Le Courrier des auditeurs du 31.03.2023
Alex répond à vos lettres et vos messages
Alex Diaconescu, 31.03.2023, 12:11
Bonjour et soyez les bienvenus à cette nouvelle édition du
Courrier des auditeurs de RRI, une édition que je suis ravi d’animer à nouveau.
L’hiver semble être de retour en Roumanie, où les températures ont chuté de
plus de 15 degrés en quelques jours seulement. La semaine dernière elles
dépassaient les 20 degrés alors que cette semaine elles ont été à peine
positives. Et la neige est de retour en montagne, tandis que la pluie est au
rendez-vous presque partout, faisant le bonheur des agriculteurs, déjà inquiets
du risque de sécheresse. Cette année, à l’occasion de la Pâques orthodoxe, la
météo pourrait être un peu plus capricieuse. Autrement, les Roumains se
préparent déjà à célébrer Pâques, soit la fête religieuse la plus importante
pour les orthodoxes. C’est l’occasion pour les familles de se réunir à table au
cours de repas particulièrement longs. Et cette année, les télévisions ne
manquent pas de préciser combien chers vont être ces repas à cause de
l’inflation qui a fait exploser les prix de toutes les marchandises et
notamment des denrées alimentaires. La bonne nouvelle c’est que malgré ce
dernier retour de l’hiver, l’arrivée de Pâques marque le début du beau temps. Fini
l’hiver avec ces effrois et surtout la perspective d’une crise énergétique doublée
d’un froid glacial en Europe, comme cela nous a été annoncé l’automne dernier.
Et je commence ce Courrier des auditeurs par le mail que
nous a envoyé Jacques Augustin de France. Vous nous envoiyez aussi un rapport
d’écoute pour lequel nous vous remercions. « Nous venons d’entrer dans
l’un des mois les plus longs de l’année, difficile en ce premier trimestre avec
quelques signes de l’arrivée du Printemps et de nombreux bourgeons visibles et
des forsythias en fleurs. Tout cela change de l’actualité sociale et politique
plus que tendue en France. Aussi j’écoute Radio Roumanie Internationale pour
voyager dans les Balkans et avoir le plaisir de vous proposer le rapport
suivant comme signe de fidélité ». Merci beaucoup M Augustin. Vous avez
écouté l’émission du 3 mars et vous remarquez l’écoute parfaite en tous points.
Cela nous réjouit beaucoup. Par ailleurs, vous nous demandez si les forces
d’opérations spéciales sont nombreuses dans le pays et si elles collaborent
avec les militaires de l’OTAN. Eh bien, M Augustin sachez que les forces
d’opérations spéciales de l’armée roumaine telles qu’elles existent aujourd’hui
sont un résultat de l’adhésion de la Roumanie à l’Alliance de l’Atlantique Nord
en 2004. En effet, elles sont le résultat d’une réorganisation qui a eu lieu dans
la première moitié des années 2000. Plusieurs unités d’élite ont été
réorganisées pour constituer la 6e brigade d’opérations spéciales
basée à Târgu Mureş, en Transylvanie, dans le centre de la Roumanie et composée
de trois bataillons basés à Târgu Mureş, Bucarest et Bacau et d’un bataillon
logistique. L’entrainement initial des premières générations s’est réalisé avec
l’appui de quatre nations partenaires :
les Etats-Unis, le Royaume Uni, la Turquie et Israël. Des formateurs de
ces Etats sont venus en Roumanie, alors que des militaires roumains ont suivi
des cours de perfectionnement dans ces pays et notamment aux Etats-Unis.
Evidemment, le nombre exact de soldats qui constituent les forces spéciales de
l’armée roumaine n’est pas connu mais puisqu’il s’agit d’une brigade, on
pourrait l’estimer entre 2 000 et 4 000 hommes. Et la collaboration entre
l’armée roumaine et ses partenaires n’a fait que s’intensifier. Actuellement,
les forces d’opérations spéciales de Roumanie, du Royaume Uni et des Etats-Unis
se sont rendues en République de Moldova pour participer à des exercices avec
des militaires de l’armée nationale moldave. Vous le savez probablement déjà,
mais la situation sécuritaire de la République de Moldova est assez précaire
puisque cette petite république ex-soviétique dispose d’une armée minuscule, ne
comptant pas plus de 5 000 hommes, et très peu d’armement moderne. La
République de Moldova a déjà été confrontée à des tensions sociales organisées
par Moscou dans le cadre d’une véritable guerre hybride, lancée par la Russie
afin de renverser l’administration pro-européenne de la présidente Maia Sandu. M
Augustin, vous demandez aussi si « le voyage du président roumain au Japon est
susceptible d’attirer des investissements nippons en Roumanie ? » Sachez
d’abord que la visite du président roumain au Japon s’inscrit dans un effort de
la diplomatie roumaine de se rapprocher des pays d’Asie, afin de faire contrepoids
à la Chine. La plupart des responsables roumains et notamment les deux chefs
des partis qui dominent la coalition gouvernementale, à savoir le premier
ministre libéral Nicolae Ciuca et le président de la Chambre des députés, le
social-démocrate Marcel Ciolacu, se sont rendus à plusieurs reprises en Corée
du Sud au cours de l’année dernière pour renforcer la coopération militaire,
autrement dit pour s’intéresser à l’achat d’équipement militaire sud coréen.
