La Journéede l’Auditeur 2021
Quelles ont été vos premières sources d'information sur la pandémie ? Quel est le rôle de la radio, en particulier de la radio publique, dans votre vie en ces temps d'incertitude ?
România Internațional, 08.11.2021, 09:00
Bienvenue dans une
nouvelle édition de la « Journéede l’Auditeur »
sur Radio Roumanie Internationale ! 2021 a été, comme 2020, affectée par la pandémie de
COVID-19, qui a bouleversé nos vies et nos habitudes quotidiennes, nous a
effectivement éloignés au sens propre de la famille et des amis, et nous a
amenés à renoncer à bon nombre de nos loisirs.
Bombardés par des informations de toutes parts, nous
avons constaté à la fois combien il est difficile de déceler les vraies nouvelles,
l’information réelle, des fausses nouvelles et des infos alarmistes. Tout au
long de la pandémie, les stations radio et les chaînes de télévision publiques
ont cherché à fournir du journalisme de qualité, avec des informations sur
lesquelles l’auditoire puisse compter, et la réponse a été sur mesure : les
gens se sont largement tournés vers les stations publiques.
C’est pourquoi, dans l’édition
2021 de la « Journée de l’Auditeur » sur RRI, nous vous avons demandé
quelles ont été vos premières sources d’information sur la pandémie, mais aussi
si vous avez retiré de votre liste de sources d’information celles qui
diffusent de fausses nouvelles et qui déforment la réalité. Quel est le rôle de
la radio, en particulier de la radio publique, dans votre vie en ces temps
d’incertitude ?
Nous vous invitons à découvrir quelques-unes des réponses et des
opinions de nos auditeurs.
Commençons par
Paul Jamet de France qui nous a envoyé une des réponses les plus amples à notre
question. Radio-écouteur depuis plus de 30 ans, notre ami est resté sur les
ondes durant la pandémie, pour s’informer, pour comparer les informations. A
son avis, la radio doit rester un moteur du dialogue et de la confiance.
Dans tous les pays, la pandémie de la Covid-19 a propulsé le rôle des médias sur le devant de la scène. Les autorités politiques et sanitaires ont eu recours aux médias pour informer les citoyens sur les décisions prises, les recommandations pour se protéger au mieux du virus et limiter sa propagation. De leurs côtés, les citoyens dans
leur grande majorité, ont cherché d’être informés au mieux sur ce virus inconnu qui menaçait la santé, la vie de chacun d’entre eux et pour certains leurs vies professionnelles.
De leur côté, les médias ont fait de gros efforts pour informer leur public souvent en travaillant avec un effectif réduit afin de protéger leur personnel. Pour ce qui concerne la Radio, les stations nationales et aussi la plupart des stations internationales ont diffusé des émissions spéciales (Exemple : RFI, IRRS-Nexus International, NHK …) pour répondre aux attentes de leurs auditeurs. RFI a d’ailleurs accru notablement l’utilisation des ondes courtes à destination de l’Afrique.
Radio-écouteur depuis plus de 30 ans, j’ai suivi plusieurs de ces émissions internationales pour deux raisons essentielles :
1 pour la diversité de l’information ; une diversité toujours enrichissante, sur ces questions comme pour toutes
les autres ;
2 afin de pouvoir comparer les situations et les stratégies de lutte avec celles que connaissait la France.
Bien évidemment, j’ai continué d’écouter régulièrement les stations internationales que j’ai coutume d’écouter et cela plusieurs fois par semaine, dont RRI dans un but d’information et de comparaison des stratégies de lutte contre l’épidémie.
En France, lors du premier confinement, la Radio publique a mutualisé ses moyens de production ; par exemple, le journal de 13h de France-Inter était relayé par d’autres chaînes du Groupe Radio-France en particulier France-Culture, station culturelle nationale que j’écoute habituellement. Il y a donc eu une réduction de la pluralité de l’information, réduction que j’ai regrettée car France-Culture donne souvent la parole à des acteurs que l’on préfère éviter par ailleurs ! J’ai toujours été attentif à l’équité et à l’impartialité de l’information délivrée sur les antennes de Radio-France.
