Le courrier des auditeurs du 22.07.2022
Alex répond à vos questions et messages ...
Alex Diaconescu, 22.07.2022, 14:17
Bien le bonjour, chers auditeurs, amis de Radio Roumanie Internationale. Je suis ravi d’avoir rejoint mes collègues Ioana, Valentina et Charlotte qui sont en charge du Courrier des auditeurs et de pouvoir répondre à vos messages et questions. J’espère être à la hauteur de vos exigences et m’attaquer aux différents sujets d’actualité, d’histoire, de société, d’économie etc. qui pourraient vous intéresser. Je ferai de mon mieux de répondre en détail sur le pourquoi et le comment de la Roumanie. En même temps, j’appelle à votre bienveillance si des erreurs ou des omissions se produisent à cause de moi dans cette rubrique-phare de notre rédaction. C’est un nouveau format pour moi aussi et c’est pourquoi j’attends bien entendu des opinions et des suggestions de votre part. Tout retour, qu’il soit négatif ou positif est le bienvenu. Désormais, avec la réorganisation du « Courrier des auditeurs », vous allez entendre plusieurs voix avec différents styles journalistiques, qui renforceront un des slogans de RRI : « la voix de la diversité ».
Et ce n’est pas par hasard que je commence mon premier « Courrier des auditeurs » par répondre à un message de notre fidèle auditeur Paul Jamet de France qui me pose une question qui me fait venir de très chers souvenirs. « Comment se porte la colonie de pélicans qui chaque année vient passer l’été dans le Delta du Danube ? » demande M Jamet qui poursuit : « A ma connaissance, il s’agit du seul endroit en Europe où des pélicans élisent temporairement domicile. Le spectacle vaut le déplacement. Mais les pêcheurs roumains n’aiment pas trop, semble-t-il, ce redoutable mangeur de poissons ». J’ai suivi aussi le très émouvant documentaire que vous m’avez signalé. Pourquoi j’ai évoqué des souvenirs du delta du Danube ? Eh bien, parce qu’en 2010, Paul Jamet et Christian Ghibaudo ont figuré parmi les gagnants du grand prix du concours de RRI : un voyage dans le delta du Danube. Et ce fut à moi de les accompagner le long d’une semaine à travers les canaux, à bord de toute sorte d’embarcations, allant de l’hôtel flottant aux bateaux rapides. 12 années plus tard, le delta est toujours là, inchangé, à l’abri du tourisme de masse. Certes, de temps en temps il y a des épisodes de touristes qui mènent leurs canots à moteur au cœur d’une colonie de pélicans et de cormorans afin de les photographier s’envoler, mais en général le delta du Danube est une destination peu accessible au grand public. Et d’ailleurs, cette année les propriétaires de gîtes ruraux et d’hôtels dans le delta déplorent une baisse de quelque 20% du nombre de touristes par rapport aux années 2020 et 2021, des années pandémiques d’ailleurs. Deux raisons ont été identifiées jusqu’ici. Primo, les couts élevés qu’implique un séjour dans le delta. La flambée du prix des carburants a fait augmenter le coût du transport et par conséquent celui de tous les services et produits touristiques, qui était déjà plus élevé qu’ailleurs en Roumanie. Déjà beaucoup de Roumains ont visité les deltas d’autres rivières, Nestos en Grèce ou Dalyan, en Turquie, au cours de leurs vacances dans ces deux pays. Secundo, la guerre en Ukraine voisine a eu un mot à dire dans la prise de décision des vacanciers. N’oublions pas que la Roumanie et l’Ukraine partagent une frontière justement dans le delta du Danube et que l’île des Serpents, située à une quarantaine de kilomètres seulement au large de la ville de Sulina a été le théâtre de combats farouches entre la Russie et l’Ukraine. Tombée entre les mains des forces russes dès le premier jour de guerre, l’île des Serpents est à nouveau sous contrôle ukrainien après des attaques aériens et de bombardements à l’artillerie que l’on pouvait entendre depuis le territoire roumain. J’ai précisé ce détail pour souligner justement combien proche de la Roumanie est ce conflit.
