Le courrier des auditeurs du 10.02.2023
Charlotte répond à vos questions
Fromenteaud Charlotte, 10.02.2023, 17:21
Bonjour à tous et à toutes qui
nous écoutez où que vous soyez ! Le mois de février commence en douceur,
avec un soleil qui réchauffe le cœur malgré le froid qui règne. Il m’arrive
souvent de plaisanter avec mes collègues de mon incapacité totale à philosopher
sur la météo. Pourtant aujourd’hui, j’aimerais vous parler du temps, et plus
précisément de la neige à Bucarest. Car en l’espace de 6 ans, c’est-à-dire la
durée de mon séjour en Roumanie, j’ai pu constater de mes propres yeux
l’évolution du climat dans le pays. Je me souviens en effet de ma première
année à Bucarest. Je travaillais à l’époque au lycée français, et mon supérieur
hiérarchique s’était battu bec et ongle afin de nous obtenir des manteaux et
des chaussures adaptés afin que nous puissions accompagner les enfants dehors
pendant les récréations. J’ai compris sa démarche dès la fin du mois d’octobre,
lorsque les premiers flocons sont tombés. Un beau matin, je suis sortie pour
aller prendre le bus. Il avait neigé toute la nuit et j’ai du marcher avec mes
petits tennis alors qu’il y avait bien 50 cm de neige sur les trottoirs. Je
suis arrivée au lycée les pieds trempés. J’étais bien contente de pouvoir les
glisser au chaud dans les chaussures de marche fournies par l’établissement.
Une paire de chaussures que j’ai pu utiliser tout l’hiver et le suivant et qui
m’a permis d’avoir la joie de me déplacer sans encombre dans la neige
hivernale. Ma colocataire de l’époque me racontait avec enthousiasme que ce
n’était rien comparé aux chutes de neige de son enfance. Et nombreux sont les
Roumains que j’ai depuis croisés sur ma route qui m’ont raconté un nombre
incalculable d’anecdotes au sujet des hivers très rudes que l’on connaissait
autrefois dans le pays. Des mètres et des mètres de neige qui les empêchaient
de sortir de leur maison, de circuler dans la ville. Autant vous dire que les
50 cm de neige de mon premier hiver en Roumanie n’impressionnait personne
d’autre que moi. Je suis prise de nostalgie en y repensant, car cette couche de
neige qui me semblait énorme à cette époque, n’a fait que s’amoindrir depuis.
Il a neigé la semaine dernière, oui. Mais la neige a vite fondu et s’est
transformée en verglas, sans même nous laisser le temps de construire un
bonhomme de neige ou d’aller faire de la luge dans le parc. Voilà où nous en
sommes aujourd’hui, l’hiver existe encore mais pour combien de temps ? Un
bien triste constat, mais qui ne m’empêche pas de m’extasier au moindre flocon,
et de continuer à trouver Bucarest radieuse sous sa fine couche de neige. Allez,
trêve de bavardage, il est grand temps de commencer cette nouvelle édition du
courrier des auditeurs !
Je commencerais par remercier Samuel Nsinga pour son
message chaleureux, dans lequel il nous écrit « Merci de maintenir votre présence en français sur les ondes courtes,
c’est essentiel pour nous, les auditeurs. Nous apprenons des infos de la
Roumanie grâce à vous et ce serait dommage de perdre votre auditorat. J’ai
toujours apprécié la musique folklorique roumaine pendant vos émissions. »
Merci pour ces retours. Je suis tout à fait d’accord avec vous, je trouve
essentiel que les radios, quelles qu’elles soient, continuent à émettre en
plusieurs langues, afin de maintenir informés les auditeurs du monde entier.
C’est selon moi une forme de rayonnement culturel d’une part, mais aussi un
moyen de s’informer de ce qui se passe ailleurs en écoutant d’autres points de
vue. J’espère donc de tout cœur que les difficultés rencontrées par les
services publiques, qui tendent à réduire leur activité, seront surmontées,
afin que des radios comme la notre continuent à émettre dans le monde entier.
Salutation à Daniel KLOTZ de
Marseille en France qui nous fait parvenir régulièrement ses rapports d’écoute.
