Le courrier des auditeurs du 23.06.2023

Alex répond à vos questions et messages ...

Alex Diaconescu, 23.06.2023, 14:07

Bonjour
et soyez les bienvenus à un nouveau courrier des auditeurs de RRI, l’émission de
RRI entièrement consacrée à vos messages et questions. Lorsque vous écouterez
cette édition de votre émission préférée, moi, je serai en vacances au bord de
la mer, pas en Roumanie, mais toujours dans la région, à mille kilomètres de
distance. Mais je pense toujours à vous, amis auditeurs et je vous souhaite un
superbe été et de très belles vacances, si vous en avez prévu. Comme d’habitude,
j’ai commencé la saison des vacances par un séjour à la mer et l’incursion en montagne
sera remise pour la fin de l’été, voire même pour l’automne.

Et
je commence ce courrier des auditeurs sans plus tarder par un message de notre ami
Jacques Augustin de France. J’ai choisi un message datant d’il y a plusieurs
mois, de l’année dernière déjà. Vous nous avez envoyé un rapport d’écoute très
détaillé. Vous demandez aussi : « J’aimerais savoir si des bénévoles
font l’accueil dans les églises orthodoxes en Roumanie comme cela se fait en
France? »

Eh
bien, en lisant votre question, je me suis rendu compte que la mise en place et
l’activité quotidienne dans les églises de Roumanie est assez méconnue et aussi
qu’elle est très spécifique pour notre pays. Traditionnellement, il n’y a
personne à vous accueillir lorsque vous entrez dans une église orthodoxe
roumaine avant la messe. Les fidèles entrent tout simplement dans l’église et y
cherchent une place. Il n’y a pas de bancs dans les églises orthodoxes mais de hautes
chaises disposées le long des murs de la nef, réservées surtout aux personnes
âgées et aux hauts prélats s’il s’agit d’une cathédrale. L’absence des bancs,
comme ceux des églises catholiques s’explique par le besoin de permettre les
déplacements, les processions indispensables à l’exercice du culte. Mais depuis
un certain temps, on voit un nombre de plus en plus élevé de chaises disposées
dans les églises orthodoxes durant les messes habituelles, qui sont retirées à
l’occasion des grandes fêtes lorsque l’espace est bondé de monde. Vous l’avez
remarqué, peut-être, les églises orthodoxes sont beaucoup plus petites que
celles catholiques.

Les prêtres
paroissiens s’occupent normalement de toute la gestion de l’église, travaux,
mise en place, programmation des baptêmes et des mariages. Mais il y a quand
même une personne très importante qui est à retrouver près de l’entrée dans
l’église. Normalement, c’est une femme qui vend des cierges, des calendriers
orthodoxes et d’autres objets de culte dans un petit magasin juste à l’entrée
dans l’église. Elle est une sorte d’interface entre le prêtre et les fidèles et
c’est toujours elle qui aide et veille au bon fonctionnement de la paroisse. Donc
si vous entrez dans une église orthodoxe et le paroissien n’est pas disponible pour
répondre à vos questions, n’hésitez pas à les poser à la dame qui vend des
cierges

Et
je passe maintenant à M Philippe Marsan, également de France. Le 19 mai dernier
vous nous avez envoyé un rapport d’écoute très exacte comme d’habitude. Nous
vous en remercions. Vous demandez quel est l’âge de la majorité en
Roumanie ? Est-ce le même qu’en France ? A savoir 18 ans. Oui, l’âge
de la majorité est 18 ans en Roumanie aussi. C’est à cet âge que les jeunes
roumains peuvent voter, s’acheter légalement de l’alcool et du tabac et, pas en
dernier lieu, ils peuvent passer l’examen pour obtenir leur permis de conduire.
Et pourtant, selon un projet de loi, déjà adopté par le Senat de Bucarest,
l’âge auquel les Roumains peuvent voter pourrait être baissé de 18 à 16 ans.
Selon les initiateurs du projet (sénateurs de différents partis
politiques : PNL, USR, AUR), « les
jeunes veulent et doivent être entendus dans des questions qui visent leur
avenir. » Et pourtant, nombre d’analystes politiques se demandent si
le véritable objectif de cette initiative ne serait celui de réduire
l’absentéisme aux urnes. D’autres spécialistes critiquent cette initiative,
arguant que les adolescents ne seraient pas prêts, d’un point de vue émotionnel
et intellectuel pour des décisions d’une telle envergure. Mais pour l’instant
le droit de vote est réservé uniquement aux personnes âgées d’au moins 18 ans,
y compris à celles qui fêtent leur 18e anniversaire le jour des
élections. Pourtant, ce que l’on peut faire avant les 18 ans c’est de commencer
l’auto-école. En Roumanie, il n’y a aucune possibilité de conduite accompagnée,
mais les jeunes peuvent commencer les cours de l’auto-école à l’âge de 17 ans
et 9 mois, donc trois mois avant de fêter leur majorité. S’ils réussissent les
examens théorique et pratique, ils peuvent se faire un beau cadeau pour leur 18e
anniversaire : le permis de conduire. Voilà grosso-modo ce que les jeunes
roumains peuvent faire à l’âge de la majorité.

