La Journée de l’auditeur 2019 – Quel est le rôle d’une radio internationale à l’heure actuelle ?
Chers amis à l'écoute, la parole est à vous!
Ioana Stăncescu, 03.11.2019, 17:44
Chers amis, le jour J est arrivé, c’est la Journée de l’Auditeur sur Radio Roumanie Internationale !
Une journée qui vous est spécialement consacrée et où vous êtes invités à vous
exprimer.
Cette année, les questions étaient
les suivantes : Quel est à l’heure actuelle le rôle d’une radio
internationale ? (30 ans sont écoulés depuis la chute du Mur de Berlin et
des régimes communistes en Europe de l’Est, notamment en RDA, en Tchécoslovaquie,
en Pologne, en Bulgarie, en Hongrie. En Roumanie aussi, le régime dictatorial
de Nicolae Ceausescu s’est écroulé en décembre 1989. A cette époque-là, les
radios internationales de l’Est faisaient de la propagande contre les pays
occidentaux, alors que les stations d’Europe occidentale ne cessaient de
dénoncer les régimes communistes. Après les changements politiques survenus en
1989, la plupart de ces radios sont devenues des moyens de promotion de leurs
pays d’origine. L’une après l’autre, ces radios ont commencé à exprimer les
opinions de leurs pays sur différentes problématiques d’intérêt international
et sont devenues des exportateurs de valeurs démocratiques. Mais qu’en est-il
aujourd’hui ?)Qu’attendez-vous d’une radio
internationale ? Avez-vous des souvenirs des époques passés à propos
des émissions internationales ? Quels souvenirs gardez-vous de vos écoutes de
RRI ?
Vous avez été nombreux à nous
envoyer vos contributions et nous vous en remercions vivement. Et nous commençons par les auditeurs du
Service français, et par notre écouteur français Bernard Launay, qui suit nos
émissions depuis les années ’80: Tout d’abord, je
vais vous donner mon âge : 56 ans. J’ai débuté dans l’écoute des stations internationales
alors que j’avais 17 ans…il y aura donc bientôt 40 ans. Vous pouvez donc
facilement imaginer que mes souvenirs d’écoutes de stations internationales
sont nombreux. A mes début, j’écoutais principalement Radio Canada
internationale, la Voix de l’Amérique et d’autres stations qui n’émettent plus
en ondes courtes aujourd’hui (HCJB, Radio Sweden…) Trés rapidement Radio
Roumanie Internationale a fait partie de mes favorites. Dans les années
80, la télévision, la presse écrite et la radiodiffusion constituaient les
seuls canaux d’information possible. Ecouter des signaux venus « de loin »
avait quelque chose d’exotique, d’un peu mystérieux, et je me souviens avoir
passé de nombreuses heures la nuit à capter ces émissions. J’avais l’impression
d’être privilégié de pouvoir ainsi entendre la vision du monde de différents
régimes ou systèmes politiques. J’appréciais énormément les concours dont je ne
manquais aucune participation. Cela me permettait de recevoir quelques cadeaux
que je collectionnais comme autant de trophées. Enfin, (j’étais jeune),
j’éprouvais une certaine fierté à entendre les animateurs prononcer mon nom en
direct à l’antenne…mes heures de gloire !!RRI a toujours
occupé une place particulière dans mes activités d’écoute ; j’en appréciais le
ton, les concours et la capacité à faire découvrir la Roumanie par les ondes.
C’est sans aucun doute l’écoute de RRI qui m’a incité beaucoup plus tard à
rechercher des établissements scolaires partenaires d’un projet Erasmus…Je rêvais
de me rendre dans votre beau pays !
Aujourd’hui, je
pratique l’écoute uniquement en ondes courtes… « à l’ancienne», ce qui me
rappelle ma jeunesse, ce que je trouve toujours aussi magique. J’attends
toujours des radios internationales (beaucoup moins nombreuses) de me faire
rêver, de me cultiver et de me donner envie de les découvrir et de m’apporter
leur vision de l’actualité internationale. Je dois vous
dire que je trouve les concours très motivants. Ils incitent à effectuer de
petites recherches et il est toujours aussi agréable de recevoir un petit
souvenir qui trouve sa place dans sa « pièce radio » à la maison ! Pour conclure,
je veux souligner l’activité du Radio Club du Perche dont je suis membre. Le
concours d’écoutes organisé chaque année, dans un esprit bon enfant, montre
l’intérêt que l’on peut encore trouver de nos jours à passer des heures devant
nos récepteurs ondes courtes, juste pour le plaisir ! Merci au RCP, Merci à RRI
dont la qualité des émissions ne se dément pas au cours du temps !
