Jacques Augustin (France) – Les efforts de l’Etat roumain pour aider les personnes démunies.
Ces jours-ci, les médias roumains ont fait couler beaucoup d'encre pour signaler la mise en place à Bucarest du premier frigo communautaire en libre service à l'intention des personnes démunies.
Ioana Stăncescu, 09.10.2015, 14:32
L’initiative appartient à la Direction générale d’assistance sociale de la capitale qui, par ce geste, espère encourager les Bucarestois à être plus généreux et à aider leurs proches, en luttant contre le gaspillage alimentaire. Ouvert début octobre, le frigo mis en place au centre de Bucarest a été vidé et rempli par la suite à trois reprises. Une petite annonce collée sur le frigo rappelle aux bénévoles qu’il est interdit d’offrir de la viande et du poisson crus, tout comme différents plats faits maison dont on ignore la date de péremption.
Effectivement, l’idée est surtout de contrer la faim chez nos semblables et non de vider son propre frigo à tout prix. D’ailleurs, on doit tenir compte d’une seule règle: ne jamais déposer dans ce réfrigérateur ce l’on ne consommerait pas volontiers soi-même. L’idée du premier frigo communautaire en libre-service de Bucarest a été saluée par la presse et sur les réseaux sociaux. Pourtant, la Direction générale d’assistance sociale de Bucarest craint que les gens qui ont vraiment besoin de ces aliments n’osent pas venir les chercher.
C’est d’ailleurs ce que plusieurs journaux ont signalé. Tandis que des SDF avaient honte d’ouvrir la porte du frigo pour chercher quelque chose à manger, des passants quelconques profitaient sans problème de ce nouveau concept de « bouffe en partage ». L’idée du frigo communautaire n’est pas nouvelle. Le concept existe déjà dans plusieurs villes du monde et il contribue à combattre l’insécurité alimentaire, en donnant un coup de main aux personnes indigentes.Et à propos des initiatives mises en place par les autorités roumaines à l’intention des personnes sans ressources, je voudrais vous signaler l’existence, toujours à Bucarest, d’une épicerie de l’entraide. Ouverte en mars dernier, cette épicerie est la première épicerie sociale de Roumanie.
Un projet inédit par lequel la Direction locale générale d’assistance sociale et de protection de l’enfance s’est proposé de soutenir un public en difficulté économique. L’accès aux produits se fait sur une méthode pas comme les autres qui fait rimer solidarité et contreparties. Puisque les demandes d’aide sociale sont bien nombreuses et que c’est dur de vérifier si les demandeurs ne trouvent vraiment pas de travail, s’ils travaillent au noir ou bien s’ils refusent de travailler, l’épicerie SocialXchange a réinventé le concept du magasin de dons.
Pour avoir accès aux produits, il faut d’abord travailler au service de la communauté. Pour chaque activité, on se voit attribuer un certain nombre de points devenu officiellement la monnaie de change dans cette boutique de l’entraide. Les dons se voient à leur tour convertis en points et, chose importante, ils sont toujours sous-évalués pour que les achats puissent se dérouler à moindre coût. Les donneurs sont à leur tour récompensés d’un nombre de points en échange desquels ils peuvent soit acheter dans le magasin, soit se voir offrir des billets gratuits au théâtre, aux classes ou aux ateliers pour les enfants, dans les aires de jeux, à la mine de sel et même dans le cabinet du psychologue.
Et puis, la ville de Bucarest a accueilli début octobre la première séance de shopping gratuit pour les sans-abri. Lancé en première en Afrique du Sud, le concept de Street Store a été mis en place dans la capitale roumaine aussi. Le principe en est simple : un magasin de vêtements en plein air destiné aux sans-abri et où aucun centime n’est déboursé. Précisons qu’à l’heure où l’on parle, la Roumanie recense plus de 15.000 sans-abri dont plus de 5000 vivent à Bucarest.