Malgré tout, il y a eu pléthore d’information ! L’OMS a même employé le terme d’infodémie et formulé des mises en garde car de nombreuses fausses informations ont circulé et circulent toujours mettant en échec les stratégies de lutte contre la pandémie.
Comment me suis-je informé ?
Si la radio a joué un rôle très important, je dois reconnaître qu’Internet a pris une place tout aussi importante mais
pour des raisons différentes :
– la radio pour connaître la situation au fil des jours, les annonces gouvernementales et les stratégies de lutte contre l’épidémie ; j’ai donc continué d’écouter plus assidûment les stations internationales que j’écoute régulièrement.
– Internet pour les données relatives à l’épidémie, pour les articles d’opinion, pour accéder à des synthèses sur les décisions gouvernementales et pour une vision globale de la situation (beaucoup de pays n’ont pas de stations internationales multi-lingues et de topute façon, il est impossible de tout écouter !). J’ai consulté régulièrement le site de la JHU – John Hopkins University of Medecine – mais aussi les sites des Magazines Pour
la Science et Sciences et Avenir (magazines auxquels je suis abonné) ainsi que le site Futura Santé et The Lancet pour accéder parfois à des articles scientifiques primaires.
J’ai tenu et je tiens encore un journal électronique quotidien avec un logiciel spécialisé dans la gestion de notes. Face aux annonces officielles, j’ai évité de perdre mon temps à suivre les interminables conférences de presse des autorités de santé et attendu les synthèses accessibles sur Internet, les résumés publiés par les radios et la presse en ligne ; merci aux journalistes qui ont été de corvée pour suivre, décrypter et rendre intelligible des mesures qui ne l’ont pas toujours été !
Ainsi, radio et Internet ont constitué pour moi des sources d’information complémentaires.
Qu’en est-il plus de 18 mois après le début de la pandémie ?
Les stations internationales continuent d’informer sur la situation sanitaire du pays d’où elles émettent ; c’est ce que fait RRI quotidiennement à l’image de ses consœurs que j’écoute. On notera cependant que les sites web des stations se focalisent moins sur la crise sanitaire.
Aujourd’hui, sur les stations nationales, le temps d’antenne accordé au traitement de l’information relative à l’épidémie a diminué de façon notable et se limite maintenant pour l’essentiel à la campagne de vaccination et aux manifestations des anti-vax. Il est vrai qu’une majorité de français (60%) a jugé – selon un sondage récent – qu’en France, la place donnée à la pandémie dans les médias a été trop importante et anxiogène !
Un état démocratique repose sur la confiance ! Or cette confiance, du moins en France, a été mise à mal par les déclarations et décisions gouvernementales successives et parfois contradictoires relayées par les médias dont bien évidemment la radio publique. Si la recherche, la médecine et les autorités sanitaires apprenaient au fl de l’évolution de la pandémie, il n’en reste pas moins vrai que la confiance des citoyens envers le monde politique s’est sérieusement érodée. Ou plus précisément, la crise sanitaire n’a fait que confirmer un processus de perte de confiance qui avait commencé bien avant.
En effet, il faut souligner que les jeunes, mais pas seulement, se sont essentiellement informés via Internet, avec les applications mobiles et les réseaux sociaux ce qui apparemment les a rendus plus sensibles aux fausses nouvelles. Cela explique en partie pourquoi plusieurs journaux français mais aussi stations de radio se sont dotés d’une section pour lutter contre la désinformation et le complotisme. En partie seulement, car il s’agit aussi de contrôler l’opinion, de lutter contre la perte de confiance grandissante des classes populaires envers les classes politiques dirigeantes. Cette perte de confiance est jugée irrémédiable pour certains observateurs. Les MSM – Main Stream Media – sont de moins en moins lus, écoutés et regardés, surtout chez les jeunes.