Il semble que l’écoute des radios
internationales donne envie de visiter ces pays. Est-ce vrai pour vous
aussi ? En tout cas, c’est ce que pense Christian Ghibaudo, de France. Et
il ne s’en est pas privé, donc
nous avons eu l’occasion de le voir en Roumanie: Alors maintenant en 2019, j’attends d’une radio internationale qu’elle me parle
de ce qui se passe dans son pays d’origine, ou des pays voisins quand cela a
une incidence sur la vie du pays. Par exemple, RRI à mon avis doit aussi parler
de la Moldavie voisine. Il y a deux formes de radios internationales, les
grandes comme la BBC, la VOA, RFI qui parlent en fait de tout, mais moins des
pays d’origine. Car leur but est d’informer le reste du monde, avec en fait
différents avis. Mais pour RRI, comme les consœurs de Prague, Bratislava,
Hanoï etc… le but est de parler du pays d’origine de l’émetteur. Et bien sur
des relations avec les pays d’où sont originaires les auditeurs. Par
exemple pour RRI, le service français parle des relations entre la Roumanie et
la France. En principe du moins, les stations que j’écoute font très bien
ce « travail ».
Jusqu’au début des années 90, les stations du bloc
communistes utilisaient les stations internationales pour la propagande
communiste, celles de l’autre bord c’était pour dire tout le mal que les
gouvernements occidentaux pensaient du régime des Démocraties Populaires.
Il y avait aussi de la propagande occidentales à destination des pays non
européens, comme vers l’Afrique ou pendant des décennies l’Occident et le bloc
de l’Est se sont livrés une guerre radiophonique… Alors les souvenirs de
cette époque: et bien il y avait des dizaines de stations internationales qui
émettaient sur les ondes courtes, une majorité diffusait en français.
Ainsi avec un récepteur ondes courtes, on pouvait faire un tour du monde
radiophonique en une journée. Avec malgré la propagande des émissions très
intéressantes. Tout cela donnait envie de visiter le pays émetteur. De plus
c’était le seul moyen à l’époque d’entendre parler de beaucoup de pays, par
exemple la Roumanie.
Alors mon plus grand souvenir de RRI, ou plutôt de Radio
Bucarest, c’était il y a presque 30 ans quand les émissions régulières de Radio
Bucarest ont cessé suite à la révolution. Quelques jours après la
destitution du couple Ceausescu, il y avait des émissions en plusieurs langues,
l’identification c’était si j’ai bonne mémoire Radio Roumanie Libre.
Après Radio Bucarest est devenue Radio Roumanie Internationale. De
grands souvenirs, et j’espère de tout cœur que RRI continuera son excellent
travail en 2020…
Nous passons
maintenant en Afrique, et plus précisément en Algérie, où nous écoute Farid
Boumechaal qui nous a adressé le message suivant : Salut à tous les amis de Rri service français dans toutes les régions du
monde, la radio est le média le plus répandu. Dans les pays en développement,
seule la radio peut être qualifie de moyen de communication de masse. Une très
vaste proportion de l’humanité peut aujourd’hui recevoir des émissions et
possède les moyens de les capter. Aucun autre moyen de communication ne peut
atteindre autant de personnes à la fois, aussi efficacement, aux fi ns
d’information et d’enseignement, de diffusion de la culture et de récréation.
La radio peut être utilisée facilement et économiquement pour atteindre des
régions écartées et pour communiquer dans les nombreuses langues vernaculaires
souvent sans écriture, qui existent dans les pays en développement. Presque
tous les pays sont en mesure de produire des programmes radiophoniques
conformes à leurs besoins politiques, à leurs modèles culturels et à leurs
valeurs fondamentales.
