Via Transilvanica
Newsroom, 25.06.2021, 13:42
Tășuleasa
Social, une ONG du département de Bistrița Năsăud, situé dans le nord de la
Roumanie, a lancé il y a quelques années un projet inédit: une route
touristique de plus de 1400 kilomètres traversant le pays du Nord-Est au Sud-Ouest.
La route de longue distance, comme ils l’appellent, part de Putna, une commune
où se trouve le tombeau du voïvode moldave Ștefan cel Mare (Étienne le Grand),
traverse la province historique de Transylvanie, avec toutes ses richesses
culturelles, et atteint Drobeta Turnu-Severin, sur le Danube, où le roi Carol 1er est entré sur les terres
roumaines pour la première fois.
L’itinéraire,
documenté par les spécialistes de l’organisation, est proposé aux touristes qui
aiment voyager mais sans utiliser la voiture, préférant arpenter, à pied, les
sentiers du pays. Il n’est pas encore tout à fait prêt, il le sera probablement
l’année prochaine, mais il est balisé en grande partie et facile à identifier,
précisent les organisateurs. Une route sur laquelle on ne peut pas s’égarer
semble être l’une de ses devises. 1400 km c’est évidemment beaucoup pour tout
randonneur, aussi téméraire soit-il, c’est pourquoi le parcours est divisé en
plusieurs étapes, toutes décrites en détail dans le guide disponible sur le
site de Via Transilvanica.
Une
préoccupation particulière des auteurs du projet a été la protection de
l’environnement, comme l’a déclaré Alin Ușeriu, président de l’organisation
Tășuleasa Social : « Via Transilvanica, de notre point de vue, ceux ayant
initié le projet il y a tout juste trois ans, est une route sur laquelle on ne
devrait pas s’égarer. La Roumanie est un si beau pays, avec des choses si
intéressantes à voir en la parcourant à pied, des choses spectaculaires qu’on peut
trouver presque à chaque pas. C’est comme si des chaudrons pleins d’argent seraient
enfouis partout et il suffirait de creuser un peu pour faire la connaissance de
la Roumanie d’un bout à l’autre. Suivre les routes de longue distance est,
d’après mois, la plus belle façon de mettre en valeur chaque héritagehistorique, culturel, culinaire, chaque patrimoine
rural et naturel. Nous sommes, je crois, les personnes les plus riches de la
planète, notamment du point de vue du patrimoine naturel exceptionnel qui nous
entoure et qui nous procure un état de bien-être, un état d’esprit qui ne peut
être comparé à rien d’autre ».
Via
Transilvanica est un projet dont tout le monde devrait bénéficier, à la fois
les gens et l’environnement. Il propose également un retour aux coutumes anciennes
des habitants du milieu rural qui préserveraient les richesses naturelles
locales en les offrant aux touristes de telle sorte qu’elles ne soient pas
affectées. Les habitants devraient comprendre la valeur de leur environnement
et apprendre à mener leur vie sans détruire la flore et la faune uniques de
leurs régions.
Alin
Ușeriu sur la pérennité du projet : « Il met en valeur au mieux le patrimoine
naturel s’il est parcouru, disons, par jusqu’à cent mille personnes par an.
C’est un projet soutenable qui aiderait à vivre plus de 600 communautés qu’il
traverse. Presque chaque personne vivant sur le trajet de Via Transilvanica pourrait
devenir un petit entrepreneur, mettre son ménage au travail afin d’offrir de l’hospitalité.
Nous, l’ONG Tășuleasa Social, sommes responsables juste de 50% du projet,
l’autre moitié sera assurée par tous ceux qui offrent de l’hospitalité et qui arpentent
le trajet. Un ménage bien organisé qui offre du foin, de la viande, du fromage
de la meilleure qualité, pourrait, en les offrant aux passants, s’assurer de
continuer à faire ce qui a été fait au cours des mille dernières années et cela
est très important pour l’environnement. Nous avions pensé qu’en plantant des
forêts partout en Roumanie nous allions résoudre le problème environnemental. Or,
à présent, on sait que les boisements qui ont été faits dans des anciens
villages sont très dangereux. Malheureusement, la terre n’y est plus travaillée
et nous serons confrontés à une catastrophe de grande ampleur si nous perdons
ces si beaux pâturages, surtout ici en Transylvanie, mais en fait partout dans
les Carpates, et la flore qui est si bien développée. Certes, la forêt est très
importante mais, à vrais dire, elle capture tout ce qui est vivant. Donc une
route de longue distance résout certains de ces problèmes, elle assure le train
de vie des habitants des lieux par où elle passe. Le touriste tombe amoureux et
devient ambassadeur de ce biotope extraordinairement important. Presque tous
les habitants des lieux traversés par l’itinéraire sont informés de ces aspects.
Nous avons organisé beaucoup d’actions avec les enfants. Nous voulons
encourager davantage le développement des offres des ménages locaux que des auberges et des hôtels. Nous
essayons de faire des films promotionnel afin de présenter aux habitants les
options qui s’offrent à eux ».
Les
organisateurs exhortent les Roumains à découvrir leur pays en parcourant cet
itinéraire de longue distance et invitent également les étrangers amateurs de
randonnées. Via Transilvanica est une route qui brise les barrières entre les
générations et les cultures car elle est dédiée aux personnes qui, quels que
soient leur âge, leur expérience ou leur origine, sont prêtes à réduire leur activité
à la marche ainsi que le nombre d’objets transportés dans leur sac à dos au
minimum nécessaire. Sur le site Web du projet, il est écrit : « Via
Transilvanica c’est la diversité: du brin d’herbe des rives du Danube aux
crêtes des montagnes, les paysages qui se déroulent au fur et à mesure que l’on
passe d’une étape à l’autre de la route sont aussi différents que les personnes
qui, l’on espère, vont arpenter cet itinéraire ».