Jacques Augustin (France) – les casinos de Roumanie
La passion des Roumains pour les jeux de hasard est bien connue.
România Internațional, 12.06.2015, 14:43
Selon le quotidien Evenimentul zilei, la plupart des gens ignorent que l’industrie des jeux de hasard représente 0,7% du PIB et qu’elle emploie 40.000 personnes. Le marché des jeux d’argent a connu une forte hausse en Roumanie entre 2005 et 2007, notamment pour les jeux de luxe, dans les casinos, lit-on sur Wall-street.ro. Cela a changé après l’arrivée de la crise, qui a réduit le nombre des joueurs et a aussi fait baisser le nombre des paris de luxe. Pratiquement, le marché a emménagé vers les salles plus petites, avec des enjeux moindres, vers des paris sportifs et d’autres jeux de hasard de ce type. Entre 2007 et 2010, il y avait des centaines d’espaces et d’agences destinées à ces jeux, avec 30.000 appareils enregistrés.
La Roumanie a profité du fait que l’Ukraine et la Russie ont interdit ces jeux. Maintenant il y a 70.000 unités au niveau de l’ensemble du pays, qui se concentrent dans les villes suivantes : Bucarest, Constanta, Timisoara, Iasi, Bacàu, Suceava, Oradea, Arad et Craiova. En 2015, il n’existe plus que 5 casinos dans la capitale, et ce marché s’en ressent, précisait un expert. Dans les casinos, les Roumains préfèrent la roulette, à la différence des pays industrialisés où l’on joue au BlackJack ou à d’autres jeux de cartes.
Ils voudraient gagner le plus possible, déposer l’argent à la banque et vivre sur les taux d’intérêt. 2 millions de Roumains seraient entrés au moins une fois dans un casino, et 5 à 800.000 y iraient souvent. Il faut aussi compter le marché des jeux en ligne, qui aurait environ 400.000 usagers. D’autres études et estimations font état de 150.000 Roumains qui seraient accros aux jeux d’argent, selon România liberă, qui ajoute que 50% des jeunes pratiquent ces jeux de manière occasionnelle. Sur ces derniers, 3,4% seraient dépendants, et 23% – prédisposés à la dépendance, associée souvent à la consommation d’alcool, de drogues et à la violence. Selon une étude de GfK Roumanie, la plupart de ceux qui participent aux jeux de hasard le font pour s’amuser et pour socialiser, précise Evenimentul zilei.
Il est vrai qu’il existe des personnes vulnérables qui ont des problèmes avec ces jeux, mais les organisateurs sont préoccupés de prévenir et de lutter contre ces cas. Un expert en la matière, contacté par wall-street.ro, précise qu’il existe trois typologies des parieurs : ceux qui veulent sortir de la monotonie du quotidien, qui vont au casino une fois par semaine, les hommes d’affaires avec beaucoup d’argent qui parient par plaisir et ceux qui tentent le jackpot, exposés à la dépendance. Il existe une liste noire avec 30.000 personnes qui n’ont plus le droit d’accès dans les casinos roumains. Car la dépendance des jeux d’argent peut être pire que celle des drogues. On peut arriver à tout perdre.
La prévention se fait par la psychothérapie ou par des médicaments, précise la psychologue Cristina Fülöp. Pour restreindre l’accès du public-cible et endiguer des situations malencontreuses, en 2014, suite à un acte réglementaire, seuls les casinos et les agences du loto peuvent encore accueillir des machines à sous. Et c’est toujours l’année dernière qu’un décret d’urgence a été promu pour réguler le secteur des jeux de hasard en ligne, et qui prévoit aussi que la taxe de licence pour les casinos passe de 400.000 à 100.000 euros. Suite à cela, il existe un cadre législatif qui donne la possibilité aux opérateurs de la branche d’obtenir une licence et de protéger les mineurs et les joueurs roumains.
Disons aussi que les casinos roumains génèrent aussi un tourisme international. Ainsi, des touristes israéliens viennent en avion passer des fins de semaine à Bucarest pour se consacrer à leur passion. C’est déjà une industrie bien mise au point. Les gros parieurs ont disparu ; si avant la crise, ils pariaient en moyenne même 200 euros par client, aujourd’hui le pari moyen est de 70-75 euro par client, précise Wall-Street.ro. Le marché des machines à sous s’est accru de 3-5% en 2014. Le nombre des parieurs est à la hausse. Affaire à suivre. Merci pour votre intérêt, Jacques.