Eurobaromètre sur les conditions de travail en Europe
55% des Roumains jugent que leurs conditions de travail se sont détériorées avec la crise au cours des cinq dernières années...
Ioana Stăncescu, 23.05.2014, 15:43
Voici les conclusions d’un sondage européen portant sur les conditions de travail sur l’ensemble du vieux continent. Eh bien, 55% des Roumains jugent que leurs conditions de travail se sont détériorées avec la crise au cours des cinq dernières années, selon une enquête Eurobaromètre publiée jeudi. En plus, deux tiers des Roumains affirment travailler dans de mauvaises conditions, par rapport à seulement 46% des Européens, selon la même source. Quant au pourcentage des Roumains qui voient une amélioration de leurs conditions de travail, ce pourcentage s’élève à 13% en Roumanie et à 12% dans l’UE. Selon la même enquête, 75% des Roumains jugent le nombre dheures passées au travail adéquat et 72% sont satisfaits de léquilibre entre vie professionnelle et vie privée. Ce sondage dégage toutefois une grande majorité de travailleurs européens heureux, à 77 %, malgré de grandes disparités entre les 28 pays de lUE. Sans surprise, limpact de la crise a été le plus fortement ressenti dans les pays les plus touchés : 88 % des Grecs et 86 % des Espagnols jugent que la crise a affecté la qualité du travail. Le pourcentage est également supérieur à la moyenne européenne en France, à 62 %, même si 79 % des travailleurs français saffirment satisfaits de leurs conditions de travail. La Grèce est le seul pays où les mécontents sont majoritaires (62 %), 48 % se plaignant notamment de se voir imposer une charge et un rythme de travail excessifs. À lautre extrémité, le Danemark se pose en paradis des travailleurs, avec 94 % de satisfaits, suivi de lAutriche et de la Belgique, avec des taux de 90 %. Les griefs portent avant tout sur la durée du travail, jugée trop longue par 48 % des personnes travaillant. Pour plus de la moitié dentre eux, lexposition au stress est le principal risque au travail, suivi des mauvaises conditions ergonomiques créant inconfort et douleurs physiques.
Interrogés sur les principaux risques qu’ils courent au travail, 58% des Roumains ont dit le stress, 17% ont indiqué les mouvements répétitifs et 16% le risque d’accidents. En Europe, plus dun quart (27 %) des travailleurs interrogés, en majorité des femmes, ont souffert de stress, de dépression ou dangoisse durant les douze derniers mois, et autant ont éprouvé des douleurs osseuses, articulaires ou musculaires. « Nous devons redoubler defforts pour préserver et améliorer les conditions de travail », face au « risque réel quelles pâtissent de la crise économique », a commenté le commissaire européen à lEmploi, Lazlo Andor. Il a toutefois salué « lhéritage politique et législatif remarquable garantissant de bonnes conditions de travail » dans lUE.
Le même sondage relève que seulement 50% des employés roumains, face à une moyenne européenne de 63% ont été mis au courant de la situation financière de la compagnie et des perspectives futures, y compris d’un possible risque de restructuration. Quant aux mesures adoptées pour accroître la sécurité au travail, les Roumains se disent plus contents que les confrères européens. 79% de nos concitoyens ont affirmé avoir été informés sur les mesures de sécurité et le risque d’accident, un pourcentage bien supérieur à la moyenne européenne de seulement 59%. Pourtant, seulement 29% des Roumains ont reconnu le fait que la direction avait adapté les conditions de travail aux personnes âgées. Le pourcentage en Europe s’élevant à 31%. A la fin, il serait intéressant de préciser que le degré de satisfaction face aux conditions au travail est plutôt réduit dans des pays tels la Croatie, l’Espagne, l’Italie, la Bulgarie, la Slovénie, le Portugal ou encore la Roumanie.