La Journée de l’Auditeur 2022
Quelles sont vos premières sources d'information sur la guerre en Ukraine, comment faites-vous pour éviter les infox?
România Internațional, 06.11.2022, 19:44
Chers
amis, le jour J est arrivé, c’est la Journée de l’Auditeur sur RRI ! Une
journée qui vous est spécialement consacrée et où vous êtes invités à vous
exprimer. Toute notre équipe est très heureuse de vous retrouver. Dans la mémoire
collective, 2022 restera non pas comme l’année de la fin de la pandémie de
COVID-19, mais comme celle de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes.Une guerre menée sur plusieurs fronts,
y compris celui de la propagande et la désinformation médiatiques.
Alors, dans l’édition 2022 de la «
Journée de l’Auditeur » sur RRI, nous vous demandons quelles sont vos premières
sources d’information sur la guerre en Ukraine, comment faites-vous pour éviter
les infox et à quel point vous sentez-vous vulnérable par rapport aux
désinformations ? Est-ce que vous avez retiré de votre liste de sources
d’information celles qui diffusent de fausses nouvelles et qui déforment la
réalité ? Quel est le rôle de la radio, en particulier de la radio publique
internationale, dans votre vie en ces temps d’incertitude ?
Vous avez
été nombreux à nous envoyer vos contributions et nous vous en remercions
vivement. A vous la parole dans un instant ! Et nous
commençons par les auditeurs du Service français, et par notre écouteur
français Serge Lenhard, France, qui
dit et on cite Sur le Site Internet Radio France
Internationale, il y a une rubrique très
intéressante concernant l’Infotox sur la bande des Programmes. « STOP L’INFOX » Bien entendu certaines sur
la guerre Ukraine Russie en font parties. Donc pour répondre à votre première
question, ma première source d’information sur la guerre en Ukraine est la
Radio. Déjà durant les dernières guerres Mondiales la population (informations)
ainsi que les liaisons étaient relayées par ce type de transmission. A présent
encore la Radio est à notre disposition en premier temps pour nous informer de
cette actualité. Ces informations nous sont distribuées à n’importe quel
endroit de notre présence, à n’importe quelle heure. Cette facilité d’écoute.
Radio France info, France Inter. Au moins nous ne sommes pas entraînés par de
fausses images. Ces images qui ne nous laissent pas le temps quelquefois de
bien prendre conscience du sujet
développé. Il y a aussi les Radios Internationales comme (entre autres)
la vôtre si proche de ce conflit. Ou les informations pour moi sont d’un grand
intérêt. Il est certain (et je l’ai remarqué) que quelques fois ces
informations diffusées par votre Radio complètent celles de France. Dans ce cas
j’y prête un peu plus d’attention. Donc pour en arriver à la dernière
question, vous avez bien compris que pour moi la radio a toujours joué un rôle
important dans ma vie. Ce qui ne m’empêche pas, lorsque je suis chez moi de
survoler le sujet sur le Net. Voilà, j’ai essayé de répondre de mon mieux à la
façon de voir les choses sur cette guerre. Le plus grave, c’est que la question
reste posée…ça va durer encore combien de temps ?
Depuis
l’Algérie, Naghmouchi Nouari
écrit dès l’invasion de l’Ukraine par la
Russie le 24 février 2022, les médias ont déployé d’importants moyens pour
rendre compte de la guerre, lui accordant une couverture que certains jugent
disproportionnée. L’Ukraine a vu aussi arriver un afflux de journalistes
indépendants, parfois mal préparés pour affronter les dangers du reportage de
guerre. Mais au-delà du théâtre des opérations, la guerre se joue aussi sur le
terrain de la désinformation et de la censure : tandis que l’Union européenne
interdit la chaîne de télévisions russe RT et l’agence de presse Sputnik,
provoquant un débat au sein des médias
français, le pouvoir russe fait pression sur les derniers journaux russes
indépendants et interdit certains médias et réseaux sociaux étrangers ; du côté
de l’Ukraine, le président Volodymyr Zelensky a ordonné une « politique
d’information uniforme ». Je n’aime pas la guerre il y a beaucoup de morts dans
les deux cotés, l’ONU doit arrêter cette guerre immédiatement et tous les
médias surtout radios parlent de cette guerre, j’écoute de temps en temps les
informations sur cette guerre des radios disent la réalité d’autres non, avant
c’est le covid et maintenant c’est la guerre d’Ukraine et demain ….
Depuis la France, Paul Jamet
précise dans un pays démocratique où la
liberté de la presse est normalement garantie, les médias et les journalistes
observent des principes déontologiques et éthiques. Cependant, il ne faut pas
oublier que tous les journalistes sélectionnent, hiérarchisent et rédigent les
informations qu’ils vont présenter par écrit, au micro ou devant les caméras.