La Radio, plus que jamais …
Au cours des 20 dernières années Internet est devenu de plus en plus un complément indispensable de mes écoutes Radio et pour certaines stations l’unique moyen de les entendre. Il est absolument nécessaire de recouper les informations, de vérifier les sources y compris celles en qui, a priori, on pourrait avoir une totale confiance. Internet offre l’accès à des documents que la Radio ne peut lire au micro.
En conclusion, je voudrais souligner essentiellement que :
1 – la radio reste irremplaçable car elle est le moyen le plus simple, le plus souple et le moins onéreux pour s’informer. Beaucoup de stations ont quitté les ondes courtes pour des questions de coût et c’est bien dommage pour ne pas dire que c’est une erreur. Des sites de transmission ont même été détruits, les antennes dynamitées, etc. Or aujourd’hui, force est de constater qu’il n’a jamais été aussi facile et peu onéreux d’écouter les stations de radio internationales. Depuis quelques années, des récepteurs DSP – Traitement numérique du signal – sont apparus sur le marché ; certains tiennent facilement dans la poche et disposent d’une batterie rechargeable comme les smartphones et les appareils photos. Ainsi, il est tout à fait possible d’écouter, dans des conditions acceptables, les émissions des principales stations internationales ainsi que beaucoup d’autres si on connecte ces récepteurs à une simple antenne filaire. En 2021, dans certaines régions du globe très agitées ou aussi soumises à des censures diverses avec par exemple la coupure de l’accès à Internet, l’écoute des ondes courtes a retrouvé tout son intérêt, toute son utilité.
2 – la confiance doit être réhabilité entre citoyens et gouvernants mais aussi entre citoyens et médias. Cette réhabilitation ne se fera que si les notions de complexité, de risque, d’incertitude et de loyauté sont correctement explicitées et comprises. En France, comme dans de nombreux autres pays, on observe une perte de confiance entre les citoyens et leurs élites, perte de confiance que certains disent définitivement brisée !
Gageons que la Radio puisse contribuer avec succès à la reprise du dialogue pour retrouver la confiance moteur indispensable pour le bon fonctionnement de nos démocraties.
Sur l’importance
de la radio en tant que source d’information crédible et accessible, notre
auditeur Lu Dacheng, de Chine, nous écritque : « À mon avis,
la radio et la télévision publiques sont les organisations médiatiques les plus
fiables quand il s’agit de la pandémie de Covid-19. Les médias sociaux, quant à
eux, colportent de nombreuses rumeurs et informations non vérifiées ainsi que
des fausses nouvelles. Je crois que les radios publiques ont été promptes et
fiables en cette période difficile engendrée par la pandémie. En outre, la
radio est aussi nettement moins chère et peut atteindre des zones isolées. »
Pour Jean-Michel Aubier, de
France, les « médias « mainstream » se sont relativement bien
comportés », c’est pourquoi il a choisi de leur faire confiance.
La
crise sanitaire que nous connaissons toujours en cette fin d’année a
complètement bousculé le paysage médiatique dans le monde. Au plus fort de la
pandémie, nos chaines d’informations étaient focalisées sur cet événement planétaire
et les réseaux sociaux ont vu leur fréquentation exploser…. avec leur flot de
fake news
Nombre
de médecins, virologues, épidémiologistes se sont relayés sur les écrans pour
apporter leur connaissance sur un virus dont on ne savait quasiment rien début
2020.
Dans
une course effrénée au scoop, nos chaines infos (et pas seulement elles) ont
notamment mis sur un piédestal le professeur Raoult, sans trop se formaliser de
ses prises de positions controversées parfois qualifiées de « populisme
scientifique ». Par la suite, il retombera dans un relatif oubli, ses
théories n’ayant jamais été démontrées. Tout le monde, sur les réseaux sociaux,
s’est découvert médecin, vous expliquant que la chloroquine était notre salut.
