Le Courrier des auditeurs du 19.04.2019
Valentina répond à vos messages...
Valentina Beleavski, 19.04.2019, 20:15
D’habitude je m’assois au micro du Courrier des auditeurs le sourire aux lèvres, mais cette fois-ci il m’est difficile de sourire, car je sais que nos amis français et francophones notamment traversent des moments difficiles. Une fois de plus la capitale française a été mise à l’épreuve. Un monument emblématique de la France et de l’humanité toute entière, est ravagé. Le soir de ce lundi-là, je regardais la télévision les larmes aux yeux. Je ne comprenais pas pourquoi cette histoire tragique me touchait tellement. Et puis je me suis rendue compte qu’il existe de choses, qui font partie de nous, qui vivent quelque part dans les profondeurs de notre cœur, mais dont on n’en est pas tout le temps conscients. Pour les jeunes roumains qui apprennent la langue française, la cathédraleNotre-Dame est un élément essentiel des cours de civilisation française. Sa présence les accompagne dès les premières leçons. Paris – c’est tout d’abord la Tour Eiffel, Notre – Dame, le Louvre et l’Arc de Triomphe. Ces monuments deviennent de véritables personnages qui accompagnent tout francophone au cours de sa formation. On les étudie, on en parle tout le temps. On ne saurait imaginer la capitale française sans eux. Puis, arrive le jour on a la chance de les visiter et tout devient réalité. Du moi, ce fut ainsi pour moi. Et puis, les années passent, on revient à Paris comme touristes ou pour le travail, on passe par ces monument plusieurs fois et on commence à se dire : Bon, je le visiterai la prochaine fois. On ne pense jamais que la prochaine fois n’arrivera plus. Et puis, dans des moments tragiques, comme l’incendie de Notre-Dame de Paris, on se rappelle que ces éléments font partie de nous, qu’ils étaient là tout le temps. Et on commence à souffrir. Le président français veut que la cathédrale soit restaurée en 5 ans. Ce serait magnifique mais je crains que ce soit un plan trop ambitieux. Pourra-t-on reconstruire en 5 ans, ce que l’on avait bâti pendant de décennies, voire des siècles ?
Par cette introduction j’espère avoir répondu à notre ami Gaetan Teysonneau, qui, vivement touché par cet événement malheureux nous a transmis des photos de la cathédrale en flammes, nous demandant si elle est connue en Roumanie et ce que nous pensons de ce qui lui est arrivé. En deux mots, où sans nul doute les Roumains connaissent bien cette cathédrale. Au moment de l’incendie, les réseaux sociaux abondaient en nouvelles à ce sujet, les gens étaient surpris et tristes. Et puis, cela a rouvert chez nous le débat sur les monuments du patrimoine national qui sont aussi valeureux et qui ont été jetés à l’oubli par les responsables mais aussi par la société. C’est le cas, par exemple du bâtiment de l’ancien casino de Constanta (ville port à la mer noire) une construction qui est un véritable joyau d’architecture, mais qui est abandonné depuis des décennies et ne cesse de se détériorer. Ou bien les Roumains ont commencé à partager sur les réseaux sociaux des photos de manoirs et châteaux roumains anciens, d’une beauté rare au moment de leur construction et en ruine aujourd’hui, se demandant pourquoi personne ne pleure pour ces monuments-là. Ils ont raison, il ne fait pas ignorer notre patrimoine, mais des édifices tels la cathédrale Notre-Dame font partie du patrimoine mondial et cela nous touche tous. Voilà.