Quelle
histoire envoûtante que celle de Philippe Marsan, de France: Cette année le thème se place sur le rôle d’une station radio
internationale qui utilise notamment les ondes courtes, et c’est le mieux à mon
avis ! En ce qui me concerne, j’ai commencé à écouter les ondes courtes dès
1967 avec des postes anciens à lampes. Puis vers 1970/75, ensuite les
années 80 avec pas mal d’interruptions connaissant des déménagements, des
changements professionnels nombreux et des variations importantes de ma vie
familiale, plutôt des fluctuations. C’était l’époque du rideau de fer, des pays de l’Est, des régimes
communistes implacables et dictatoriaux, de la Chine de Mao, l’Albanie
socialiste. Je n’ai pas à me plaindre en tant qu’auditeur de cette période qui
connut d’abord l’insurrection de Budapest, l’affaire du Canal de Suez, la
guerre d’Algérie, là j’étais encore tout jeune enfant, mais surtout le
printemps de Prague, les révoltes en Pologne. J’avais de bonnes relations avec
des radios internationales. On utilisait le courrier postal.
Je me rappelle Radio Varsovie qui avait lu à l’antenne en ondes courtes
l’un de mes messages consistant à un appel à la paix internationale qui fut
très bien accueilli. Des courriers nombreux échangés aussi avec Radio Moscou,
l’Albanie et de magnifiques calendriers offerts aux auditeurs par la Chine de
Mao Tsé Toung. Ensuite, il y a eu 1989, les années 90 et d’excellentes
relations, surtout avec l’arrivée d’internet, un échange intéressant en 2003
avec La Voix de la Russie sur l’anniversaire de la bataille de Stalingrad,
bataille où une partie de l’armée roumaine fut rudement touchée. Mon Père fut
ancien combattant, prisonnier de guerre, libéré par les alliés début 1945.
Aussi un échange très intéressant avec Radio Canada sur l’anniversaire du
débarquement allié en 2004. Et Radio Prague avec interviews à distance, le
73 de radio Prague, les courriers des auditeurs, Radio Slovaquie,
Radio Autriche avec le flash des Ondes animé par Vera et Lucien, la KBS Corée
du Sud, Radio Taïwan. C’est merveilleux toutes et tous qui s’animent dans un message d’amitié
avec les auditeurs. Et je pense aussi à RRI, des journées de l’auditeur, des
interviews avec Andrei Popov, Ligia, les très gentilles phrases de Valentina et
d’autres de vos collègues. Sans omettre les rencontres des amis de la Radio
dans le Perche où se renforcent nos liens.
Alors quoi indiquer pour le rôle d’une radio internationale. D’abord
essayer de conserver les Ondes Courtes comme moyen de transmission, puis
continuer à nous informer, commenter, nous donner des nouvelles de vos régions,
la belle Transylvanie, la Mer Noire, Constanta, le Delta du Danube avec sa
magnifique faune, flore, l’histoire des châteaux, des monastères, des lacs, vos
belles provinces verdoyantes, continuez à nous faire rêver, nous faire voyager
dans un paysage de lumière et de douceur, de calme et de bien-être.
Nous avons plusieurs contributions d’auditeurs
africains dans cette édition, ce qui ne peut que nous réjouir. Ainsi, Ferhat
Bezazel, d’Algérie, a accepté de partager son expérience au sujet de l’écoute
des radios internationales: Quand nous
avons commencé, j’étais nouveau à la radio et aux ondes courtes. L’armée de
l’air au dépôt de Kelly, où j’étais en poste, disposait de toutes sortes
d’équipements que je pouvais utiliser lorsque je travaillais de l’après-midi.
C’était un plaisir de jouer avec. Le monde était beaucoup plus vaste en 1983 et
il faut maintenant imaginer la magie d’entendre l’Allemagne, la BBC,
l’Australie et même l’URSS d’une radio du Texas. Il n’y avait pas d’internet.