Certaines personnalités du monde médical ont fait preuve de scepticisme devant
l’utilisé des vaccins ; devant de telles énormités, le public déboussolé
est allé à la pêche à l’information, parfois en consultant des médias
complotistes et conspirationnistes dont les positions ont trouvé un large écho
sur les réseaux sociaux
Malgré
quelques dérapages, nos médias « mainstream » se sont relativement
bien comportés, ne véhiculant pas les rumeurs insidieusement distillées par
certains.
Pour
ma part, je reste attaché à ces médias mainstream. Ils ont parfois dû subir
l’information sans disposer du temps nécessaire pour l’analyser. On peut quand
même saluer de nombreuses initiatives visant à démonter les fausses théories.
Je citerai juste la rubrique « le vrai du faux » de la chaine France-Info
qui, comme son nom l’indique, décortique des informations qui trouvent une
large répercussion dans la population. Reste à savoir l’impact de ces efforts,
vu que le public qui s’informe sur les réseaux sociaux ne fréquente
généralement pas les médias classiques que nous connaissons et s’en méfie
parfois, voire les qualifie de menteurs.
Mais
je n’attends pas de leur part une position irréprochable. Ils n’ont pas la
possibilité de réagir en temps réel aux rumeurs qui essaiment la toile. Pour
autant, dans nos sociétés occidentales, ils doivent continuer à travailler sans
relâche à un journalisme de qualité. »
Direction l’Italie maintenant, d’où nous a écrit Marco Eleuteri, qui avoue que
la pandémie « a poussé beaucoup d’entre nous à rouvrir les
radios. Nous nous sommes sentis liés les uns aux autres même quand certains
médias sociaux n’ont pas fonctionné, ce qui nous a rappelé qu’à tout moment, la
radio est le seul moyen qui unit les gens. »
Une opinon partagée par Christian Ghibaudo de France qui
ne fait pas tellement confiance aux réseaux sociaux, par ces temps de crise
santaire et préfère les messages officiels.
Quels ont été mes moyens
d’informations depuis le début de la crise sanitaire de la Covid 19.
Alors en février/mars 2020, je
travaillais encore (dans le milieu de la santé) et à ce moment, tout c’est
effondré, nous avons du faire face à de nouvelles façons de travailler, de nous
comporter avec les résidents Et aussi les relations entre collégues de travail
on du s’adpater et changer.
Nous avons été informés en premier
lieu par les ARS (Agence Régionale de Santé) et les messages continuels et
quotidiens de la Préfecture, pour avoir des dernières nouvelles et consignes de
sécurité sanitaire. Quand aux médias,
radio ou télévision, nous avons commencé à être abreuvé de nouvelles qui se
contredisaient au fil de la journée. En
fait personne, ne savait comment gérer cette crise et chacun donnait son avis,
pendant ce temps là les malades souffraient d’isolement et les plus graves
partaient pour toujours.
Au bout de quelques semaines (nous
sortions juste de la crise des Gilets Jaunes), deux camps sont apparus dans les
médias, les pro-Gouvernement ou pro-Macron qui répétaient sans cesse les infos
contrôlées par les autorités sans vraiment prendre la peine de savoir ou était
le vérité. On avait l’impression que
tous les soirs le porte parole de l’Information officielle était à l’antenne,
un peu comme ce que vous avez vécu pendant la période communiste. Et d’un autre côté, est apparue une
opposition médiatique, ou les protagonistes critiquaient tout et disaient que
le Gouvernement mentait.
Comme en France, malgré tout il y a
une liberté d’information, il y avait des personnes des deux bords qui
parlaient sur les radios publiques et radios privées. De ce point là, il y
avait pas vraiment de concurrence, la parole était donnée à tous le monde, sauf
peut être sur la chaine RT France ou il y avait et ou il y a toujours
essentiellement des opposants à Macron. Mais bon, je sais pas si on peut
considérer RT France, comme une chaine française….
Au fil des jours, des semaines et des
mois, on a suivi ou subbit c’est selon, les informations et les fake news
distillées par le Gouvernement sur les ondes publiques et privées. On avait pas vraiment le choix.