Et ce n’est pas tout, puisque les conséquences de la guerre en Ukraine pourraient avoir aussi un impact écologique important sur le delta du Danube. En effet, avec le blocus imposé aux ports ukrainiens, les exportations de céréales depuis l’Ukraine se font par d’autres voies. Parmi elles, les ports roumains au Danube et notamment Galati. Pour y arriver, plusieurs dizaines de cargos attendent au large de Sulina pour traverser les chenaux navigables du delta. Face à cette situation d’urgence, les autorités de Bucarest ont permis à l’Ukraine d’utiliser le canal Bystroé situé sur le secteur ukrainien du delta. Ce canal avait fait l’objet de controverses il y a une quinzaine d’années lorsque les autorités de Kiev souhaitaient le rendre navigable aux cargos maritimes, un projet qui risquait de perturber pour toujours l’équilibre écologique au delta du Danube. Face à l’opposition de la Roumanie, ce projet a été abandonné. Mais voilà que dans ce nouveau contexte, la navigation des bateaux maritimes sur le canal Bystroe est à nouveau d’actualité. Le mois dernier, Bucarest a donné son accord au transit des navires marchands sur le canal Bystroé. « C’est une situation exceptionnelle … Nous soutenons ainsi l’Ukraine dans une période extrêmement difficile. » a précisé le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu, pour la chaine privée de télévision Digi 24. Certes, une intensification du trafic fluvial dans le delta du Danube et particulièrement sur le canal Bystroé pourrait avoir in impact écologique négatif, mais cette situation devrait être temporaire. Tout comme ce conflit provoqué par la Russie et qui a produit tant de malheur d’ailleurs. Voilà donc une mise à jour sur la situation du delta du Danube, cette réserve de la biosphère d’une beauté époustouflante qui s’est toujours retrouvée dans un contexte géopolitique compliqué.
Bien le bonjour et salutations à Nouari Nagmouchi d’Algérie. « Bonjour et comment allez-vous et ma belle station RRI ? C’est l’été ! Avec le soleil haut dans le ciel et les températures dans la trentaine, c’est le temps parfait pour être dehors. Que ce soit à la plage, dans la forêt, ou au centre-ville, vous vivrez sûrement des aventures ! Même lorsque la météo essaye de ruiner votre journée, il existe une panoplie de façons de vivre une aventure. Vous pouvez écouter votre balado de crime préféré, lire des histoires, en apprendre davantage sur un nouveau sujet, ou, si on se permet un moment d’honnêteté, vous coucher sur le sofa avec votre téléphone pour déguster le drame du jour sur les réseaux sociaux. » Justement, c’est le temps parfait pour être dehors, même si déjà en Roumanie les températures frôlent la quarantaine à l’ombre ! Et cela se voit surtout à Bucarest, le weekend, lorsque l’Avenue de la Victoire est ouverte exclusivement au trafic piéton. Les bucarestois qui attendent toujours de partir en vacances ou bien ceux qui sont entre deux séjours peuvent se détendre sur ce boulevard qui semble avoir été envahi de pizzerias et glaceries italiennes. On dirait être à Rome sur le Corso. Un city break dans ta propre ville !
Salutations aussi à Maguy Roy de France. Il nous écrit : « Bonjour à toute l’équipe de RRI en langue française, J’espère que vous ne suffoquez pas trop sous la canicule qui sévit un peu partout en Europe (et sûrement aussi en Roumanie) et l’embrasement de la planète avec la guerre en Ukraine et les incendies qui ravagent les forêts en France. Prenez bien soin de vous et de vos proches. » Merci de votre rapport d’écoute et d’avoir suivi notre émission du 8 juin et notamment l’interview « Faut-il parler de la guerre aux enfants » de Valentina avec la psychothérapeute Zenobia Niculiță. « Equilibre difficile à trouver entre réalité, émotions à verbaliser : anxiété, crainte, compassion, entraide, espoir et résilience…. Hélas ! il n’existe pas de livre de recettes pour les parents qui doivent trouver en eux-mêmes les bons mots, les bons gestes et toutes les ressources pour rassurer leurs enfants, les sécuriser et les accompagner tout au long de cette période bien difficile. » Eh bien oui c’est une période difficile pour nous tous : la pandémie n’est toujours pas terminée et le nombre des cas de contaminations au coronavirus est à nouveau à la hausse, une guerre ravage un des pays voisins de la Roumanie, il y a une flambée du prix des carburants et en même temps l’inflation ne fait que grimper et la crise énergétique pourrait même s’aggraver cet hiver. Voici donc autant de raisons d’inquiétude, qu’il fait pourtant laisser de côté si nous souhaitons nous détendre cet été. Maguy Roy, vous avez évoqué aussi le 14 juillet, le fête nationale de France et les festivités déroulées tant à Paris qu’à Bucarest. Au sujet de l’œuvre de Georges Enesco et sa Rhapsodie Numéro 1, vous avez sans aucun doute eu l’occasion d’en écouter un petit extrait dans l’ouverture de nos programmes quotidiens pendant des dizaines d’années déjà. Malheureusement, tel n’est plus le cas à cause d’une affaire de droits d’auteur. Nous espérons bien que ce litige soit résolu et de pouvoir remettre un morceau de la plus connue pièce de George Enescu dans l’ouverture de nos programmes réguliers.
Je remercie aussi aux auditeurs qui nous ont envoyé des rapports d’écoute : Guy Le Louet de France, Tomasz Kotas de Katowice, en Pologne, Jacques Augustin et René Grondin également de France. Côté cartes QSL, nous essayons de les envoyer régulièrement. Des délais existeront toujours malheureusement, accentués par cette période de vacances estivales. Voilà pour mon premier courrier des auditeurs. Merci à tous et à toutes pour vos partages et vos questions. Je vous souhaite une belle journée, un excellent weekend et une bonne écoute sur RRI !