Le courrier des auditeurs 13.11.2015
Ligia répond à vos messages...
România Internațional, 13.11.2015, 13:36
En Roumanie, le temps s’écoule péniblement après la tragédie de la discothèque bucarestoise, fin octobre. C’est une grande tristesse, une grande indignation et beaucoup de révolte, exprimée dans les rues de la capitale et de plusieurs grandes villes. Mais aussi une mobilisation exemplaire pour dons de sang. Une solidarité extraordinaire des médecins étrangers qui sont venus prêter main forte à leurs collègues roumains, certains avec du matériel qui n’était pas disponible ici. Et qui s’est prolongée par l’acceptation de blessés dans différents hôpitaux de plusieurs pays. Les mouvements de rue ont mené à la chute du gouvernement, mais pour les Roumains, cela ne suffit pas. Beaucoup d’entre vous nous ont fait part de leur émotion et nous les en remercions.
Ainsi, nous avons noté cette pensée de M Paul Jamet, de France : « Quel drame pour votre pays. Toute ma sympathie et mes amitiés. » Dans un autre message, M André Biot, de Belgique, nous avouait : « J’ai une pensée pour tous les adolescents décédés dans le dramatique incendie de la discothèque à Bucarest. » M Daniel Beaulne, du Canada, s’est souvenu du fait que « L’incendie de la discothèque du Blue Bird à Montréal avait causé la mort de 35 personnes. » D’ailleurs, ce rapprochement avait aussi été fait en Roumanie. Dommage que le monde n’ait pas tiré les leçons qui s’imposaient.
Notre ami Philippe Marsan, de France, nous disait, lui : « Tout d’abord, je souhaitais exprimer mon émotion, ma compassion, ma tristesse consécutives au grave accident survenu à ces jeunes à Bucarest. Se divertir, aller danser, c’est excellent, mais vivre un tel drame, c’est terrible. Vous soutenant dans cette épreuve, les mots sont difficiles à exprimer, en ce moment douloureux ».
« Courage à tous les blessés qui se battent encore ! » nous dit Laurent Rogès. Malheureusement, plus les jours passent, et plus le bilan s’alourdit. « Que Dieu repose leur âme en paix » disent Roxana Jaillet Marsigny et Càtàlina Apostol, qui ajoute : « Que Dieu donne familles endeuillées la force de dépasser cette tragédie ».
Jean-Marc Olry, de France, nous a fait part de ses pensées : « Comme beaucoup de personnes, j’ai été très choqué par l’incendie meurtrier de la discothèque « Colectiv » de Bucarest. Arès avoir entendu la triste nouvelle, j’ai suivi l’événement sur RRI. Ce genre de catastrophe est le pire cauchemar pour qui a des enfants. Et j’entends que le bilan s’alourdit de jour en jour. Puisse ce drame être le déclencheur d’une prise de conscience durable que les passe-droits et les « petits arrangements entre amis » peuvent avoir des conséquences terribles. Souhaitons que les réactions et les protestations dans les rues fassent réagir les politiques et permettent à la Roumanie de sortir par le haut de ce deuil et de cette crise politique. »
Jean-Michel Aubier, également de France, a partagé les réflexions suivantes avec nous : « Le drame qu’a connu Bucarest il y a une semaine voit son nombre de victimes d’alourdir de jour en jour. L’impact de cet événement est d’autant plus important qu’il s’agit de jeunes victimes, victimes non seulement d’un terrible accident que des conséquences du non respect des normes de sécurité et d’une corruption qui gangrène la société roumaine à tous ses étages.Je ne sais pas si le proverbe à quelque chose malheur est bon peut être utilisé dans de telles circonstances, mais le sursaut des Roumains aura peut-être des conséquences. La rue a forcé Victor Ponta à démissionner. Le Premier Ministre traînait des casseroles derrière et son départ ne devrait pas attrister le peuple.Je suis sidéré devant l’état de la société roumaine. Certes, des progrès ont été notés, avec de nombreux dirigeants politiques arrêtés. L’UE a même félicité Bucarest. Mais combien de mafieux toujours en liberté ? Est-il normal qu’un Premier Ministre ait pu se maintenir alors que tant de charges pesaient contre lui ?Le Roumain lambda doit vraiment être dégoûté devant un tel marasme. J’espère que de nouvelles élections législatives auront lieu, même si ce n’est pour le moment pas l’option retenue. En France, sans bien sûr émettre une comparaison avec la Roumanie, il y a aussi des politiques corrompus. Cela se sait et fait le jeu de l’extrême droite dont le discours populiste (des solutions simples à des problèmes complexes) séduit de plus en plus. L’électorat de Marine Le Pen, à la base composé de personnes souvent peu éduquées, s’élargit. Ses sympathisants ne voient qu’UNE seule chose : se débarrasser des étrangers. Il faut être stupide pour croire que cela changera la situation, ramènera le taux de chômage à des niveaux acceptables. Peu le importe le soi-disant programme économique de l’extrême droite qui précipiterait le pays dans l’inconnu. Non, il faut mettre les étrangers dehors.Il faut dire que la classe politique française fait tout pour aider l’extrême droite : par son incompétence, sa frilosité, sa crainte de réformer, son souci permanent de sa prochaine ré-élection…. rien ne semble avancer. Les prochaines élections régionales vont probablement voir le parti xénophobe gagner des régions. Au second tour, la droite républicaine a clairement indiqué qu’elle ne se désisterait pas en faveur des socialistes, quitte à faire gagner le Front National. Et le quinquennat de François Hollande semble bien avancé pour que de vraies réformes puissent être engagées…Rien de comparable avec votre pays, mais les Français sont également désabusés, voire dégoûtés de leur classe politique. »
Mme Anne-Marie Discry a commenté en ces termes : « Dommage qu’il a fallu un tel drame pour arriver à des changements (s’ils sont possibles…) »
Merci à toutes et à tous pour ces pensées.
Je vous propose maintenant une réponse que je destine à notre cher Michel Minouflet, de France, sur le monastère d’Agapia.