Dans mon
travail, je continue de considérer la radio à ondes courtes comme un média
pertinent et contemporain qui transmet des informations dans le monde entier,
quel que soit le lieu de naissance de la planète et, dans l’ensemble, quels que
soient son revenu ou son statut. J’aime la technologie, le contenu, la variété,
l’accessibilité financière, la pertinence et (avouons-le) la magie de la radio
à ondes courtes. J’aime que le médium puisse aider les gens, enseigner,
déplacer et inspirer les gens, partout dans le monde, tous les jours, même au
beau milieu de famines, de catastrophes, de crises et de guerres.
Mais la
principale raison pour laquelle les gens s’interrogent sur la vitalité des
ondes courtes et veulent en vérifier le pouls tient à l’actualité récente selon
laquelle les diffuseurs à ondes courtes quittent le spectre. Plus récemment,
Radio Canada International, Radio Netherlands Worldwide, Radio Bulgarie ont
toutes fermé leurs portes et des diffuseurs comme BBC World Service et Radio
Vatican ont réduit leurs offres en ondes courtes. C’est regrettable, et fait
que la poursuite des ondes courtes semble douteuse pour ceux qui en savent
moins.
Il y a
plusieurs manières de nous adresser vos contributions, et Gaëtan Teyssonneau,
de France, a préféré un message de sa propre voix . Retour
en Afrique, pour écouter les idées de notre auditeur algérien Lassas Omar: Je tiens tout d’abord à vous féliciter à l’occasion du 91e anniversaire du
début des émissions de la radio roumaine le 1-er novembre
1928, tous mes vœux les
plus chaleureux et les plus sincères et je vous souhaite plus de progrès,
d’évolution et de succès.
La radio est un moyen de
communication très important, malgré la grande présence des medias très lourd
comme la télévision et l’internet, après l’invasion de la technologie
et les réseaux sociaux notre vie quotidienne, les fausses informations ont
commencé à se propager et je pense que la radio est la seule moyenne
fiable et crédible de savoir la vérité et les informations
correctes. A mon avis, il nous reste
que les stations de radio internationales et la voix de la Roumanie à leur
tête qui nous rapproche
des peuples pour connaître leurs coutumes, leurs traditions, musiques… etc.
J’ai
commencé à écouter les stations de radio internationales depuis 1990 et j’ai beaucoup de beaux souvenirs avec le service
arabe de la voix de la Roumanie, VOA, RFI , radio Autriche, radio canada, radio Moscou, radio extérieur
d’Espagne, la voix de l’Italie et beaucoup d’autres stations,
malheureusement la plupart sont arrêtés de diffuses sur les ondes courtes et les autres sont fermés définitivement.
Et je me souviens très bien que
radio Hollande international qui m’a inspiré et m’a donné la passion d’écouter
à la radio en ondes courtes, et je me souviens aussi que le premier courrier
que j’ai reçu c’était de la part
du service arabe de la voix de la Roumanie le 23 janvier 1993 que je le garde toujours. Et je profite de
cette belle occasion pour vous remercier chaleureusement et sincèrement pour tous vos efforts déployés au long de ces
années et j’espère que vous fassiez tout votre possible afin de continuer à satisfaire vos
auditeurs.
René Aulnette, de France, nous a téléphoné et a été très court, il
pense que : « le rôle d’une radio internationale c’est d’entrer en
contact avec d’autres radios internationales et de collaborer avec elles ». Paul Jamet, de France, nous a
adressé une contribution particulièrement riche. Nous lui laisserons le mot
optimiste de la fin, lui qui opine que : Votre question porte sur un vaste sujet
auxquels réfléchissent tant ceux qui financent et dirigent des radios
internationales que ceux qui les écoutent. Cette réflexion existe pratiquement
depuis que la radio existe et que la technologie évoluant sans cesse permet de
toucher de vastes publics en offrant une qualité de réception qui n’a cessé de
s’améliorer. Je ne vais pas m’étendre sur la typologie des radios
internationales bien qu’il serait intéressant de le faire de manière détaillé.
