Le courrier des auditeurs du 04.03.2022
Valentina répond à vos messages...
Valentina Beleavski, 04.03.2022, 15:36
Bonjour à
toutes et à tous ! Comment allez-vous ? Apparemment, cela ne va pas
du tout. J’aurais aimé vous parler du début du printemps, de la pandémie qui
s’estompe, des futurs plans de vacances et des fêtes du printemps en Roumanie.
Mais malheureusement, je ne peux pas. On commençait à peine à sortir de deux
années de pandémie et voilà qu’une tragédie encore plus grande nous frappe à la
porte. Et en Roumanie c’est carrément ça : la guerre frappe pratiquement à
la porte. Et c’est difficile. Les gens sont très inquiets, les médias ne
parlent que de guerre en Ukraine, on a tendance à suivre sans cesse la télé, la
radio, les articles postés sur les réseaux sociaux pour voir ce qui se passe.
D’autre part, on assiste à une mobilisation sans précédent des quatre coins du
pays, pour accueillir les réfugiés qui viennent d’Ukraine. C’est vraiment
impressionnant de voir à quel point les Roumains peuvent être généreux et la
rapidité avec laquelle ils ont réagi. Mais à part cela, tout le monde est
inquiet. Et c’est normal, en fin de compte. Cela fait déjà 3 générations que
nous n’avons plus connu de grande guerre en Europe. On ne sait pas comment y
réagir. Mais c’est le Courrier des Auditeurs et nous avons reçu plusieurs
messages en lien avec cette nouvelle crise et je veux donner la parole à ceux
qui nous ont écrit.
Nouari Naghmouchi d’Algérie
nous a écrit le lendemain de l’invasion russe en Ukraine, constatant que :«Pour
la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un dictateur a
décidé d’envahir un autre pays sur le continent européen ». Selon notre
auditeur les signes étaient bien là : « Malgré les alertes nombreuses
que les services de renseignement britanniques et américains lançaient ces
dernières semaines, beaucoup, par légèreté, par inconscience ou par intérêt,
refusaient de le croire possible. C’est pourtant chose faite (..). Poutine veut
écraser l’Ukraine et les Ukrainiens sous le joug d’un système autoritaire
comparable, en tous points, aux pires régimes du XXe siècle. »
Alors que
la pandémie a été remplacée à la Une des médias par les nouvelles de la guerre,
Christian Ghibaudo de France avoue
lui aussi que « les menaces russes étaient là depuis plusieurs mois. Mais à
aucun moment, je n’ai pensé que M. Poutine mettrait ses menaces à exécution. Certes
à mon avis les deux chefs d’État sont fautifs. L’ukrainien qui n’a pas respecté
les accords Minsk II et le russe qui a trouvé prétexte de ce non respect pour
envahir le pays. Résultat : désolation, morts et destructions. Et dommages
collatéraux en Roumanie et Moldavie avec par la force des choses, les réfugiés
qui arrivent en masse. Il faut espérer que des deux côtés, il y aura un retour
à la raison rapidement…. »
Voilà, mieux
écouter, écouter davantage – cela sert vraiment à quelque chose. Il faut tirer
les leçons de cet état de choses.
Jean – Michel
Aubier
de France nous a écrit lui aussi en début de semaine pour nous faire part de
son inquiétude quant à la situation en Europe et pour s’intéresser à la
situation de la Roumanie : « Petit message en cette fin de week-end
alors que nous observons avec angoisse ce qui se passe en Ukraine. Je suis
admiratif devant le président ukrainien, qui n’était pas du tout préparé à une
telle agression et qui force l’admiration ». Selon notre auditeur
« on peut se réjouir de la position des états membres de l’Union
Européenne qui pour une fois ont agit de concert… et très rapidement. » En
même temps, Poutine, « évoque la menace nucléaire, même si tout le monde
s’accorde à dire que ce ne sont que de mots ». Notre auditeur nous pose
aussi quelques questions : « Vous avez annoncé l’arrivée de nouveaux
soldats de l’OTAN en Roumanie. Je suppose qu’ils seront basés près de Tulcea ?
Combien sont-ils en temps normal ? » Effectivement, l’OTAN a décidé de
renforcer sa présence en Roumanie. Environ 3000 soldats américains, 500 -
français, 300 – belges et 174 militaires portugais sont attendus en Roumanie.
Déjà un premier contingent de 250 de soldats français est arrivé en début de
cette semaine à la base de Mihail Kolgalniceanu, près de Tulcea. En temps
« normal », comme vous dites, il n’y avait pas de militaires
permanents de l’OTAN en Roumanie. Les premiers à y rester sont arrivés cet
automne. Puis début février, un millier de soldats américains ont été déployés
en Roumanie depuis la Pologne.
Autre question de J-M Aubier : « y
a-t-il une unanimité autour du chef de l’État, Klaus Iohannis ? Quelle est la
position des partis extrémistes ? » L’unanimité – oui, tout le monde
est d’accord : il faut respecter l’intergrité territoriale de l’Ukraine.
Il n’y a pas de doute là-dessus. Même le partis ultra nationalistes l’Alliance
pour l’Union des Roumains a cessé de critiquer le pouvoir, à l’arrivée de cette
crise militaire et humanitaire. Et Jean-Michel Aubier conlcut : « quant
à moi, je suis inquiet pour la Moldavie dans un avenir plus ou moins proche et
dont la situation politique ne m’a jamais paru très stable ».