Et maintenant, vu que nous sommes dans une période de l’année riche en fêtes religieuses et là je pense notamment à la Pâque catholique et orthodoxe, j’aimerais vous citer un message écrit récemment par Maguy Roy de France. Elle nous dit : « J’ai lu, avec beaucoup d’intérêt, vos chroniques toujours très documentées et passionnantes sur les fêtes et traditions; notamment celle du mois d’Avril, avec une photo personnelle qui illustre bien le temps du renouveau. Vous parlez de l’année, qui autrefois débutait le 1er avril et je me souviens, à mes débuts d’enseignante (il y a bien longtemps) que mes élèves m’offraient toujours de petits cadeaux à cette date-là. Une tradition qui a aujourd’hui disparu en France, son pays d’origine mais qui perdure en Roumanie ! C’est amusant et montre bien la diffusion des idées, des traditions et leur adoption littérale ou non, voire appropriation par d’autres pays. Et ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres ! Ce dimanche 14 avril était le dimanche des Rameaux. En France, un dicton dit que le vent des Rameaux est le vent dominant de l’année (ce qui se vérifierait à 70%). Cette année, c’était un vent de nord-est, signe de sécheresse… ce qui ne ferait qu’aggraver la situation actuelle. Autrefois, les agriculteurs s’en préoccupaient beaucoup. Qu’en est-il en Roumanie ? Avez-vous un déficit d’eau ? Ici, on parle déjà de restrictions, même dans le Massif Central réputé pour être le château d’eau de la France, où naissent de nombreux cours d’eau, affluents de 3 des 4 grands fleuves français (Loire, Garonne, Rhône). »
Chère amie, j’ai deux précisions à faire. Tout d’abord, chez nous ont dit que la météo du Dimanche des Rameaux prédit la météo du dimanche pascal. On n’a pas de statistiques, mais c’est le cas le plus souvent. Puis, pour ce qui est de la sécheresse et de l’agriculture, en Roumanie on ne parle pas de déficit d’eau. Ici, au à la fin du printemps et en début d’été, en mai et juin surtout, on a de graves inondations à cause du fait que le niveau des eaux des rivières augmente trop pendant cette période-là. Puis, une fois que l’été est bien installé, en juillet et août, on a à faire à la canicule et donc à la sécheresse aussi. Et à ce moment-là la vie des fermiers est encore plus difficile, car les systèmes d’irrigations sont quasi inexistants en Roumanie. Voilà, chaque année presque on a ce passage d’une extrême à l’autre, des inondations à la sécheresse.
Et voici maintenant le reste de la lettre de Maguy Roy : « Durant ce temps pascal, existait une autre tradition en Auvergne : durant la nuit, des jeunes gens (garçons et filles) passaient dans les rues du village en chantant des chansons traditionnelles (en patois souvent) pour obtenir des œufs qui étaient, ensuite, préparés et dégustés selon différentes recettes (omelettes, gâteaux….) par ces mêmes jeunes réunis pour faire la fête. Sans doute, était-ce lié à la religion où l’on ne pouvait pas en consommer durant le Carême ? ni faire la fête ? Le très bel article de Ionut Jugureanu sur les fêtes pascales en Roumanie nous en apprend beaucoup sur les traditions pascales orthodoxes…. et vos oeufs sont si joliment colorés ! Quelles merveilles !!!! On trouve vraiment des pépites sur votre site internet et c’est toujours un grand plaisir de le consulter et de découvrir la richesse de votre culture. Alors, bonnes fêtes pascales et bonne chasse aux œufs avec les enfants ! » Chère Maguy, merci beaucoup pour le retour sur notre chronique Fêtes et traditions sur le mois d’avril et merci d’avoir partagé avec nous vos traditions de cette période de l’année. Quant à la chasse aux œufs, en Roumanie elle n’est pas aussi répandue que dans les pays occidentaux. Ce sont plutôt les établissements scolaires organisés selon le modèle britannique qui proposent ce type d’activités à leurs élèves. Chez nous, en général, on peint les œufs en famille, on cuisine beaucoup, on fait le ménage et les petits attendent que le Lapin leur apporte un petit cadeau. Voilà. Bonnes fêtes pascales à vous aussi !
Félix Guilbaud de France nous a envoyé une très jolie carte postale pour nous dire qu’il nous écoute tous les jours à midi. Merci et restez sur nos ondes !
J’ai aussi noté la nouvelle adresse de M Marcel Lecerf qui a suivi, selon son rapport d’écoute, l’Encyclopédie de RRI, notre chronique politique L’avenir commence maintenant, notre reportage écologie Planète verte. Et Marcel Lecerf conclut : « Toutes ces rubriques sont intéressantes, qui font que RRI occupe la 1er place dans les écoutes ».
Je salue également Roger Roussel du Canada qui affirme « Je vous écoute souvent. Bravo pour la grande qualité de vos émissions. » Merci ! J’espère que vous avez reçu la QSL de décembre 2018 envoyée par Elena.
Avant de terminer, je remercie pour leurs rapports d’écoute : Farid Boumechaal d’Algérie, Dmitriy Kutuzov de Russie et Alexandr Myadel du Bélarus, Michel Beine de Belgique.
Et j’aimerais vous dire aussi, chers amis, que sous peu nous aurons les QSL de cette année. Elena et moi nous ferons de notre mieux pour vous les distribuer aussi vite que possible.