Christian Ghibaudo (France) – La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires
La Roumanie a signé et ratifié cette charte, donc est-elle en application en Roumanie ? Combien de langues sont concernées et y-a-t-il un aspect historique dans le choix de ces langues dites minoritaires ?
Valentina Beleavski, 26.01.2018, 15:28
Selon le site du Département pour les relations interethniques du gouvernement roumain, « la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires » est un traité européen, un instrument juridique du Conseil de l’Europe, adopté en 1992, entré en vigueur en 1998 et signé par la Roumanie en 1995. Bucarest a ratifié la Charte par une loi de novembre 2007, l’année de son intégration européenne. Aux termes du document, la Charte s’applique en Roumanie à 20 langues minoritaires : albanais, allemand, arménien, bulgare, tchèque, croate, grec, hongrois, italien, macédonien, polonais, romani, russe, ruthène, serbe, slovaque, tatar, turc, ukrainien, yiddish. Il s’agit en fait des langues des minorités nationales de Roumanie, précise la loi. Cette Charte est née de la conviction des signataires qu’«utiliser une langue régionale ou minoritaire dans la vie privée et publique est un droit imprescriptible ».
De même, certaines langues européennes risquent de disparaître avec le temps, leur protection contribuera donc à maintenir et à développer les traditions et la richesse culturelle de l’Europe. Tout cela pour souligner une fois de plus que l’Europe doit se fonder sur les principes de la démocratie et de la diversité culturelle, en respectant la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale. L’utilisation de ces langues sur le territoire d’un pays vise plusieurs domaines : l’enseignement, la justice, l’administration publique, les activités culturelles, la vie économie est sociale, les échanges transfrontaliers, les moyens de communication. Voilà.
Comme vous voyez, il y a une multitude de minorités nationales en Roumanie. La plus forte, c’est sans doute la minorité magyare, avec plus d’un million 200 mille membres selon le recensement de 2011. Suit la minorité tsigane, les Roms, avec plus de 600.000 personnes, la minorité ukrainienne, avec une communauté forte de 50.000 membres et la minorité allemande qui comptait en 2011 quelque 36.000 personnes. Sans trop entrer dans les détails, je peux vous dire que ces minorités bénéficient de beaucoup de droits d’utiliser leur propre langue, si bien qu’il existe des communautés magyares qui n’utilisent presque jamais le roumain… Voilà en bref une réponse à propos des langues régionales ou minoritaires de Roumanie.