Effectivement, en République de Moldova voisine les avis ont toujours été
partagés entre ceux qui regardent vers Moscou et ceux qui regardent vers
l’Occident. Sa situation est assez fragile, surotut ayant sur son territoire la
région séparatiste de Transnistrie. Cette semaine, le pays a quand même fait un
novueaux pas vers l’Occident, lorsque sa présidente, Maia Sandu, a signé la
demande officielle que le pays devienne membre de l’UE.
Philippe Marsan de France n’a pas
manqué non plus de nous envoyer un message un jour après le début du conflit.
Fin connaisseur de l’histoire, il a voulu dresser un parallèle « La guerre
en Ukraine. Cela me rappelle une triste période de 1938: L’affaire des Sudètes.
En territoire Tchécoslovaque se trouvaient des populations de culture
allemande. Le chancelier allemand a envahi cette partie du territoire afin de
protéger ces populations. Il s’en suit une riposte de la France et le Royaume
Uni, puis les accords de Munich en 1938. La guerre semble évitée, mais Hitler
décide d’envahir la Tchécoslovaquie et de décréter le protectorat de Bohème
Moravie, les accords de Munich sont rompus. Il y a ici une similitude avec les
accords de Minsk. La partie Est de l’Ukraine dirigée par les séparatistes
soutenus par la Russie. Les accords rompus par l’invasion de l’Ukraine. Rappelons-nous
l’appétit de Hitler qui envahit la Pologne et enclencha la deuxième guerre
mondiale. Il y eut une certaine passivité de la part des occidentaux à l’époque
et même du président des Etats Unis qui ne voulait pas la guerre ». Sans
doute il faut tirer les leçons de notre passé, mais comment le faire 3
générations plus tard, soit presqu’un siècle. Les nouvelles générations
euroopéennes n’ont pas connu la guerre, à quelques exceptions près, mais là
encore il ne s’agissait pas d’un si grand conflit.
Dans
la suite de son message, Philippe Marsan se pose la même question que nous
tous : « Jusqu’où le président Russe ira-t-il ? les Etats Baltes ?
Cela parait paradoxal alors que cette fin d’année 2022 marquera le 80 ième
anniversaire de la bataille de Stalingrad qui vit l’armée rouge remporter sa
première grande victoire contre la dictature. (…) Espérons le bon sens de tous,
mais face à un dictateur, cela est difficile, on l’a vu en 1940/45 »,
conclut Philippe Marsan de Biganos-France.
Guy Le Louet de France, nous
rappelle le côté humanitaire du conflit et nous demande « La Roumanie a-t-
elle peur de l’arrivée massive de réfugiés ukrainiens? » On l’a déjà
constaté, non. Les autorités n’ont jamais parlé jusqu’ici de la vagye de réfugiés
en termes de « problème », ni de « difficulté ». En même temps,
on pourrait dire que la population l’a déjà prouvé : je mentionnais tout à
l’heure la mobilisation immédiate, surprenante, généreuse, efficace des
Roumains de tous âges, de toutes les régions du pays. Tout le monde a compris qu’il faut aider les familles qui tentent
de se mettre à l’abri face à la guerre.
Et c’est
justement de cettte compassion et de l’empathie avec la douleur du peuple
ukrainien que parle dans son email Maguy
Roy de France, qui dit : « Nous compatissons à la douleur des
Ukrainiens et essayons de nous mobiliser pour eux, pour nous, pour le
monde.» Mais c’est aussi l’inquiétude qui domine son esprit, comme le
notre d’ailleurs. Maguy Roy écrit encore : « Comment ne pas être saisis
d’inquiétude voire d’effroi devant la folie meurtrière d’un homme, d’un régime
qui ne respecte pas les lois internationales ? qui bafoue le droit des états
souverains ? qui s’arroge le droit d’envahir une nation voisine ? qui ne
connaît que la force et la violence ? (…). Quel courage pour le peuple
d’Ukraine et son tout jeune président qui font face à cette guerre avec
détermination malgré le déséquilibre des forces. L’Union Européenne et l’OTAN
s’organisent pour prendre des sanctions économiques fortes (…). La solidarité
s’organise avec l’accueil de réfugiés, notamment en Roumanie. Merci pour les
informations détaillées sur le site de RRI que je consulte quotidiennement ».
Merci à vous chère amie de nous suivre.
D’ailleurs
je vous invite vivement à consulter notre site pour avoir l’information
correcte et exacte sur ce qui se passe en Roumanie et dans son voisinage. Suivez
sur notre site et sur Facebook le Flash Info avec ses mises à jour, nos
Dossiers de lactualité, notre Complément d’actu et surtout la rubrique
intitulée « C’est maintenant », où l’actualité concernant l’Ukraine est
mise à jour constamment.
Je vous rappelle aussi que RRI fait partie de la Radio
publique roumaine et c’est notre devoir de présenter des informations
officielles, correctes, objectives, exactes et immédiates. La radiodiffusion
roumaine a des correspondants dans les grandes capitale du monde, comme Paris,
Bruxelles, Washington et Moscou aussi et donc toutes nos stations locales et
internationales fournissent des informations de première source. C’est
essentiel, vital même, dans cette période instable où les fake news abondent.
On a tellement parlé du rôle de la radio publique à différentes occasions. Eh
bien, aujourd’hui on comprend le mieux ce rôle. Merci à tous de suivre
RRI !