Sinon, depuis le crise sanitaire, je
n’ai jamais tenu compte des infos et avis distillés à longueur de journée sur
les réseaux sociaux. A aucun moment,
nous ne pouvions vérifier et contrôler ces nouvelles. Cette crise sanitaire nous aura au moins
montrer une partie de la nocivité de ces réseaux sociaux, même si je reconnais
que ces réseaux ont souvent informé la population surtout dans des pays ou la
liverté d’opinion est un peu laissée de côté.
Pour les mesures sanitaires j’ai suivi
les messages donnés par les autorités et les gestes barrières, car je pense que
nous n’avions pas d’autres choix.
Du côté pratique, étant à la frontière
de deux autres pays, pour organiser mes déplacements (à l’époque ma soeur
vivait encore en Italie) et une partie de ma vie familiale et sociale est à
Monaco, il a fallu m’adapter car bien sur les consignes n’étaient pas les mêmes dans les trois pays
(France, Italie, Monaco). Pendant de
long mois, je n’ai pu me rendre en Italie, et même à Monaco c’était
compliqué. Aussi pour l’Italie, je
lisais en ligne les journaux régionaux de la Ligurie et du Pièmont pour avoir les
dernières nouvelles locales de la pandémie, car en France les médias étaient
(et c’est normal) focaliser sur les affaires françaises. Pour Monaco, le seule source fiable est le
site dédié à la Covid 19 du Gouverment Monégasque.
Actuellement, les taux de
contaminations sont en baisse, mais il faut se tenir régulièrement au courant
de la situation, car tout peu changer rapidement…
Pour conclure, je pense que depuis le
début la population a été manipulée et
l’est toujours, autant par les autorités françaises (gouvernement et opposants
politiques) que les complotistes ou anti-tout….
Je suis vraiment désabusé et cette
crise aura montré l’incompétence de toutes ces personnes qui nous dirigent ou
qui prétendent à nous diriger. Dans
quelques mois, il y aura des élections présidentielles et législatives en
France, que toutes ces personnes se rassurent, je ne me rendrais pas aux urnes
à ce moment là, je voyagerais à l’étranger (peut être en Roumanie) loin de ces
affaires nauséabondes.
« La radio nous
connecte », affirme à son tour Nouari Naghmouchi d’Algérie qui insiste sur
le rôle essentiel de ce média durant la pandémie.
C’est vrai la Coronavirus
ou Covid-19 secoue le monde entier et cristallise les attentions depuis son
apparition en Chine en Décembre 2019. Le virus mortel attaque le système
respiratoire et les parois du système immunitaire. Dans un monde mis sens
dessus dessous par la pandémie, les stations de radio ont du s’adapter pour
assurer la continuité de leurs programmes comme RRI. La radio est un média qui
connecte énormément car il se produit ici et maintenant, la radio est la fenêtre
par laquelle la population a scruté l’évolution de la pandémie et apporte des
informations clé sur les restrictions imposées par le gouvernement de chaque
pays des mesures sanitaires et le nombre croissants d’infections et surtout le
compagne de vaccination de chaque pays .
Pendant
la pandémie, et non seulement, les stations de radio internationales sont le
choix de prédilection de ceux qui cherchent des sources d’information sûres, y
compris Kirill Sosnovski de Russie : « Pour moi, a
principale source d’information sur la pandémie, ce sont les émissions
informatives des stations radio internationales qui diffusent en russe. Si je
m’intéresse à la situation épidémiologique en Europe centrale, j’écoute le RRI
et, grâce au grand professionnalisme de ses journalistes, je ne doute pas une
seconde de la véracité des informations présentées. En parlant du rôle de la
radio dans ma vie, je peux dire que par les émissions de RRI, tout un monde -
beau, marqué par la musique classique et la littérature s’ouvre à moi. »
C’est
toujours vers la radio, mais aussi vers la télévision publique que se tourne le
plus notre auditeur français Philippe Marsan, mais qui y voit en même temps
certaines limites en termes de débat.