En effet, une telle typologie explique aussi la segmentation de l’auditoire qui
écoute les stations internationales pour découvrir un pays, pour s’informer
(surtout dans les pays où l’information est strictement contrôlée), pour
apprendre des langues étrangères ou pour des raisons religieuses, etc. Quelques
souvenirs : Avant la chute du mur de Berlin et l’effondrement du monde
communiste, je n’ai écouté que des radios du monde occidental : Radio Canada
International, Radio Vatican (Les actualités – Cette station est très bien
informée), HCJB – La Voix des Andes ; la Voix de la Méditerranée et ses
causeries depuis La Valette. L’écoute de la propagande du monde communiste
n’avait strictement aucun intérêt pour moi mais elle pouvait parfois être
source de divertissement ! Je me souviens des éditos de Radio Tirana – pro-chinoise
– évoquant les impérialistes américains et les sociaux-impérialistes russes !
Avouez que cela était savoureux … mais à dose homéopathique, bien entendu,
c’est-à-dire quelques émissions au cours de l’année. L’une des premières
stations que j’ai écouté, c’est RCI – Canada … C’était à l’occasion des JO de
Montréal en 1976 … A l’époque, vous receviez sur demande une QSL vierge que
vous remplissiez avec vos coordonnées, le programme écouté (quelques mots sur
le contenu, la date et l’heure, la fréquence et le SINPO). Vous retourniez la
carte qui vous revenait avec le tampon Vérifié/Verifyed et accompagné d’une
autre QSL vierge ce qui vous incitait à écrire de nouveau, etc. ! A ma
connaissance, aucune autre station n’a fait cela ; or, je trouve que c’est vraiment
très astucieux et représente un gain de temps appréciable pour ceux qui sont
chargés d’adresser des cartes QSL aux auditeurs. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui, dans un monde hyper-connecté, les radios internationales ont toute
leur place mais je comprends parfaitement leurs difficultés à exister et à
choisir le bon canal de diffusion pour toucher un auditoire parfois volatile.
Internet s’est imposé et est devenu incontournable. Une station qui n’a pas de
site ou au minimum une page Facebook ou autre reste confidentielle.
Aujourd’hui, j’écoute toujours des stations internationales et je regrette que
le paysage se restreigne de plus en plus. Je décrirais brièvement trois
situations : • Site Internet avec streaming et fichiers audios (podcasts) et
diffusion hertzienne : c’est la majorité des stations internationales qui
existent encore dont RRI • Site Internet avec ou sans streaming et fichiers
audios (podcasts) : Radio Prague et RCI – Canada par exemple • Site Internet
sans fichiers audios : la Bulgarie, la Russie et la Suisse par exemple ont fait
ce choix Pourquoi écouter des stations internationales ? Je n’aborderais pas
les questions techniques. En effet, j’écoute pour les contenus. Si les OC ne
donnent pas satisfaction, je passe à ‘écoute via un récepteur logiciel en ligne
ou carrément par Internet. Mais je sais et je comprends que certains que l’on
appelle Dxeurs soient passionnés par les aspects techniques. Pour moi, la
première raison est la diversité des sources d’information. Même si les stations
produisent des émissions culturelles intéressantes, la première raison pour me
porter à l’écoute, ce sont les informations : journal, éditos, commentaires,
etc. Évidemment, j’ai conscience que certaines stations font de la propagande
politique et je reste très prudent face aux contenus de leurs bulletins
d’information. Néanmoins, d’un point de vue géopolitique il est intéressant
d’entendre de temps à autre ces stations. Je citerai les émissions destinées au
continent africain. Tous les écouteurs se sont rendus compte que les fréquences
abandonnées par RFI, la DW voire Radio Vatican ont rapidement été récupérées
par RCI – Chine !
J’écoute aussi beaucoup les courriers des auditeurs car cela
permet de savoir : qui se manifeste dans les pays ciblés par les émissions
internationales, et quelles sont les questions posées par les auditeurs, reflet
des interrogations que ces auditeurs se posent sur le pays qui émet donc d’une
certaine manière sur l’image qu’un pays donne ou ne donne pas ; J’avoue que je
n’écoute pas pour apprendre une langue étrangère ! Il m’est arrivé de le faire
en écoutant la BBC – WS ou les émissions de la VoA « in Special English » …
Disons, quand je travaillais. Aujourd’hui l’offre est assez : roumain, coréen,
japonais, … voire tchèque, chinois, etc. Lorsque je travaillais dans les
affaires européennes, j’écoutais les stations internationales avant de
rencontrer mes collègues européens. Pouvoir parler de leur pays, de ce qui s’y
passe, ne serait-ce que de la météo constituait une entrée en matière facile et
appréciée de mes interlocuteurs !