Merci à vous, nous espérons que vous allez bien !
Bonjour à Reginaldo ANUNCIAÇÃO
qui nous écoute depuis le brésil. Un grand merci pour votre rapport d’écoute.
Nous espérons que tout se passe bien au Brésil où la situation politique
semblait quelque peut incertaine il y a encore quelques temps.
Un grand
merci aussi à Jean Marc Olry qui nous écoute depuis la France. M. Orly nous
écrit« Je continue à
écouter vos émissions. Toujours aussi intéressantes. La seule chose qui me
revient là à l’idée c’est une interview d’une traductrice menée par Ioana et la
notion de « version » plutôt que traduction.. Cette conversation était
très intéressante. » Merci pour vos
remarques. Je suis moi-même traductrice de formation, et il est vrai que ce
débat reste encore très vif. Il a toujours existé, et existent encore
aujourd’hui, différentes écoles de traduction. Au cours de mes études, on m’a
enseigné deux types de traduction : le thème et la version. Le thème
consiste à traduire depuis sa langue maternelle dans une langue étrangère. La
version, au contraire, consiste à traduire un texte en langue étrangère dans sa
langue maternelle. On parle dans les deux cas de langue source et de langue
cible. Il est souvent recommandé, en tout cas aux étudiants, de privilégier la
version, car la maîtrise que l’on a d’une langue étrangère est rarement aussi
bonne que celle que l’on a de sa propre langue. Cela n’est bien sûr pas valable
pour tout le monde. Mais si je commence personnellement à me sentir assez à l’aise pour traduire du roumain vers
le français, je ne prendrais pas encore le risque de faire l’exercice inverse.
Même si j’espère secrètement y parvenir un jour !
Nos
amitiés à Ding Lu de Chine qui nous
écrit « La fête du
printemps de l’année du lapin dans le calendrier lunaire chinois en 2023 arrive
bientôt. Ici, je souhaite aux amis de Radio Romania International une bonne
fête du printemps ! Je vous souhaite le meilleur pour la nouvelle année ! » Bonne et heureuse année du lapin à
vous aussi. Je ne connais que très peu le calendrier chinois mais il me
fascine. Et ma mère s’intéresse beaucoup à l’astrologie chinoise et elle m’a
tout raconté sur l’année du lapin d’eau qui s’ouvre et devrait apporter, nous
l’espérons joie et apaisement pour 2023 !
Bien le bonjour à notre fidèle
auditeur Philippe Marsan que nous remercions chaleureusement pour ses
questions toujours pertinentes. M Marsan nous demande à l’occasion de la
journée de la radio du 13/02 prochain « Y a t il à Bucarest une maison de la Radio comme à Paris ou à Prague ?
Y a t il un musée de la Radio ? ». Notre service Section Française,
comme les autres sections internationales ou celles qui émettent en roumain
sont toutes regroupées au même endroit, dans un immense bâtiment que l’on
appelle « La maison de la Radio ». C’est un édifice assez sobre vu de
l’extérieur, mais assez impressionnant. Il comporte 9 étages et accueille une
immense salle de concert que j’ai eu le plaisir de découvrir pour la première
fois, pas plus tard que la semaine dernière. Certains couloirs, principalement
ceux qui accueillent les studios d’enregistrement, sont recouverts de bois.
C’est absolument fascinant ! Voilà un an que je travaille ici, et je ne me
lasse pas d’admirer cette architecture !
Salutations à notre cher Gilles Gautier de France dont nous
recevons régulièrement les messages et les rapports d’écoute détaillés. M.
Gautier nous écrit « S’il n’y avait
que vous je serait comblé, mais hélas je n’écoute pas que RRI, même si
c’est une de mes radios préférées. J’ essaie d’écouter toutes les radios qui se
donnent du mal pour notre plus grand plaisir, celui d’écouter les stations
internationales en O.C. Et puis je vous le dis souvent pour ne pas dire à
chaque fois: quel régal ces chansons folkloriques. » Vous n’êtes pas
le seul à vous délecter de la musique folklorique roumaine. Je crois qu’avec les
rubriques touristiques, les rubriques musicales semblent être celles qui
rencontrent le plus de succès auprès de nos auditeurs. Et les Roumains sont
aussi très fiers de ce patrimoine musical ! Je suis moi-même très friande
de ce type de musique et il m’est arrivé plusieurs fois de me retrouver par
hasard à des concerts de ce type de musique. J’en suis toujours ressortie
enchantée, surtout car cela ne ressemble en rien à ce que j’avais l’habitude
d’écouter en France.