Et
je passe maintenant à une lettre physique que nous a envoyée notre auditeur
Hervé Duval de France. M Duval, nous vous demandez comment est organisé le don
de sang en Roumanie ? Est-il gratuit et anonyme comme en France ? Eh
bien, M Duval, je viens de tomber sur un article publié par un réseau de
cliniques privées de Roumanie selon lequel en Roumanie seule 1,7 % de la
population fait le don de sang régulièrement, alors que la moyenne européenne
est de 10%. Chaque chef-lieu départemental de Roumanie dispose d’un centre de
transfusion sanguine où le don de sang est possible et à Bucarest il y a pas
moins de 5 tels centres. Parallèlement, les centres de transfusions organisent
aussi des collectes mobiles à l’aide d’un bus qui se déplace pour des dons de
sang collectifs. Le don de sang est gratuit et anonyme, mais il y a toutefois
certains bénéfices. Les donateurs de sang bénéficient d’une mini-évaluation
médicale et d’une série d’analyses médicales gratuites, grâce auxquelles ils
peuvent se faire une idée de leur état de santé. Il y a aussi quelques bénéfices
matériels, donc le don de sang n’est pas entièrement un geste gratuit. D’abord,
les donateurs reçoivent pour chaque don, un carnet de sept tickets restaurant,
d’une valeur totale de 67 lei, soit un peu plus de 13 euros. Même si la valeur
de ces tickets est assez réduite, chose constatée même par le ministre des
Finances, Adrian Câciu, lorsqu’il a fait un don de sang ce printemps, il y a
toujours des personnes qui font des dons de sang justement pour obtenir ces
tickets restaurant. Par ailleurs, il y a aussi d’autres bénéfices : une
journée libre payée pour le jour du don et le décompte des frais de transport
en commun le jour du don. Ce n’est donc pas un hasard que le nombre le plus
élevé de dons de sang est enregistré le vendredi. Selon une étude nationale
effectuée en 2019, 4 Roumains sur 10 ont fait le don de sang au moins une fois
dans la vie. Sur ce, la majorité, soit 65 % afin de faire du bien. L’étude a
été réalisée sur un échantillon représentatif de 1 479 personnes adultes du
milieu urbain, dans le cadre d’une campagne de don de sang. 20 % des donateurs
de sang l’ont fait lorsqu’un de leurs proches a eu besoin d’une transfusion
sanguine et 15,5 % l’on fait parce que ce geste était bénéfique pour la santé.
3 % des personnes interviewées ont fait un don de sang lorsqu’un incendie a
détruit la discothèque « Colectiv » de Bucarest et fait une
soixantaine de morts et des dizaines de blessés en 2015. Près d’un tiers des
participants à l’étude ont considéré que le taux réduit de participation est
lié l’absence d’une culture du don de sang en Roumanie.

Et
nous terminons ce courrier des auditeurs par une des nombreuses lettres que
nous envoie notre fidèle auditeur Michel Beine de Belgique, qui nous propose le
sujet des chèques-repas et nous demande si les travailleurs roumains
bénéficient de ces chèques valables dans les restaurants et les supermarchés. Cela
fait déjà une bonne vingtaine d’années que les employeurs de Roumanie ont la
possibilité d’accorder des tickets restaurant à leurs salariés. Au début,
c’étaient de petits carnets de chèques qu’il fallait remplir mensuellement
avant de les dépenser au supermarché ou au restaurant, mais à l’heure actuelle
on utilise une carte bancaire et une application mobile. Actuellement, la
valeur des chèques repas en Roumanie est de 30 lei par jour, soit quelque 6 euros.
Avec ce montant on peut s’acheter un repas chez McDonalds ou bien quelque chose
à emporter dans une cantine. Selon une étude réalisée en 2021 par l’Association
professionnelle des émetteurs de chèques repas et citée par l’agence de presse Mediafax,
9 Roumains sur 10 sont contents de l’existence d’un tel système et 60 % des
personnes qui souhaitent changer d’emploi ne prennent même pas en compte les
offres d’embauche qui ne prévoient pas de chèques-repas. Les institutions de
l’Etat, dont la Radio publique roumaine, offrent aussi des chèques – vacances
d’une valeur de 300 euros par an, avec lesquels on peut s’acheter un séjour
plus long pour une personne dans un hôtel moyen ou bien un weekend pour une
famille. Selon un projet de loi, les salariés du secteur privé pourraient
également bénéficier à l’avenir de tickets vacances, note la presse roumaine.
Etant donné que ces chèques peuvent être utilisés uniquement en Roumanie, ils
sont eu un impact très important sur le tourisme local puisqu’ils fournissent
aux hôtels et maisons d’hôtes du pays un nombre constant de vacanciers.

Et
c’est sur ce mot « vacances », tellement évoqué en ce début de saison
estivale que je mets fin à ce courrier des auditeurs. Merci de l’avoir
suivi ! A bientôt !