La
radio-diffusion, centenaire en France a toujours joué un rôle très important
notamment dans les années difficiles. Pas présente durant le premier conflit
mondial, elle joua un rôle de premier plan durant la deuxième guerre mondiale. D’abord,
dès la déclaration de guerre des alliés franco-britannique début septembre
1939. Ce fut la bagarre des radios avec des messages de propagande
contradictoires et déterminés. Puis dès mai 1940, la France est occupée dirigée
par un gouvernement installé à Vichy et soumis à l’occupant. La radio publique,
seule en lice car les postes privés ont été verrouillés par les autorités,
transmet des informations à la solde des nazis. C’est la célèbre phrase « Radio
Paris ment… ». Côté alliés, Alger, Londres, Moscou, Washington indiquent
des nouvelles différentes et contradictoires, c’est la guerre des radios.
Après
le conflit, en France la radio publique partage les ondes avec quelques postes
privés périphériques, notamment placés dans des pays limitrophes, Luxembourg,
Monaco, Allemagne.
Lors
des événements de Mai 1968 à Paris, la radio nationale d’état est sous tutelle
du gouvernement et surtout le ministre de l’information. L’auditeur se rend
vite compte des sources différentes selon les radios privées, périphériques ou
nationale.
Lorsque
la pandémie nous touche il y a deux ans bientôt, nous avons à notre
disposition, télévisions et radios de toutes sortes, publiques, privées,
chaines d’information en continue avec des débats interminables. En général,
les informations convergent, la radio publique diffuse sur ces différentes
chaines nationales, locales et régionales. Il n’y a pas tellement de différence
sur le fond. C’est plutôt sur la forme de diffusion que se présente la
diversité des informations. L’auditeur ressent que tout semble « orienté »
par le gouvernement et les directives du chef de l’état et du premier ministre.
Par contre, les réseaux sociaux, les sources internet indiquent des messages très
différents, mais contenant quelques fois de « fausses news ». Il faut
faire le tri, être prudent, et très pragmatique. Cela peut être dangereux.
Après
tout ce que nous vivons avec cette crise sanitaire, je pense que la radio en
général manquerait d’ouverture, d’autonomie, et d’une certaine liberté
d’expression et de discussion. Il faut considérer aussi que c’est une situation
sanitaire d’urgence dans laquelle le virus qui frappe les populations est
potentiellement mortel dans un certain nombre de cas. Mais souvent, la radio
apparait, notamment lors de la campagne de vaccination comme « un
matraquage » des pensées afin d’essayer de convaincre les récalcitrants. Cette
crise sanitaire a montré le rôle des médias, la diffusion de l’information, où
souvent c’est plutôt l’image animée qui a frappé les esprits, alors
n’avons-nous pas regardé la radio et écouté la télévision ?
Je demeure très optimiste dans un monde où la radio
continuera à nous informer, nous rassurer, nous conseiller avec des ondes
positives, et que vive la Radio .
Notre auditeur français René
Aulnette s’est exprimé pour la Journée de l’Auditeur au micro de RRI.
Ecoutons-le :
La
radio publique est une option d’écoute claire pour Guido Panebianco, d’Italie,
qui considère que RRI est «attachée aux principes rigoureux du
service public dans la sélection des infos »:« Les
principales sources d’information relatives à la pandémie, que je consulte
quotidiennement, sont Internet et la radio, moins la télévision. Les images
diffusées par les chaînes de télévision m’induisent un alarmisme excessif, donc
j’essaie d’éliminer cette source d’information en ces temps difficiles pour l’ensemble
de l’humanité. Je suis toujours à la recherche des meilleurs sites et j’écoute
surtout la station publique – Radio RAI. Évidemment, je suis aussi Radio Roumanie
Internationale pour me tenir au courant de ce qui se passe en Roumanie, un pays
que j’aime beaucoup. Je pense qu’en Italie et en Roumanie, la radio publique
est très sérieuse et fournit des informations qui mettent toutes les fausses
nouvelles hors de propos. (…) À mon avis, à Radio Roumanie Internationale,
vous êtes attachés aux principes rigoureux du service public dans la sélection
des nouvelles. Il y a certainement toujours moyen d’améliorer cette sélection
des infos, et c’est exactement ce que j’attends d’un service public de radio,
parce que je suis un auditeur assez exigeant. »
Fournir des informations correctes,
c’est ce qu’attend également d’une radio publique notre amie Maguy Roy de
France.
