Le courrier des auditeurs 21.07.2017
Ligia répond à vos messages...
România Internațional, 21.07.2017, 13:13
Amis à l’écoute, nous voilà de nouveau ensemble pour quelques minutes, et je vous assure que le plaisir est de mon côté. Comme c’est l’été, la saison des vacances par excellence, je vous propose de jeter un coup d’œil sur les vacances des étrangers en Roumanie.
Un sujet qui intéresse à coup sûr plusieurs d’entre vous qui nous ont posé des questions à ce propos et qui se reconnaîtront. Selon l’Institut national de la statistique, l’année dernière, la Roumanie a attiré un nombre-record de touristes étrangers, 2,47 millions, qui ont dépensé 1,32 milliards d’euros. Oui, c’est réjouissant que leur nombre ait été à la hausse, et c’est même un record des dernières décennies. C’est une bonne chose aussi que ces dernières années, le nombre des touristes étrangers a connu un cours rapidement ascendant, passant de 1,71 millions en 2013, à 1,91 millions en 2014 et 2,23 millions en 2015. En 2016, le nombre de touristes roumains s’est accru lui aussi, de 10,3% par rapport à 2015, jusqu’à 8,45 millions, ce qui représente 77% de l’ensemble ; quant à lui, le nombre de touristes étrangers a connu une hausse de 10,6%. La plupart provenaient d’Europe, et notamment des autres Etats de l’Union européenne. Mais ce sont les Asiatiques qui ont connu la plus forte croissance l’année dernière, de 11% par comparaison à 2015. L’année dernière, le plus grand nombre de touristes étrangers venaient d’Allemagne, d’Israël, d’Italie et de France. Le nombre de nuitées a également progressé, de presque 8%. Ils ont dépensé en moyenne 534 euros par personne. Selon l’Institut national de la statistique, les touristes venus pour des affaires, des congrès ou des conférences ont représenté près de 58% de l’ensemble.
Mais pourquoi si peu de vacanciers étrangers visitent la Roumanie ? Qui est un très beau pays, très varié, tout le monde s’accorde à le dire. Pourquoi le niveau des recettes que ce pays tire du tourisme est-il si bas ? Notre voisine la Bulgarie a été plus attrayante, avec ses 8 millions de vacanciers, plus que la population du pays, selon les affirmations du ministre bulgare du Tourisme. Ceci a fait l’objet d’un rapport officiel de la Cour des comptes auprès de l’Autorité nationale de tourisme. Eh bien, une des conclusions du rapport, c’est « l’incapacité des décideurs du secteur de créer des politiques durables, l’achat de services surévalués et aussi le fait que l’offre touristique roumaine a cessé d’évoluer depuis 1989, devenant non attractive et non compétitive sur le marché international ». Ainsi, en 2014, le tourisme était un des domaines prioritaires de l’économie ; pourtant, son poids dans les recettes du pays n’a été que de 0,9%. La Croatie a enregistré 17%, Chypre 12%, par exemple. Depuis 2011, le poids du tourisme dans le PIB de la Roumanie n’a cessé de croître. Pourtant, en 2015, même si le nombre de nuitées a connu une augmentation spectaculaire, les recettes que la Roumanie a retirées de ce secteur ont baissé. La Roumanie, pourtant une destination relativement abordable, peine à attirer des touristes. La Cour des comptes est arrivée à la conclusion qu’il est « impossible d’atteindre la performance dans ce domaine alors que pour parcourir une distance de 165 km, celle de Bucarest à Râşnov, il faut mettre environ cinq heures ».
En cause, la qualité de l’infrastructure routière, mais aussi les tarifs pas toujours en rapport avec la qualité des services, le peu de formation des personnels de cette industrie, le manque d’intérêt des propriétaires de structures d’accueil d’investir dans leur modernisation font que la Roumanie est la dernière en matière de nombre de voyages/habitant. Même s’il y a eu beaucoup de tentatives d’élaborer des stratégies de développement du tourisme, le gouvernement ne les a pas finalisées et ne les a pas approuvées. La présence de la Roumanie aux salons internationaux du tourisme a fait l’objet de maintes critiques à chaque fois. Les deniers publics ont été gaspillés à tort, et le rapport de la Cour des comptes met en cause l’aménagement des stands du pays à des prix surévalués. Au lieu d’acheter le matériel qui aurait permis une promotion appropriée du pays, le choix s’est porté à chaque fois sur la location de matériel, à des prix jusqu’à 5 fois supérieurs au prix d’achat du matériel neuf. Il ne s’agissait pas d’un manque de fonds pour la promotion, mais du fait qu’ils ont été mal gérés. En plus, aucune étude d’impact de la participation aux salons du tourisme n’a été réalisée, donc leur efficacité est à ce jour inconnue. Le chef de l’Autorité nationale pour le tourisme estime que la côte roumaine de la mer Noire est un bon produit touristique, car on construit beaucoup ces dernières années, mais qu’il n’existe aucun vol charter vers cette destination. Et de préciser que l’année dernière, la Roumanie n’a pas disposé de budget pour la promotion, mais seulement de 2 millions d’euros pour participer aux différents salons du tourisme. Pour comparaison, les Roumains dépensent 2 milliards d’euros par an pour des vacances à l’étranger. Et de fustiger le budget de seulement 2 millions, soit 0,1% des recettes, pour la participation à des salons internationaux de profil, et 0 euros pour la promotion du pays. La Roumanie pourrait attirer des touristes de l’est du continent, mais elle n’a pas mis en place une politique pour leur faciliter l’obtention des visas, comme nos voisins bulgares, par exemple. Pourtant, selon l’Institut national de la statistique, au premier trimestre de l’année en cours, le nombre d’arrivées de visiteurs étrangers a été de 2,2 millions, à la hausse de 22% par rapport à celui enregistré dans la période similaire de l’année dernière. Vous compterez-vous parmi eux ?
Passons maintenant à vos lettres et messages. M Didier Vasseur, de France, nous envoie un rapport d’écoute de RRI Spécial et de La Roumanie chez elle, avec ce commentaire : « très bonne émission et très bonne réception ». Nous sommes très contents que cela vous ait plu, d’autant plus que la réception était bonne.
Merci à M Bhattacharyya, président du Club d’auditeurs Chaitak d’Inde, Dmitriy Kutuzov, de Russie Guillaume Freddy, de Belgique, Hervé Duval, de France.