Le courrier des auditeurs 05.07.2013
Ioana répond à vos messages....
Ioana Stăncescu, 05.07.2013, 12:07
Chers amis, comme vous avez eu l’occasion d’entendre sur nos ondes, RRI vous invite à participer à un nouveau jeu-concours. Cette fois-ci, il sera consacré au Festival de musique George Enescu.
Et puisque plusieurs d’entre vous ont voulu apprendre davantage sur le grand compositeur roumain, eh bien, dans les minutes suivantes, nous allons parler plus en détail sur sa vie et son œuvre. Les informations sont recueillies sur Wikipedia. Le père de Georges Enesco, agriculteur moldave propriétaire de ses terres à Dorohoï, dirige parfois des chorales ; il est accompagné occasionnellement à la guitare par sa femme, lit-on sur Wikipedia. Très rapidement le petit Georges, huitième enfant mais seul survivant parmi ses frères et sœurs, manifeste des dons extraordinaires pour la musique. Il apprend à jouer du violon, quon lui offre pour ses quatre ans, auprès dun virtuose tzigane. Son père le présente au compositeur Édouard Caudella, qui le fait entrer au Conservatoire de Iasi, puis lenvoie à Vienne (1888-1894) étudier avec des professeurs de renom. Son talent ne passe pas pour inaperçu et ses concerts enthousiasment la presse et le public. N’oublions pas que lenfant prodige na alors que 12 ans.
Décoré de la médaille dargent du Conservatoire de Vienne, le jeune Enesco s’établit à Paris en 1895 pour poursuivre ses études musicales au Conservatoire. Il sy lie notamment damitié avec Alfred Cortot, Jacques Thibaud, Maurice Ravel, Jean Roger-Ducasse et Paul Dukas. Étudiant, Georges a déjà de nombreuses compositions à son actif, aussi bien pour piano que de musique de chambre, des mélodies, quatre symphonies décole, et son Poème Roumain (1898) créé par Édouard Colonne au théâtre du Châtelet. Bientôt, sensuivent les Rhapsodies roumaines (1901-1902), sa première Suite pour orchestre (1903) et sa Première Symphonie (1905), ainsi quun cycle de Sept chansons de Clément Marot (1907-8) créé en présence de Claude Debussy.
Il fréquente les salons parisiens, notamment ceux de la princesse Hélène Bibesco, et voyage à travers lEurope jusquen Russie (1909). À New York, Gustav Mahler fait connaître sa Première Suite. Dans sa Roumanie natale, où il est accueilli en résidence dété au château de Peles par la reine Carmen Sylva, le jeune musicien dirige en 1913 des compositions de Richard Wagner, louverture des Maîtres Chanteurs et le Voyage de Siegfried sur le Rhin. La Première Guerre mondiale le voit sinstaller en Roumanie, où il donne la Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven qui navait encore jamais été jouée dans son intégralité à Bucarest. À côté de multiples concerts de bienfaisance pour la Croix-Rouge, et de ses efforts pour forger lorchestre philharmonique de Iasi, Georges Enesco poursuit sa carrière de compositeur.
A la fin de la guerre, il partage sa vie entre la France, où il acquiert une villa à Meudon et qui le fera chevalier de la Légion dhonneur (1924) puis membre correspondant de lAcadémie des beaux-arts (1929), et la Roumanie où il a rencontré la princesse Marie Cantacuzène quil finira par épouser, et bientôt le Nouveau Monde. Fondateur et premier président de la Société des compositeurs roumains et, en même temps, membre de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de France, il continue de composer — la célèbre Sonate pour violon et piano « dans le caractère populaire roumain » (1926), son œuvre maîtresse lopéra Œdipe (1923-1930), les Sonates pour piano (1924-1934), la Suite Villageoise (1938) commandée par lorchestre philharmonique de New York (quil est régulièrement invité à diriger) — et donne de très nombreux récitals et concerts : en France, où il est accompagné par Gabriel Fauré ou Richard Strauss ; aux États-Unis, où il joue avec Leopold Stokowski, en Pologne, en Roumanie où il se lie avec Béla Bartók, etc. Il est doté dune mémoire musicale prodigieuse et assure les créations françaises ou roumaines de compositions, entre autres, de Gabriel Fauré, Guy Ropartz et Maurice Ravel.
Son activité de pédagogue prend aussi une importance croissante. Yehudi Menuhin doit sans aucun doute lépanouissement humaniste de son génie de violoniste à sa rencontre déterminante avec Georges Enesco, comme il la toujours affirmé. À Paris, ses « masterclasses » le mènent à lInstitut instrumental dYvonne Astruc, à lAcadémie internationale de Fontainebleau et à lÉcole normale de musique.
La Seconde Guerre mondiale voit le retour dEnesco dans son pays natal (qui lavait élu membre de lAcadémie roumaine en 1932) à Bucarest, ou encore dans la villa nichée au cœur des Carpates quil sétait faite construire au milieu des années 1920, à Sinaïa.
Linstauration du régime communiste le conduit à sexiler définitivement. Réfugié à Paris et bien quen butte à des difficultés tant financières que de santé, il reste toujours très actif sans se départir ni dhumour, ni déloquence, ni dhumilité. Il apparaît au violon en compagnie dAlfred Cortot pour le bicentenaire de la mort de Bach comme à la baguette avec Monique Haas. Tandis quil enseigne un peu partout en Europe (Sienne, Brighton, Bryanstone…) et dirige entre autres lorchestre de la BBC, il achève le poème symphonique Vox Maris, son second Quatuor à cordes (1951) à latmosphère épurée et, avec laide de son compatriote Marcel Mihalovici, en 1954, sa testamentaire Symphonie de chambre pour douze instruments solistes. Enesco séteint au cœur de Paris, veillé notamment par la reine de Belgique, dans la nuit du 3 au 4 mai 1955 et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.