés, seulement 21% ont affirmé se débrouiller tant bien que mal avec les revenus mensuels.
Comme vous le voyez, cher Michel Beine, le niveau de vie des Roumains est plutôt en berne et pourtant ce ne sont pas les salariés qui sont les plus touchés par la pauvreté, mais les jeunes. Ce sont les moins de 17 ans qui risquent le plus de tomber victimes de la précarité et de l’exclusion sociale. Le phénomène est présent sur l’ensemble de l’UE, relève un rapport sur 2012 au sujet de l’occupation de la main d’œuvre élaboré par la Commission européenne.
Selon la source citée, 40,3% des citoyens roumains risquaient la pauvreté, fin 2011, un pourcentage en baisse pourtant par rapport à l’année 2007 quand presque 46% des citoyens roumains se confrontaient à ce phénomène. Sur l’ensemble des Roumains considérés comme pauvres, 49,1% sont des jeunes de moins de 17 ans, la catégorie la plus vulnérable face à la récession et au chômage. Le rapport publié par Bruxelles tire la sonnette d’alarme quant aux écarts existants entre les différents Etats de l’Union. Cette fois-ci, la Roumanie est donnée comme exemple positif, car tandis que le nombre de jeunes roumains menacés par la précarité a diminué progressivement ces 4 dernières années, celui de jeunes bulgares ou lettons, par exemple, a augmenté de 11 et respectivement de 6% depuis 2008. Le rapport indique également qu’à part les jeunes, ce sont les chômeurs, les parents célibataires et les immigrants qui risquent le plus de tomber victimes de la pauvreté.
Le rapport européen s’attarde aussi sur les compétences de la main d’œuvre au sein de l’UE. Ainsi, nous apprenons qu’en Roumanie seulement 10% des salariés sont sous qualifiés pour le job qu’ils exercent, tandis que d’autres pays, comme la France ou l’Irlande, recensent un pourcentage de 30%. Disons également que 4% des salariés roumains sont surqualifiés, un pourcentage très bas par rapport à celui rapporté par Chypre (16%), la Grèce (15%), la Belgique, la France, l’Irlande ou les Pays Bas (11%).