Le Courrier des auditeurs du 27.12.2024
Valentina passe en revue les messages des amis de RRI.
Valentina Beleavski, 27.12.2024, 11:56
Entre la magie des fêtes et le consumérisme
Bonjour à toutes et à tous ! Comment allez-vous ? En Roumanie c’est la semaine après Noël. C’est le moment où les tables se remplissent chaque jour des plats spécialement préparés pour cette fête, c’est le moment des visites en famille, c’est encore le moment des cadeaux. En début de semaine, les Bucarestois ont parcouru la ville en vue des préparatifs de fête, pour s’assurer que rien ne leur marquera à Noël. La capitale a été bondée de voitures, il y a eu un trafic infernal toute la semaine dernière et en début de cette semaine, les magasins ont été archipleins, si bien que l’on se sentait vraiment au cœur même du consumérisme. Des files d’attente immenses dans les magasins, des gens portant 3-4 sacs dans chaque main, on avait bien l’impression que les gens voulaient tout acheter… j’avoue que je me suis sentie un peu accablée par ce tableau… à le regarder j’avais l’impression que la magie des fêtes a été remplacée par le stress : que choisir, où aller, comment faire pour impressionner, s’assurer de ne pas oublier une personne ou une autre.
Mais bon, tout cela est derrière nous maintenant, les cadeaux ont été offerts, tous les plats ont été préparés, c’est le moment de ralentir et de se concentrer un peu sur les belles choses, sur nos proches, sur nous-mêmes. On peut enfin souffler et se reposer un tout petit peu. On peut par exemple aller profiter des marchés de Noël qui sont encore ouverts, ou bien se balader dans les rues de la ville. Je dois vous dire que cette année ont peu dire que Bucarest a vraiment mis ses habits de fête, car une multitude de bâtiments du centre-ville ont été décorés de lumières, boules surdimensionnées, guirlandes, animaux géants, oursons en peluches et autres décorations de Noël.
Cortinthia Grand Hôtel, un bâtiment historique de Bucarest, regagne sa splendeur d’antan
Pour les admirer il suffit de se balader le long de l’avenue de la Victoire, Calea Victoriei, pour admirer pour commencer Corinthia Grand Hôtel, qui attire tous les regards avant même son inauguration prévue pour le début de 2025, par ses 8 500 m de petites lumières, 630 m de guirlandes, ses 8 chevaux issus tout droit d’un carrousel installés au balcon central, ses 80 sapins naturels et 300 sapins artificiels, ses 20 montgolfières et son élément central : un immense sapin qui s’érige au centre du balcon central du dernier étage, décoré d’horloges qui symbolisent le temps qui s’écoule et la magie du moment présent.
Le temps qui s’écoule, puisqu’il s’agit d’un bâtiment historique de classe A de la capitale roumaine, projeté en tant qu’hôtel par Alexandru Orascu, un architecte roumain de renom, sur demande de l’homme d’affaire Jacques Herdan qui avait racheté un terrain pour y faire construire un hôtel de luxe à l’instar de ceux qui existaient déjà à l’Occident. Construit entre 1867 et 1871 en style néoclassique allemand, selon le site mediaflux.ro. L’Hôtel Herdan, comme on l’appelait, fut inauguré en 1871. A l’époque ce fut le premier hôtel de Roumanie doté d’électricité, d’eau courante dans les chambres et d’ascenseur. Il accueillait au rez-de-chaussée un café français et la bibliothèque du grand éditeur Léon Alcalay, le rendez-vous incontournable des intellectuels de l’époque. En 1873, sa nouvelle patronne lui donne un nouveau nom : Grand Hôtel du Boulevard et n’épargne pas d’efforts pour garder son allure d’endroit des élites. Au fil du temps, l’hôtel accueille des expositions d’exception et des visites de personnalités importantes de l’époque. En 1905, son grand salon est aménagé et doté de miroirs vénitiens, de marbre et de chandeliers, pour ne donner que quelques exemples. Il accueille après des noms de référence de la culture roumaine : le sculpteur Constantin Brancusi, les poètes Tudor Arghezi et Octavian Goga ou encore l’écrivain Mihail Sadoveanu. D’ailleurs, son architecture remarquable et ses dotations de haut niveau et confort ont valu au Grand Hôtel du Boulevard de Bucarest la médaille d’or des expositions internationales de Milan, en 1906, et de Turin, en 1911, lit-on sur le site de la compagnie qui a assuré sa restauration.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, l’hôtel a accueilli le commandement de l’armée allemande en Roumanie. Puis, il a servi de ministère, à l’époque communiste, entre 1950 et 1974. La bibliothèque de Léon Alcalay a été remplacée par la Librairie de l’Académie Roumaine, lit-on dans l’article consacré à ce bâtiment sur le site mediaflux.ro. Le même article précise que : « les travaux de consolidation ont mutilé le bâtiment à l’époque communiste » et que par la suite le temps y a mis luis aussi son empreinte. Jeté à l’oubli pendant plusieurs décennies, ce véritable palais au cœur de la capitale tente de retrouver sa splendeur d’antan. Véritable chef-d’œuvre d’architecture néoclassique, il vient d’être restauré dans les moindres détails par un nouvel investisseur et sa future inauguration doit marquer un nouveau chapitre dans son existence en tant que nouvelle destination de luxe de la capitale roumaine.