Avec le Japon, la Roumanie développe désormais un partenariat stratégique et
inaugurera bientôt un Institut culturel roumain à Tokyo. A mon avis, il s’agit
plus que d’attirer des investissements nippons comme vous le supposez, puisque
les investisseurs japonais sont déjà présents en Roumanie, notamment dans le
secteur des composantes automobiles, un secteur particulièrement développé. Il
s’agit désormais d’une alliance stratégique, qui s’inscrit dans les efforts de
l’Occident d’endiguer l’influence chinoise. A noter que les entreprises
chinoises ont été éliminées de la vaste majorité des projets stratégiques de
la Roumanie : infrastructure, énergie, télécoms. Rappelons aussi que la
dernière visite en Roumanie d’un haut responsable japonais, celle du regretté
premier ministre Shinzo Abe en 2018, fut un échec puisque celui-ci est arrivé
en pleine crise politique à Bucarest. C’est pourquoi, cinq ans plus tard, la
diplomatie roumaine essaie de réparer les pots cassés des politiciens roumains précédents
qui ont ignoré l’importance d’un tel événement.
Passons maintenant à notre auditeur d’Algérie, Dahmani
Rachid Ahl Oued de M’sila. Il nous écrit : « Salutations et paix. Tout
d’abord, je tiens à remercier RRI et je suis très heureux de participer avec
toute la vitalité et l’activité, grâce à ce programme, je connais beaucoup la
Roumanie. Je suis un auditeur de RRI, j’écoute avec beaucoup d’intérêt vos
émissions sur les ondes courtes ou sur votre site web, en raison de l’apport
important d’articles et de la variété de l’information sur la vie au dans tous
les domaines, en particulier c’est un pays de tourisme, de paix et de beauté. Grâce
à ses programmes à ondes courtes et aux pages du site Web, il a contribué à
améliorer mon appétit pour mieux comprendre la Roumanie. Permettez-moi de vous
apprécier tous à cette occasion pour votre bon travail (…) Je vous aime tellement
et j’aime la Roumanie, qui est toujours dans mon cœur. Merci beaucoup mes amis »,
conclut notre auditeur d’Algérie. Merci beaucoup de votre message, qui nous
touche beaucoup. Restez fidèles à notre antenne.
Merci aussi à notre fidèle auditeur Paul Jamet de France
qui nous a envoyé comme d’habitude une multitude de rapports d’écoute. Dans un
de ses nombreux mails, M Jamet demande : « comment les médias
roumains et les Roumains eux-mêmes perçoivent et commentent la situation en
France » et cela parce que « Le regard des médias étrangers m’intéresse
beaucoup et c’est pour cela que j’écoute plusieurs stations internationales. »
Eh bien, les protestations provoquées par la réforme des retraites ont été
constamment suivies par les médias de Roumanie et comme vous l’imaginez
probablement, les journaux n’ont pas hésité à afficher des titres explosifs
tels : « La France en flammes », « Scènes de guerre à
Paris », « explosion de furie en France », et ainsi de suite.
Malheureusement, le grand public n’a retenu qu’un seul aspect de la réforme des
retraites qui a causé cette réaction : la majoration de l’âge de départ à
la retraite de 62 à 64 ans. En Roumanie l’âge de départ à la retraite est fixé
à 63 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes. La durée minimum de cotisation
est de 15 ans et de 35 ans pour une retraite complète, pour les femmes comme
pour les hommes. Qui plus est, à l’horizon 2035, l’âge de départ à la retraite
sera de 65 ans pour tout le monde. Voilà pourquoi c’est assez difficile pour
les Roumains, étant donné l’absence d’explications plus rigoureuses, de
comprendre pourquoi les Français s’opposent tellement à cette réforme des
retraites.
Salutations aussi à notre ou nos auditeurs d’Inde qui
s’identifient par « Siddhartha’s Dxing world » d’Inde. Hormis le
rapport d’écoute, vous nous demandez si la Roumanie marque la journée mondiale
de la lèpre et si la Roumanie enregistre des cas de lèpre. Eh bien, sachez qu’il
a un seul hôpital qui soigne encore cette maladie en Roumanie, et selon certains,
il serait l’unique hôpital de ce genre en Europe. Fondé en 1928, il se trouve à
Tichilesti, dans le delta du Danube et accueille les 10 derniers malades de
lèpre de Roumanie, des personnes âgées de 50 à 90 ans. Mentionnons que la
maladie est désormais entièrement éradiquée en Roumanie et qu’elle est aussi
soignable. L’établissement est en train de se transformer en un centre de
traitement palliatif et l’un de ses pavillons a été modernisé et transformé en
maison de retraite.
Grand merci aussi à tous ceux et toutes celles qui nous
ont envoyé des rapports d’écoute et particulièrement à Fabrizio Savini d’Italie
qui nous envoie des rapports d’écoute très précis, remplis de détails
techniques.
Et c’est tout pour cette édition du courrier des
auditeurs de RRI. A bientôt !