Depuis bientôt 2 ans,
j’aimerais croire que la pandémie de COVID 19 a changé la face du monde et
notre relation à l’information diffusée par la presse écrite, la radio, la
télévision, les réseaux sociaux, internet…
Pour ma part, la radio
puis internet ont été et demeurent les médias que j’utilise le plus, une « fenêtre » pour suivre
l’évolution de la pandémie jour après jour, accessibles presque partout dans le
monde, même si les langues et les cultures diffèrent.
La radio a apporté en
temps réel des informations-clés sur
l’expansion du virus, les mesures sanitaires, les avancées de la vaccination,
grâce à l’écoute et à l’actualisation permanente des nouvelles. Son rôle est de
partager des informations basées sur des faits que les journalistes s’engagent
à vérifier, en croisant les sources pour débusquer les moins fiables, les plus
trompeuses et dangereuses.
Le Directeur général de
l’OMS parle « d’infodémie », cette circulation « virale »
de rumeurs et fausses informations – surtout sur les réseaux sociaux – cette
surabondance d’actualités qui nuisent à tous – surtout aux plus vulnérables -
et ne permettent pas de savoir si c’est la bonne info ou une intox, pour agir
en conséquence. Je n’aurais jamais cru que nous ayons autant de spécialistes en
tous genres qui se sont succédé pour donner leur version de la crise sanitaire
(origine, évolution, traitement)! A la télévision, les chaînes d’infos en
continu n’ont fait qu’accroître l’angoisse, sans parler des réseaux sociaux aux
nouvelles souvent fausses, infondées, déformées donc anxiogènes.
La radio, en
particulier la radio publique (qui a dû, elle aussi se réorganiser, s’adapter
pour assurer la continuité de l’information) a pour mission d’informer en temps
et lieux réels, d’expliquer, d’éduquer, de briser la solitude, de créer du lien
afin de rassurer des auditeurs de tous âges, en ces temps de crainte.
Quels que soient les
supports, analogiques, linéaires, numériques, la radio de service public a le
devoir de fournir de vraies informations à ceux qui en ont besoin, au moment, à
l’endroit, au format souhaités. Ses contenus sont universels mais aussi locaux
grâce à la multiplicité des langues, des reportages au plus près des
populations. D’ailleurs son taux d’écoute a progressé durant la pandémie, en
raison notamment du confinement et du télétravail.
Les médias d’un service
public indépendant sont indispensables dans tous les pays du monde pour sortir
ensemble de cette crise. Ecouter les radios publiques françaises et
internationales francophones est, pour moi, le gage d’informations crédibles, différenciées
et complémentaires en ces temps d’incertitude pour retrouver espoir et
confiance en l’avenir…. « avec » ou « sans » virus !
A l’instar de notre auditrice de France, José Luis
Corcuera, d’Espagne, estime
que « la radio publique joue un rôle très important pour la société dans son
ensemble. Il s’agit d’un moyen de communication accessible à tous les segments
de la population et d’un moyen très efficace de l’informer des mesures
sanitaires etc. Il est également important de noter que les programmes
culturels et musicaux contribuent à réduire les niveaux de stress et d’anxiété
causés par l’hyper-connectivité actuelle, engendrée par les restrictions. Je
connais le mieux la radio et la télévision publiques d’Espagne. Le plus gros
problème, à mon avis, c’est la politisation des médias d’État, de plus en plus
manipulés par le parti au pouvoir. »
Chers amis, la Journée de l’auditeur sur RRI touche à sa fin. Merci à toutes et
à tous pour vos participations, si intéressantes et si amples. Merci à tous d’écouter
les radios en tout genre, et surtout la nôtre ! Nous vous invitons à
continuer à nous suivre sur les fréquences de RRI !