Les « festival » des décorations
En partant de cet hôtel décoré pour la première fois pour les fêtes de fin d’année, on remonte l’avenue de la Victoire pour admirer sur la diagonale les jolies décorations de la pâtisserie et de l’hôtel Capsa, autre bâtiment emblématique de Bucarest, les oursons géants en peluche entourés de lumières et de guirlandes de l’Hôtel Capitol qui est juste vis-à-vis. Un peu plus loin, un autre hôtel, Athénée Palace, a relevé lui aussi le défi et s’est doté de superbes décorations. Et on ne saurait oublier la superbe maison Mita Biciclista, situé à côté de l’Ambassade de France de Bucarest, qui se donne pour mission d’impressionner par de superbes décorations surdimensionnées, cette année, de rennes géants, de chandeliers blancs et de sapins naturels. Voilà, c’est à un véritable festival des décorations que nous avons droit cette année, et ce ne sont là que quelques exemples.
Et maintenant, reposons-nous en parcourant quelques messages envoyés par les amis de RRI.
Paul Jamet, France
« Je vous souhaite un très Joyeux Noël … depuis L’Isle-Adam », écrit Paul Jamet de France. Joyeuses fêtes de fin d’année cher ami et merci de tout cœur de votre fidélité remarquable tout au long de cette année.
Joël Touchard, France
Un autre membre du Radio Club du Perche, Joel Touchard, nous fait part lui aussi de ses vœux :
« Je voulais pour une fois vous faire un salut de France en vous remerciant pour vos émissions en vous souhaitant un joyeux Noël avec quelques traditions et images de Noël anciennes ».
Et en petit cadeau, notre ami partage avec nous une tradition spécifique au Chili : Les 12 raisins de minuit : « Au Chili, quand les cloches sonnent les 12 coups de minuit, ce n’est pas juste un changement d’heure, c’est une course contre la montre ! Vous devez avaler 12 grains de raisin, chacun symbolisant un mois de l’année à venir. Mangez-les vite (mais sans vous étouffer) pour garantir une année pleine de bonheur et de chance. Alors, vous êtes prêts pour ce défi gourmand ? » Voilà une jolie tradition ! A essayer, pourquoi pas ? Toute astuce pour avoir une meilleure année est la bienvenue !
M Najimuddin d’Inde
Dans un message en anglais, M Najimuddin, directeur du club d’auditeurs DX de Baruipara, en Inde, nous transmet ses vœux pour Noël et pour la nouvelle année, précisant que « RRI a joué un rôle important, celui de connecter les gens à travers le monde ». Il se dit un grand fan de RRI car notre radio est pour lui une sorte de « 3e œil » sur la Roumanie, sur son histoire, ses arts et sa culture, ses gens, ses destinations de voyage. En fait RRI est sa seule et unique source d’informations sur la Roumanie, précise M Najimuddin d’Inde. Je lui remercie au nom de toute l’équipe et je lui souhaite une très bonne année 2025 avec un regard tout aussi attentif posé sur la Roumanie !
Amady Faye, Sénégal
Depuis le Sénégal, notre cher Amady Faye n’oublie pas cette année non plus que fin décembre les Roumains commémorent les victimes de la révolution anticommuniste de 1989 qui ont lutté pour que les générations d’aujourd’hui soient libres et vivent dans la démocratie. : « Du Samedi 16 au Lundi 25 décembre 1989, Révolution contre le régime de Nicolae Ceausescu, Président de la République Socialiste de Roumanie. A quelques jours de la commémoration des 35 ans de ce douloureux événement, je voudrais, à travers le présent courriel, manifester mon estime au peuple souverain. Pensées aux habitants de Timisoara, ville de départ de la Révolution ! » Merci de tout cœur cher ami. Cette année, le 35e anniversaire de la révolution a été d’autant plus fort, que les événements survenus début décembre avec le scrutin présidentiel annulé, nous ont fait penser davantage à cette lutte pour la liberté qui s’est donnée en 1989. Nombre de Roumains ont eu un petit frisson dans le dos en sentant à quel point notre liberté est fragile et précieuse. Merci, cher Amady, pour ces veux qui sont d’autant plus importants cette année.
Chers amis, c’est tous le temps de causer que nous avons pour aujourd’hui. Je vous souhaite à toutes et à tous de merveilleuses fêtes de fin d’année. Que vous puissiez passer de beaux moments avec les personnes qui vous sont les plus chères, que tout le monde soit en bonne santé, car c’est la chose la plus importante, que vous puissiez retrouver la joie, la tranquillité, le repos et la chaleur dont vous avez besoin. C’est mon dernier courrier de cette année. Je vous donne donc rendez-vous en 2025, tout en espérant que la nouvelle année sera plus clémente et plus généreuse avec nous tous ! Bonnes fêtes !