Jean-Marie Monplot (France) et Michel Beine (Belgique)- les activités sportives des enfants roumains
Les bienfaits du sport sont évidents pour tout le monde surtout de nos jours, quand lalimentation malsaine, lordinateur et la télé menacent de plus en plus les enfants...
Ioana Stăncescu, 04.07.2014, 13:49
Chaque année, l’OMS tire la sonnette d’alarme quant au nombre de plus en plus grand d’enfants diabétiques ou obèses. Le sport fait donc partie de la vie de nos enfants. Tous les parents s’y intéressent et choisissent des activités sportives pour leurs petits dès un âge de plus en plus tendre. Ma fille, par exemple, fait du vélo et se balade en roller et en trottinette depuis l’âge de trois ans et demie. En plus, elle fait du ski depuis six ans déjà (elle en a neuf à présent) et depuis un an, elle prend des cours de tennis. La plupart des parents essaient de choisir des sports permettant à leurs enfants de socialiser, de s’amuser en toute saison et de leur conférer un plus d’indépendance.
Alin Culea est un sportif roumain, arbitre et entraîneur de basket. Ensemble, nous allons parler dans les minutes suivantes de sa carrière sportive, des bénéfices du sport et du basket en particulier. « J’ai pratiqué du karaté quatre années durant, mais je n’ai pas vraiment aimé ce sport, je l’ai trouvé un peu ennuyeux. Et puis un jour, un copain de classe m’a proposé de jouer au basket. Cela m’a plu énormément et j’ai décidé de faire de la performance. Et comme mon père était entraîneur de football, il m’a encouragé à persévérer et me voilà à présent, entraîneur et arbitre.
Est-ce que le sport est privilégié dans les écoles roumaines ?
« De nos jours, les curriculas scolaires imposent de pratiquer un sport à partir d’un certain âge. Par exemple, à partir de douze ans, les élèves roumains commencent à apprendre à jouer au basket. Ensuite, à partir de treize ans, on joue au volley-ball. Le sport change chaque année afin de dénicher les aptitudes des élèves. Pour les plus petits de l’école primaire, les classes de sport proposent des cours d’initiation qui reposent notamment sur le jeu et moins sur la performance. »
Est-ce qu’il y a des clubs sportifs qui adressent aux jeunes en Roumanie ?
« Il y a une dizaine ou une vingtaine d’années, la Roumanie recensait moins de clubs privés de sport qu’ujourd’hui. Je me rappelle qu’il y avait jadis des entraîneurs qui se rendaient dans les écoles à la recherche de jeunes talents. Or, à l’heure actuelle, le nombre de clubs sportifs a bien augmenté. Prenons l’exemple du basket-ball : il y a onze ans, il y avait seulement deux clubs sportifs bucarestois consacrés à ce sport, à présent, il y en a une quinzaine. Comme quoi, il est de plus en plus difficile de recruter des membres, car on n’a pas assez d’élèves par rapport au nombre de clubs. En plus, les gamins sont très occupés à faire toute sorte d’activités extrascolaires et ils n’ont plus le temps de pratiquer un sport sérieusement. Qui plus est, pas mal de parents viennent me dire « vous savez, je ne veux pas que mon fils fasse de la performance, car le sport ne permet pas de gagner sa croûte ; je veux juste que mon enfant occupe son temps au lieu de rester planté devant la télé ou l’ordinateur ». Ce n’est pas vrai, le sport peut assurer un bel avenir à condition de faire de la performance. Mais, pour voir si un enfant est doué, il faut l’encourager et le laisser faire le sport en question jusqu’à seize ou dix-sept ans avant de décider de continuer ou pas. Ce sera normalement à l’entraîneur de décider si l’enfant en question a des chances réelles de faire une carrière sportive. Pourtant, les parents préfèrent que la décision leur appartienne et ils excluent d’emblée toute idée de performance. La plupart des enfants font du sport juste pour courir et brûler des calories. »
Le basket est un sport particulièrement complet. Quels sont ses avantages ?
« En termes de capacités physiques, il va renforcer la détente verticale, la force musculaire et la vitesse. Par ailleurs, en tant que sport collectif, il favorise naturellement lesprit déquipe et la sociabilité. Et il contribue aussi à l’autonomie de l’enfant. J’organise des colonies de vacances sportives consacrées au basket et je vois à quel point les enfants sont incapables de se débrouiller tout seuls : certains ne savent pas se chausser, d’autres ne savent pas se servir d’un couteau ou d’une fourchette et du coup, une telle colonie est un premier pas vers leur indépendance future. En plus, vivre au sein d’un groupe n’est pas facile et donc, une telle colonie est une expérience importante que chaque enfant devrait avoir. »
Il convient de mentionner aussi le fait qu’à la différence d’autres sports individuels, le basket n’est pas du tout un sport cher. Alin nous a dit que pour douze entraînements de basket, le parent doit débourser quelque 40 euros par mois. Du coup, le sport est accessible à presque tous les enfants roumains. L’important, c’est de bien vouloir en faire.