Nos amitié à Guy Le Louet que nous remercions
pour ses rapports d’écoute réguliers dont le design me fascine toujours autant.
Monsieur Le Louet nous demande « quels
sont les pays qui ont la
préférence des roumains
expatriés ? ». Si l’on en croit les chiffres,
la diaspora roumaine serait la 5ème plus importante au monde. Une
théorie que vient confirmer le dernier recensement en date, celui effectué en
2022. La Roumanie aurait perdu près 1 million d’habitants entre 2011 et l’année
dernière. La plupart des expatriés roumains sont installés dans d’autres pays
de l’Union Européenne. L’Italie accueille la plus grande communauté roumaine
d’Europe, soit un tiers des expatriés roumains. Un choix qui s’explique
probablement par la proximité linguistique entre les deux pays. Viennent
ensuite l’Allemagne qui accueillait en 2016 près de 680 000 ressortissants
roumains, puis l’Espagne. Il me semble que les choses ont un peu changé depuis,
l’Espagne accueillerait aujourd’hui la 2e plus importante communauté
roumaine d’Europe. Je n’ai pas réussi à trouver de données actualisées mais
c’est du moins la rumeur qui circule. Une tendance migratoire qui ne semble pas
vraiment s’arranger si l’on en croit les dernières données démographiques du
recensement de l’année dernière, même si, je vous rassure, de nombreux jeunes
Roumains choisissent de rester au pays pour essayer de faire bouger les choses.
J’ai moi-même la chance d’en côtoyer quelques-uns !
Bonjour et merci à notre fidèle Paul
Jamet pour ses nombreux rapports d’écoute. Monsieur Jamet ne manque pas de
partager avec nous des articles et des réflexions qui ouvrent le débat. Dans
l’un de vos derniers messages vous écrivez « pourriez-vous dresser
un rapide panorama du ski en Roumanie. En particulier, quel est le pourcentage
de la population roumaine qui peut (financièrement parlant) se permettre
d’aller au ski ? Ce sport de plein air s’est largement démocratisé en France,
quoique … Mais qu’en est-il réellement en Roumanie ? J’imagine que le
pourcentage de touristes qui viennent skier en Roumanie est important, non ? ». M Jamet, je ne vais pas vous
mentir, même si je peux affirmer avec une certaine fierté avoir passé mon
flocon à l’âge de 7 ans, et avoir une parfaite maîtrise du chasse-neige grâce à
une semaine d’entraînement intensif à Lans en Vercors, je ne suis pas une très
grande connaisseuse des sports d’hiver. Toutefois, cela ne m’a pas empêchée
d’observer que les sports d’hiver, et plus particulièrement le ski, s’étaient,
comme en France, démocratisés en Roumanie. Même si le ski est plus accessible
aujourd’hui, la tendance est la même que chez nous. La location de matériel et
le logement représentent un coût que tous les Roumains ne sont pas en mesure
d’assumer. Les plus déterminés vont passer leurs vacances en Bulgarie, pays
voisin, où la montagne est belle et la vie moins chère. A l’inverse, ceux qui
ont les moyens n’hésitent pas à traverser l’Europe pour aller skier en Suisse,
en Autriche ou en France. Je n’ai pas forcément de chiffre à disposition pour
illustrer mon propos, mais je conclurais en disant qu’en Roumanie comme en
France, les sports d’hiver reflètent assez bien les inégalités au sein de la
population. Pour ce qui est du tourisme, je pense que la Roumanie devient un
pays de plus en plus attractif en offrant des infrastructures de qualité à des
prix accessibles pour les touristes occidentaux.
Voilà chers auditeurs, c’est ici que je
vous quitte en vous souhaitant à tous et à toute une excellente journée et à
très bientôt pour une prochaine édition du courrier des auditeurs !