Enfin, je pense que ceux qui écoutent les
stations internationales sont le plus souvent des personnes qui s’intéressent
plus que d’autres à la marche du monde ! Certes, ont peu le faire simplement,
facilement avec Internet en lisant des articles qu’un agrégateur de nouvelles
vous propose. Mais la radio c’est aussi de la chaleur humaine, ne l’oublions
pas. Je conclurais en m’appuyant sur les déclarations (28 mars 2014) du
regretté philosophe Michel Serres (décédé le 1er juin 2019) : « on écoutera
encore probablement la radio dans 100 ans, parce que le média
par oreilles est plus fondamental que le média par images contrairement à ce
que l’on croit. L’aveugle est moins handicapé que le sourd parce
que l’image est beaucoup plus faible que ce que dit le son » « La radio a
encore un bel avenir » concluait-il. Nous espérons tous qu’il ait raison.
Comme chaque année, on ne
saurait clôturer le programme consacré à la Journée de l’Auditeur sans citer
plusieurs auditeurs des émissions en d’autres langues étrangères que le français.
Et, nous allons commencer par Roberta Selesky de Sugarland, au Texas: Grand merci à RRI pour
l’opportunité qu’elle m’a offert d’exprimer mon point de vue au sujet de cette
question tellement importante. De nos
jours, le rôle que les antennes internationales jouent est plus important que
celui qu’elles jouaient jadis. Avant la chute des régimes communistes, les
chaînes de radio internationales ont eu un rôle crucial pour combattre la
propagande d’Etat menée par les pays de l’Europe de l’Est. Du coup, ces
antennes sont devenues de véritables tribunes de la démocratie et de la liberté
d’expression au sein des sociétés communistes. Malheureusement, 30 ans plus
tard, la propagande semble faire de nouveau jour et du coup, les radios
internationales doivent assumer leur rôle dans la lutte contre la censure. J’ai
commencé à écouter les émissions de RRI il y a longtemps déjà et j’ai été
surprise de découvrir une chaîne qui transmettait des informations et des
programmes d’un point de vue différent par rapport à d’autres chaînes de radio
de l’Europe de l’Est. Grâce aux émissions de RRI, j’ai fini par me faire une
image claire de la Roumanie et du rôle qu’elle joue dans la région, une image
qu’on s’est fait un plaisir de partager avec nos amis.
Pour sa part, Helmut Matt d’Allemagne affirme que : Radio Roumanie Internationale tient une
place à part parmi les autres stations internationales de radio. Elle se
distingue des autres par ses comptes rendus souvent objectifs, par son regard
critique et, également, autocritique – par rapport aussi aux événements du
pays. Je me demande, quelles attentes avoir aujourd’hui d’une station de
radio ? La chose la plus importante, selon moi, reste la crédibilité. Cela
implique aussi d’aborder des sujets difficiles, de ne pas faire du lobbying
pour le gouvernement, les partis politiques ou les différents groupes
d’intérêt. Tout ça existe sur Radio Roumanie Internationale. J’aime aussi le
fait qu’on peut l’écouter depuis un poste de radio. Comme je suis passionné par
la radio, je suis, naturellement, très intéressé à écouter les émissions en
direct, sur les ondes courtes. Je m’intéresse aux émissions en DRM et je suis
ravi que Radio Roumanie continue à rester sur cette voie.
Les stations internationales de radio
sont souvent proches de leur public, car c’est leur seule manière de savoir
qui, quand et où on les écoute. Là aussi, Radio Roumanie Internationale a tout
compris : « Le courrier des auditeurs » est l’occasion de
savoir, chaque semaine, combien sont appréciées les différentes émissions.