L’informateur choisit et met en forme une information à l’attention d’un public
de lecteurs ou d’auditeurs. Et pour des auditeurs, au-delà des mots employés,
l’intonation aura elle aussi son importance. Aussi, qu’il soit vrai ou faux, la
formulation d’un propos influencera fortement la manière dont il sera perçu par
ceux qui le reçoivent. Les rumeurs et fausses nouvelles ont toujours existé !
Mais maintenant, avec les moyens de communications modernes, il est possible de
répandre une information dans le monde entier en une fraction de seconde ; les
« infox » se trouvent ainsi amplifiées d’une manière considérable. Le pouvoir
de manipulation s’est démocratisé de manière incroyable. Des enquêtes révèlent
que les jeunes générations délaissent de plus en plus les médias tels la presse
écrite, les stations de radio et même de télévision pour les réseaux sociaux ;
deux tiers des jeunes s’informent via les réseaux sociaux. Or les réseaux
sociaux constituent d’excellents canaux de diffusion et d’amplification des
« infox » sans oublier le fait que
certains siphonnent insidieusement vos données personnelles ! En réponse à vos questions – ou en d’autres occasions – j’ai toujours
défendu l’existence et l’importance des radios internationales car, je le
répète, elles apportent des éclairages différents sur l’actualité ce qui, de
mon point de vue, est indispensable et aide à se faire un e idée plus précise
de la réalité. Beaucoup d’autres aspects mériteraient d’être soulignés. Mais je
voudrais mentionner un concept récent, encore flou pour certains, qui a
engendré une expression nouvelle à savoir celle de l’ère « post-vérité ». Cette
expression a été élue « mot de l’année 2016 » par le dictionnaire d’Oxford qui
propose la définition suivante : « relatif à ou dénotant des circonstances dans
lesquelles des faits objectifs ont moins d’influence sur la formation de
l’opinion publique que les appels à l’émotion et à la croyance personnelle ». Le
grand danger de la « post-vérité » c’est l’indifférence face à la distinction
entre mensonge et vérité ; ainsi, la « post-vérité » est-elle devenue la vérité
de tout totalitarisme.
Notre
auditeur français, Philippe Marsan, affirme
à son tour que : ce choix sur l’actualité
concernant la guerre en Ukraine permet de mieux réfléchir à ce que demeure le
rôle de la diffusion de l’information par les médias, notamment la Radio et la
presse écrite ; merci à vous chers Amis de RRI pour cette sélection et ce sujet
fort passionnant dans cette actualité instable et « brulante » ! S’il on revient au début du XXe
siècle, l’information était diffusée essentiellement par la presse écrite, des
affiches et les différents journaux. Après la première guerre mondiale la
transmission en télégraphie sans fil, la « TSF » va devenir progressivement la
téléphonie sans fil, puis la radio diffusion. Dès la fin des années 20, les
stations radio internationales apparaissent en Europe, en Amérique, en Afrique,
etc… Lors de la deuxième guerre mondiale apparait un nouveau phénomène, « la
guerre des Radios ». Ensuite ce fut la guerre froide, et l’on entendait là
aussi des nouvelles différentes, selon si l’on captait Tirana, Pékin, Moscou,
Varsovie, Washington, Paris, Londres, etc… Dès les années 70/80 puis 90 je
devins un auditeur des ondes courtes. Pouvais-je analyser, choisir, distinguer,
trier ce qui me paraissait la nouvelle la plus sensée et authentique. Ce
n’était pas facile tant chacune des radios y donnait de « son cœur » ! Vous parlez de vulnérabilité,
c’est exact, une information bien présentée, narrée, paraissant de bonne fois
peut induire en erreur. Sommes-nous plus vulnérables, certainement ! La
vigilance, l’analyse, l’esprit critique sont nécessaires et obligés, cela va de
soi. Dans cet univers bouleversé que peut être le rôle joué par une radio
publique, privée ou autre ? En France, nous avons « Radio France » qui possède
un certain nombre de chaines de radio. L’une d’entre elles présente à la fois
des programmes « radio » et « télévision ». En peu de temps, on peut obtenir
des informations résumées, ciblées, analysées par les rédactions. Cela peut
orienter un avis, un choix en pensant toujours que ce qui est diffusé doit être
objectif, clair, concis, précis, pragmatique. Radio Roumanie se place très bien
dans cet univers. Ses journalistes de qualité nous permettent d’avoir une
information bien présentée et commentée ; c’est bien et rassurant pour
l’auditeur. Voilà ce que devrait penser l’auditeur averti en restant vigilant,
prudent et circonspect. Vive la Radio !
