Le Courrier du 1er.11.2019
Valentina répond à vos messages
Valentina Beleavski, 01.11.2019, 15:03
Comme le 1er novembre, c’est l’anniversaire de la Radio publique roumaine, je voudrais vous parler un peu des débuts de Radio Roumanie.
Eh bien, la première émission officielle en roumain a été diffusée le 1er novembre 1928, par un émetteur de 400 watts, sur la longueur d’onde de 401,6 mètres. Les locaux de la toute jeune Société de diffusion radiotéléphonique (le premier nom de la Radio publique roumaine), se trouvaient à la même adresse que nos locaux actuels – n° 60-64 de la rue du Général Berthelot, en plein centre de Bucarest. En 1932 déjà, les émissions pouvaient être entendues aux antipodes, en Nouvelle Zélande. Deux ans plus tôt, le consulat roumain de Palestine transmettait aux autorités roumaines la demande d’un nombre important de citoyens de la région, que la Radio nationale de Bucarest transmette aussi des informations en français pour leur permettre de comprendre.
Les premières informations en langues étrangères de la Société Roumaine de Radio furent cependant diffusées à l’intention du corps diplomatique, au début des années 30 du XXe siècle, et elles consistaient en un journal diffusé un quart d’heure avant minuit. C’étaient de brèves conférences en français et en allemand dont les premières, diffusées deux fois par semaine en mars 1932, portaient sur des sujets littéraires.
L’auditeur de l’étranger allait bientôt intéresser de près les autorités roumaines, et ceci dès la constitution de la Société nationale de Radio. Comme les autres pays, la Roumanie avait découvert là un fantastique moyen de se présenter au monde. Des soirées spéciales étaient dédiées à tel ou tel pays. Des programmes d’échanges étaient conçus, mais déjà, les classiques de la littérature roumaine étaient périodiquement traduits et présentés en français, italien et allemand.
Malheureusement, les informations sur cette période ne sont pas très claires et les souvenirs sont forcément vagues, ce qui ne les rend que plus fascinants. RRI a gardé un témoignage téléphonique extrêmement émouvant d’un auditeur de l’époque : Luigi Menguzzi de Padoue, qui déclarait : « J’écoute ces émissions depuis 1938. Il y avait des informations en français, diffusées le soir, avant la clôture du programme ». Puis, le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale a déterminé un développement et une diversification des émissions roumaines en langues étrangères. En plus des émissions en français, anglais, allemand et italien se font jour des émissions en grec, en turc, en serbe, en russe et depuis l’été 1941 jusqu’à l’automne 1942, en ukrainien. Pendant la guerre, les émissions en langues étrangères ont eu un caractère de propagande en faveur de l’Axe et surtout de l’Allemagne, dans le sens de l’action militaire et politique de la Roumanie d’alors. Lorsque, le 23 Août 1944, la Roumanie rejoint le camp des Alliés, une radio intitulée « La Dacie romaine » fut créée avant la fin de l’année. Cette radio émettait en 5 langues : français, anglais, russe, hongrois et allemand. Conclusion d’étape : en 1948, on transmettait de Bucarest des émissions en français, anglais, russe, serbe et allemand. La première émission en langue roumaine pour l’étranger fut diffusée le 10 juillet 1950 en ondes courtes.
Pour ce qui est du Service français, son histoire commence après la Deuxième Guerre mondiale avec Andrée Fleury, ancienne professeure de l’Ecole française de Bucarest. Certains de nos anciens collègues de ce service ont continué une brillante carrière au micro de radios importantes du monde. Après la révolution roumaine de décembre 1989, Radio Bucarest est devenue Radio Roumanie Internationale et nos émissions ont acquis une mission toute différente. Les équipes ont vite rajeuni et se sont tournées vers l’avenir, pour aligner la Roumanie au monde démocratique, pour établir des ponts entre les Roumains de l’étranger et ceux du pays.
2004 fut pour RRI une année de relance et de repositionnement sur le marché international des ondes. RRI s’organise désormais en deux radios pour l’étranger : RRI 1 qui émet en roumain 24h sur 24, en diffusant aussi des programmes en dialecte aroumain, et RRI 2, qui émet en dix langues étrangères: français, arabe, chinois, anglais, allemand, italien, serbe, espagnol, russe et ukrainien. Ces deux stations sont desservies par des services technique et économique communs.