Après l’Allemagne, place à l’Italie
dont nous parvient le témoignage de Michèle d’Amico : J’ai
commencé à écouter les radios sur les ondes courtes en 1978. A l’époque je
n »avais que 13 ans et on était en pleine Guerre froide quand les deux régions
idéologiquement opposées se bataillaient sur les ondes. Presque tous les pays
du bloc communiste avaient des émissions en italien. Et, je dois avouer qu’à
quelques exceptions près, toutes étaient ennuyeuses. Les infos ne parlaient que
du miracle économique garanti par les projets communistes et
incriminaient le capitalisme. Franchement, l’avenir lumineux du
socialisme ne m’intéressait pas. En revanche, j’étais attiré par les QSL et les
gadgets que les radios internationales offraient à leurs auditeurs. Et puis,
une fois tombé le Rideau de fer, en 1989, la propagande sur les ondes courtes
est devenue inutile. N’empêche. Radio Bucarest, transformée après la chute du
communisme, en Radio Roumanie Internationale, est restée une référence dans le
paysage médiatique international en langue italienne. Quand j’écoute une
station internationale, je m’intéresse aussi bien aux infos, qu’à la position
du pays en question par rapport aux grands thèmes internationaux ou encore à la
musique traditionnelle.
De Malte, Adrian Micallef dit que: Après
la chute du communisme, les radios d’Europe de l’Est ont commencé à promouvoir
les valeurs démocratiques et l’identité culturelles de leurs pays. Ce fut le
cas de Radio Roumanie Internationale. Pour vos auditeurs, vous ouvrez la porte
vers la Roumanie, en les invitant à apprendre sur la culture, la musique, les
traditions et les réalités locales. Vous proposez des sujets très intéressants
et vous avez un site très bien structuré.
Vladimir Gudzenko, de Moscou,
auditeur de la Section ukrainienne, affirme que : J‘écoute Radio Roumanie Internationale
en allemand et en anglais depuis le début des années 1976 et en russe et en
ukrainien depuis 1994. Mes attentes vis-à-vis
d’une station internationale de radio ? Pour commencer, la constance, la
cohérence et le fait de savoir garder ce qu’a été construit antérieurement.
Garder, par exemple, les ondes courtes en même temps que la transmission en
ligne. Continuer et approfondir les relations avec les auditeurs anciens et
nouveaux. Bien évidemment, pour cela il faudrait bénéficier du soutien de
l’Etat. Mais l’amortissement des fonds versés du budget d’Etat se fera sous la
forme de millions d’amis que la Roumanie aura dans le monde entier.
L’auditrice suédoise, Christer
Brunstrom plaide en faveur du rôle que RRI joue en Roumanie. Il est très important qu’une
antenne comme RRI présente en détail la vie au sein de la société roumaine.
Bien sûr, on ne saurait parler que des détails positifs. N’empêche ! La
Roumanie est un pays exceptionnel, puisqu’elle continue à mettre à la
disposition des étrangers des programmes radiophoniques en plusieurs langues,
tandis que la plupart des autres pays de la région ont supprimé leurs
programmes internationaux. Ces trente dernières années, j’ai assisté à la
fermeture de nombreuses chaînes importantes de radio. Mais puisque je ne suis
pas grand fan des réseaux sociaux que je considère comme des instruments de propagande
et de publicité, j’ai fini par découvrir d’autres stations de radio. Moi,
j’espère que RRI continue à offrir des informations objectives et des
programmes éducationnels pertinents, sans oublier les émissions de
divertissement. A l’heure où l’on parle, j’ose dire que RRI répond très bien à
ses objectifs et j’espère que ses programmes sur ondes courtes
perdurent.
A la fin, nous vous proposons de
nous diriger en Italie, là où habite Luigi Cobisi, secrétaire général Italradio
qui, conclut : Les
radioamateurs des ondes courtes souhaitent pouvoir profiter encore des
émissions destinées à l’étranger. Je suis certain que Radio Roumanie
International s’avère une antenne très impliquée, très présente sur les
plates-formes et les réseaux sociaux sans négliger pour autant les ondes
courtes réceptionnées partout en Europe et dans le monde entier. En fait, grâce
aux ondes courtes, tout le monde peut écouter la radio quels que soient les
moyens techniques dont on dispose.
Madame, Monsieur, c’est par ces mots
pleins d’optimisme quant à l’avenir des ondes courtes que l’actuelle édition de
la Journée de l’auditeur prend fin. RRI vous remercie de votre
attention, de votre présence sur les ondes et de votre fidélité.