Les
contributions de nos amis francophones se complètent par les propos de Christian Ghibaudo, de France, qui
affirme : Eh oui, cette invasion de
l’Ukraine, qui dure, nous a tous fait basculer dans l’incertitude. Quand cette
guerre finira-t-elle, qui l’emportera? Les pays voisins comme la Roumanie, et aussi bien sur les autres en Europe jusqu’à
la France bien sur, se demandent si cette agression va aussi les toucher
physiquement ? Économiquement c’est déjà fait, malheureusement. Mais les plus gravement touchés sont les
civils ukrainiens qui sont les premières victimes et aussi les militaires des deux
côtés… Alors en ce qui concerne mes
sources d’informations, au départ j’ai beaucoup écouté les chaines infos françaises
et aussi des médias étrangers comme Radio Roumanie Internationale. Mais dés que la chaine RT a été interdite en
Europe, j’ai immédiatement pensé que les autorités européennes avaient pris
position en faveur de l’Ukraine et que la Russie était devenue la bête noire du
monde dit démocratique. Au fur et à mesure que la Guerre se poursuit, on
s’aperçoit que les médias français sont devenus des spécialistes des Fake News.
Les mensonges semblent bien venir des deux côtés russes et ukrainiens. Comment
croire les médias français après tous les mensonges et manipulations que nous
avons eu pendant la pandémie de Covid ? Pour moi, le résultat est que je ne
m’intéresse maintenant plus du tout à cette guerre. Ma conclusion est que les
deux dirigeants sont responsables de cette tragédie. Les ukrainiens subissent la terreur et la
mort, et les russes opposés à la politique de Poutine subissent aussi des
difficultés de vie. Et pour moi, c’est cela le plus important. Il faut être solidaire au malheur des
ukrainiens…
Robert Essoh
du Cameroun, s’informe lui de plusieurs sources et trie les informations, afin
d’éviter les fake-news:
La guerre en
Ukraine dont j’ai appris le début par la radio nationale puis par la
télévision locales qui rediffusaient les informations de cette
guerre que nous regrettons tous. Il y a aussi la presse écrite locale, les
radios étrangères telles RRI, BBC, RFI, DW…qui traitaient de ce triste
sujet. Pour éviter des infox sur cette guerre, j’écoute et lis plusieurs
sources d’informations à propos et ensuite j’en fais une synthèse ;
car faute de le faire, je risque surement d’être victime de la désinformation. Je trie mes sources d’informations dépourvues
de fake-news. En cette journée de l’auditeur de RRI édition de 2022,
radio publique internationale, média par excellence de l’immédiat ayant pour rôle
; former, éduquer, divertir ne saurait se dérober de sa mission envers ses
nombreux auditeurs. Longue vie à la RRI !!!
Eviter les
réseaux sociaux, c’est la stratégie de Maguy Roy de France contre les fausses
nouvelles. Voici ses autres manières de faire la différence entre des bonnes et
les fausses informations.
De la « guerre des ondes » durant la Deuxième Guerre mondiale, nous sommes passés aujourd’hui à « l’infoguerre », la guerre de l’information et de la désinformation.En ces temps inquiétants, mes sources quotidiennes d’informations sont multiples : radios, télévision, internet, presse écrite… pour tenter d’avoir des informations « exactes » sur les faits, les évènements, pour débusquer les informations fallacieuses mais vraisemblables : les « infox » (mot-valise formé à partir d’ information et intoxication qui a « heureusement » remplacé l’anglicisme « fake-news »).On peut se sentir vulnérable, angoissé, face à la désinformation mais des moyens existent pour essayer de s’en prémunir. Il faut être vigilant pour démêler le vrai du faux, la manipulation des sources, des textes et des images truquées ; rester prudent face au flux incessant d’informations, d’analyses d’experts en tous genres qui s’expriment dans les médias (ce que certains nomment « l’infobésité »). Il est nécessaire de connaître le contexte géopolitique, de croiser les sources de médias fiables qui diffusent des informations différentes selon leur localisation et les publics visés, d’apprendre à décrypter l’actualité d’où l’importance de l’éducation aux médias, dès le plus jeune âge.En conséquence, j’évite les réseaux sociaux qui diffusent trop souvent des informations non vérifiées, des rumeurs, où l’émotion prend le pas sur la raison et la véracité des faits. Je délaisse également les chaînes d’informations en continu qui donnent souvent l’impression d’entendre les mêmes choses, et finalement de ne rien avoir entendu d’utile pour comprendre le monde et prendre des décisions. Or, cela devrait être le rôle de l’information.Les radios publiques internationales jouent un rôle primordial, de par leur proximité avec les auditeurs partout dans le monde, leur charte déontologique qui impose « la vérification systématique des faits » (le « fact-checking »), la recherche d’informations aux sources fiables, la rédaction d’un éditorial, d’articles pour tout public qui garantissent avant publication, l’objectivité et la libre expression démocratique, tout en affichant leur indépendance, autant que leurs capacités d’investigation …exception faite des radios de pays totalitaires soumises au régime politique en place et à sa propagande.Tous les jours, j’écoute ou je consulte sur internet, les informations de plusieurs radios internationales francophones (dont RRI que j’apprécie beaucoup… jusqu’au bulletin météo !) car elles décryptent l’actualité avec les points de vue de chaque pays et diffusent une information de qualité, fiable et indépendante, ce qui permet de mieux comprendre les enjeux du monde actuel et de se forger sa propre opinion.
C’était la Journée de l’Auditeur 2022. Merci de votre présence et de votre
participation!