Aujourd’hui, les programmes de RRI peuvent être écoutés un peu partout dans le monde — en Europe, dans les zones urbaines des deux continents américains, au Proche et au Moyen Orient, en Asie, en Afrique du Nord et en Australie.
C’était un bref aperçu des débuts de la Radio publique roumaine et des premières émissions en langues étrangères transmises de Bucarest. Une histoire beaucoup plus ample est à retrouver sur notre site, à la rubrique RRI — les fondamentaux. —
Et maintenant, place à vos lettres et messages. Voici plusieurs rapports d’écoute envoyés par Hervé Duval de France qui a suivi entre autres les infos, la revue de presse, le commentaire de la rédaction, notre cours de langue roumaine, Le roumain mot à mot, ainsi qu’une rubrique touristique sur une station thermale de Roumanie. Merci, cher ami, vous recevrez bientôt une carte QSL qui récompensera votre écoute. A bientôt sur les ondes.
Retour en France, pour saluer Jean Barbat et le remercier pour ses rapports d’écoute. Parmi les sujets suivis, M Barbat mentionne la crainte d’une nouvelle crise financière, le cinéma roumain, une exposition consacrée aux différents objets fabriqués par des femmes, le Forum économique franco-roumain sans oublier les infos, ni les dossiers de l’actualité. Et notre auditeur conclut en toute beauté : «Merci pour la qualité de vos émissions. Quel plaisir de vous écouter». Merci de tout cœur et au plaisir de vous lire bientôt.
Christian Canoën de France nous gâte comme d’habitude par une multitude de rapports d’écoute, très précis et pleins de détails, qui témoignent d’une attention accrue portée aux émissions de RRI en français et d’une écoute assidue. Merci aussi pour les détails sur la qualité de la réception, qui souvent n’était pas des meilleures, à ce que je constate. En fait, au mois de juin, les émissions suivies par notre auditeur à 5h TU étaient souvent inaudibles ou bien avec un SINPO de 2 qui dominait. Nous en sommes désolés. Il y a eu pas mal de problèmes techniques cet été, les émetteurs ont été en panne à un moment donné, ce qui a perturbé plusieurs fréquences. Espérons que les nouvelles fréquences d’hiver donnent de meilleurs résultats. Tenez-nous au courant de la qualité de réception dans votre région. Merci et à très bientôt.
Et pour finir ce Courrier des auditeurs en beauté, je voudrais mentionner aussi le Radio DX Club d’Auvergne et Francophonie qui nous envoie périodiquement son bulletin de liaison, une revue qui parle de tous les événements organisés par le club au nom de la francophonie et pour la promotion de l’écoute de radios internationales et des ondes courtes. « Avec nos remerciements pour les liens qui nous unissent, journalistes et auditeurs francophones », signé le RDXCAF. Plein de choses intéressantes à découvrir dans la revue du club. Des nouveautés de la part des deux élèves roumaines qui ont visité Clermont Ferrand à l’invitation du club en février dernier et qui, en rentrant en Roumanie, se sont qualifiées au concours national de roumain et à celui de français. Puis, un débat sur la radio numérique terrestre, la RNT ou DAB en anglais. « La radio numérique terrestre est l’avenir de la radio, nous dit-on. Mais le passage de l’analogique au numérique se fera progressivement, car des problèmes techniques et financiers subsistent. Qu’adviendra-t-il des petites stations associatives ou non ? de la FM ? De nombreuses questions restent encore sans réponse », conclut l’article signé Jean-Claude, Alain, Maurice et Maguy. Des infos sur les différents concours organisés par les radios internationales n’y manquent pas, ni la page consacrée à la francophonie dans les médias. Et enfin, un aspect qui nous touche beaucoup et nous intéresse particulièrement : les efforts du Radio DX Club d’Auvergne de promouvoir l’écoute des radios internationales auprès des jeunes et des enfants. Rien que fin mars, ils ont reçu plus de 150 élèves d’école primaire et de collège. Les enfants sont l’avenir et les radios internationales auront un bel avenir si les petits apprennent à s’ouvrir au monde dès que possible.
Voilà tout pour aujourd’hui. Tenez-nous au courant de la réception des nouvelles fréquences. A très bientôt.