Le déclin démographique en Roumanie
La population de la Roumanie ne sera plus que de 14,5 millions dhabitants en 2050, si les tendances se maintiennent, selon un rapport des Nations Unies.
România Internațional, 25.06.2017, 13:30
L’Institut national de la statistique publie mensuellement son bulletin à ce propos. Le dernier en date fait état d’un déclin aggravé, par une perte de 8376 habitants – soit l’équivalent de trois communes moyennes du pays. C’est 43% de plus par rapport au 4e mois de l’année dernière. La cause principale, c’est la baisse de la natalité, indique l’Institut de statistique. En fait, il s’agit d’un cumul de facteurs, et il faudrait des politiques pour encourager les jeunes à devenir parents.
Pour en revenir aux statistiques, les 4 premiers mois de 2017, 55.616 enfants sont nés, en baisse de 12,3% par rapport à la même période de 2016, et 94.809 personnes sont décédées, à la hausse de 6%. De ce fait, la croissance négative s’est chiffrée à plus de 39.000 personnes, en hausse de 50% par rapport à la période similaire de l’année dernière. La mortalité infantile a baissé en Roumanie en 2017 par rapport au même mois de l’année dernière, passant de 111 à 108 enfants. Durant toute l’année 2016, la Roumanie a déploré la mort de 1381 enfants de moins d’un an, alors que le bilan 2015 était encore plus lourd. La Roumanie a le taux de mortalité infantile le plus élevé de l’Union européenne.
Selon l’Institut national de la statistique, 9737 mariages et 2606 divorces ont eu lieu en Roumanie au mois d’avril. Par rapport à 2016, le nombre des mariages a explosé : +88%, tandis que celui des divorces a légèrement baissé. En tout, en 2016, la population de la Roumanie a baissé de 66.718 habitants en raison du déclin démographique. Le pays a vu naître 189.783 enfants, soit 11.240 de moins par rapport à l’année antérieure, alors que le nombre des décès a baissé de près de 5200, à 256.501. La croissance négative a augmenté de 10% l’année dernière par rapport à 2015. Si ces tendances se maintiennent, la population de la Roumanie ne sera plus que de 14,5 millions d’habitants en 2050, selon un rapport des Nations Unies.
Selon d’autres études, 33% des enfants roumains de moins de six ans vivent dans une pauvreté sévère. Qu’est-ce que cela veut dire ? Leurs familles ne se permettent pas des choses élémentaires, telles que la consommation régulière de viande, le chauffage du logement, une télé, une machine à laver, un téléphone et d’aller en vacances. Les familles jeunes ne sont pas motivées à avoir des enfants. Les femmes préfèrent s’investir davantage dans leur profession et leur carrière, tant et si bien qu’elles remettent à plus tard le moment d’avoir un enfant. Et si le premier enfant est arrivé tard, elles ne font plus le deuxième.
Le sociologue Alfred Bulai explique qu’il est tout à fait possible que la Roumanie ne compte plus 18 millions de citoyens, comme l’indiquent les statistiques officielles. Nous ne disposons pas de chiffres concrets. Il y a des jeunes qui ont quitté le pays, se sont établis et ont fait des enfants à l’étranger.
La population a systématiquement baissé après 2000. Il faut mettre en place des politiques pour que les jeunes puissent accéder à un logement, à obtenir des emplois et des crédits plus facilement. Si les prochaines années on n’arrive pas à trois enfants par couple, la Roumanie se dépeuplera, estime le président de la Société roumaine de pédiatrie, Marian Burlea. Or cela est très peu probable. Il n’est donc pas exclu que dans quelques dizaines d’années, nous ne soyons plus majoritaires, poursuit-il.
En fait, le déclin démographique n’est pas une caractéristique de la Roumanie, il se fait jour dans toute l’Union européenne, et non seulement. Chaque pays met en place ses propres mesures pour stimuler la natalité. En plus, Tudorel Andrei, président de l’INS, précise que le problème majeur, c’est que la structure de la population par âges a changé. L’infertilité des jeunes filles, le taux élevé de mortalité infantile, de 9 pour 1000, soit trois fois la moyenne européenne, et l’augmentation de la moyenne d’âge de la population, de 33 ans en 1990 à 40-41 ans en 2015 sont de vrais problèmes.