Christian Ghibaudo (France) – Les investissements roumains à l’étranger
Ils sont très peu nombreux. C'est une question de mentalités, affirment les spécialistes.
Valentina Beleavski, 02.11.2018, 13:29
On parle tout le temps d’investissements étrangers en Roumanie, mais presque jamais des investissements roumains dans d’autres pays.
Eh bien, en faisant des recherches sur Internet, j’ai trouvé un article de l’agence de presse Mediafax, selon lequel, « La Roumanie est les pays des paradoxes. Et pour cause : plus de 3 millions de Roumains travaillent à l’étranger, mais seulement 134 compagnies roumaines ont investi à l’extérieur du pays. » C’était en 2017. A comparer avec la Hongrie, par exemple, qui comptait 13.000 compagnies rien qu’en Roumanie en 2017. Cette année, en juillet, le journal financier Ziarul Financiar recensait 430 sociétés roumaines ayant fait des investissements à l’étranger. C’est un progrès, mais c’est toujours très peu.
En fait, la Roumanie est en queue de peloton dans la région pour ce qui est de ces affaires, avec 737 millions d’euros investis, loin derrière la Bulgarie, la Croatie, la Pologne ou encore la République tchèque.
Pourquoi un tel état des choses ? Selon l’article de Mediafax, les entrepreneurs roumains n’ont pas l’habitude de sortir en dehors des frontières nationales, de vouloir conquérir d’autres marchés. Ils préfèrent rester en Roumanie, dont ils connaissent déjà le marché, où ils ont déjà des contacts et formé des relations, où ils peuvent se servir des astuces bureaucratiques à leur portée. D’autres affirment ne pas avoir le savoir-faire pour bâtir une affaire à l’étranger, d’autres n’ont pas le personnel nécessaire, d’autres encore n’ont pas l’argent nécessaire pour prendre ce risque.
De l’avis des spécialistes, tout cela se traduirait plus simplement par un manque de confiance en soi, malgré le fait qu’il existe des marchés moins compétitifs où les Roumains pourraient s’affirmer. Plus encore, ni les exportations ni les investissements étrangers ne sont pas une politique d’Etat pour Bucarest, lit-on dans le même article. Une fois de plus c’est une question de mentalités, tout comme l’absence des associations d’entrepreneurs locaux.