Est-ce que la vie en Roumanie s’est améliorée depuis son entrée dans l’UE?
Un sujet auquel s'intéressent Michel Minouflet et Jean-François Meile de France.
România Internațional, 09.12.2016, 14:02
« Comment
la vie des Roumains a-t-elle changé après l’adhésion à l’UE? Comment est perçue cette adhésion à l’Europe en Roumanie, a-t-elle amélioré, réparé la vie des Roumains (augmentations de prix, du chômage, baisse des salaires ou des prestations sociales) ? »
La presse roumaine procède souvent à ce type d’analyses, les deux repères majeurs étant 1989 et 2007, moment de l’adhésion à l’UE. A porter un regard sur les années écoulées depuis 1989, la Roumanie a beaucoup changé. Pourtant, beaucoup reste encore à faire avant d’arriver au niveau des pays où la démocratie est consolidée.
Passons en revue quelques faits significatifs retenus par România liberă. En première position, on retrouve, comme on aurait pu s’attendre, l’adhésion à l’Union européenne, avec le libre accès sur les marchés. Ensuite, le statut de membre de l’OTAN – un changement de paradigme en matière sécuritaire. La libre circulation est un atout incontestable. La propriété privée est importante, aussi. Notons que des biens saisis par les communistes ont été ou continuent d’être restitués à leurs anciens propriétaires, un processus qui se fait non sans mal. L’initiative privée s’est manifestée pendant toutes ces années. Malgré ses travers, l’accès aux sources de financement existe maintenant en Roumanie. La possibilité de choisir est non moins importante. La liberté de la parole et celle de la justice sont des faits. Dans la liste des choses acquises, l’accès à Internet compte.
De nombreuses nouvelles institutions universitaires sont apparues, mais les études à l’étranger sont une possibilité pour les Roumains maintenant. L’accès de la population aux biens de consommation courante n’était pas acquise avant 1989 ; actuellement, si. La législation roumaine a été harmonisée sur la législation européenne. La population a maintenant un libre accès aux informations, ce qui n’était pas le cas avant 1989. La publication a également listé la variété de possibilités pour les loisirs, l’accès à une vie culturelle diversifiée, l’influence des Roumains de la diaspora, le changement de mentalités et la démocratie ; nous ne croyons plus possible le retour au communisme.
Gândul dresse le bilan des 10 années depuis l’adhésion de la Roumanie à l’UE. Voici quelques aspects. Pendant cette décennie, le PIB du pays a connu une hausse de 63%. Le PIB par habitant s’est accru de 38% par rapport à la moyenne de l’UE à 57%. Selon les différentes sources, 1,5 à 4 millions de Roumains ont quitté le pays, ce qui pose un problème pour trouver de la main d’œuvre. L’inflation a baissé de 6,5% en 2006 à moins de 2% maintenant.
Le Centre international antidrogue et pour les droits de l’homme a réalisé un sondage sur le sujet dont nous nous occupons. Environ 60% des Roumains sont d’avis que l’adhésion à l’Union européenne a changé leur vie en pire, mettant en cause principalement la perte des emplois. Le nombre de ceux qui font état de ce problème suit un cours constamment ascendant. Le pourcentage de ceux qui affirment que l’adhésion à l’UE a eu un impact négatif sur leur vie est à la hausse de 2% par rapport au sondage antérieur. Pour 31%, le changement s’est fait dans le bon sens. 53% des Roumains questionnés ont affirmé ne pas savoir quelles sont les institutions européennes et quel est leur rôle, un pourcentage à la baisse. 51% ne connaissent pas les droits et devoirs d’un citoyen européen, mais ce taux est également à la baisse. La montée de la corruption est le deuxième problème que pointent les sondés, saisi par 21% d’entre elles. Les Roumains pensent que le gouvernement est le principal responsable pour le fait que la Roumanie enregistre le taux le plus bas d’absorption des fonds européens. 51% ont affirmé avoir donné des pots-de-vin comme auparavant.