Jean-Marie Monplot (France) – réseaux routiers et ferroviaires roumains
Deux secteurs-clé qui manquent d'investissements et d'une gestion efficace...
România Internațional, 19.08.2016, 16:26
Les autoroutes ne sont pas payantes, seul un pont sur une autoroute vers la mer est payant. Mais peut-être faudrait-il commencer par compter les km d’autoroutes dont le pays dispose : au 31 décembre dernier, 747, selon les données de l’Institut national de la statistique, dont 733 en usage seulement !
La construction de réseaux autoroutiers a toujours été un grand problème en débat. La Roumanie s’est proposé d’en faire construire, mais pour différentes raisons, ce type d’infrastructure continue de manquer dans le pays. Nous avons la plus ancienne autoroute entre Bucarest et Piteşti, d’une centaine de km, remise en état. C’est en 2013 que le plus grand nombre de km d’autoroute ont été construits : 117. A l’opposé, en 2006, la Roumanie n’a réussi à en bâtir que 17.
Cette année, la Compagnie nationale d’autoroutes et de routes nationales devrait en inaugurer 95 km. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres… L’année dernière, en Roumanie, plusieurs km d’autoroute inaugurés une année auparavant ont dû être démolis car réalisés à la va-vite et sans respecter les normes, sur un terrain insuffisamment consolidé et selon une solution technique discutable, ils mettaient en danger la vie des usagers.
En matière de voies ferrées à usage public, l’Institut national de la statistique précise qu’il existait, l’année dernière, en Roumanie, 10.770 km. La meilleure densité des voies par millier de km a été enregistrée dans la région de Bucarest, avec plus de 150%, et dans la région Ouest (près de 60%). Les régions du sud-est et du nord-ouest ne sont pas en reste, avec près de 50%. Fin 2015, les voies ferrées exploitées et électrifiées était de 4030 km, soit 37% du réseau de voies ferrées en usage.
La Roumanie n’a pas de TGV en Roumanie, et les trajets sont très longs. 10-11 h pour rejoindre Arad, à moins de 600 km de Bucarest, et 14 h de train jusqu’à Baia Mare, dans le nord-ouest du pays, par exemple. Les trains se traînent effectivement à vitesse d’escargot. Les lignes ne sont pas prévues pour des vitesses supérieures. La seule à vitesse maximum de 160 km/h est celle reliant Bucarest à Constanţa, il en existe une autre où les trains peuvent atteindre 140 km/h, et pour le reste, la vitesse maximum est à 120.
Pourtant, faute d’investissements dans l’infrastructure ferroviaire du pays, qui était une des meilleures d’Europe en 1990, les trains roulent maintenant deux fois moins vite que durant l’entre-deux-guerres. Actuellement, la vitesse moyenne de circulation est de 71 km/h. Le transport de voyageurs a un bon potentiel, mais il ne peut pas être mis à profit par la Compagnie nationale des chemins de fer à cause de la gestion défaillante qui a conduit à une crise généralisée dans ce secteur. Les trains circulent lentement et peu, pour ne pas dérailler, et les voyageurs choisissent d’autres moyens de transport. De ce fait, la compagnie de chemin de fer se porte de plus en plus mal, faute de clients. La Roumanie aurait besoin de 2 milliards d’euros pour réparer ses voies ferrées.